On ne pourra pas reprocher à Daryl Morey d’avoir chômé cet été. Ce n’est de toute façon pas dans les habitudes de la maison, mais l’architecte des 76ers a su exploiter au mieux la situation sportive et contractuelle de son effectif. Après un nouvel échec en playoffs, Philadelphie s’est considérablement renforcé durant la free agency. La franchise de Pennsylvanie a signé le principal coup de l’intersaison en dégotant le plus gros poisson disponible : Paul George. C’est avec un nouveau trio majeur qu’elle se présente comme un vrai prétendant au titre.
Un an après avoir exfiltré James Harden vers les Clippers, les 76ers sont allés piocher leur nouvel atout phare dans le roster de Los Angeles. Et sur le papier, l’association entre « PG » et sa nouvelle équipe semble parfaite. Avec une présence intérieure XXL par le seul Joel Embiid, et un jeune guard qui ne cesse de progresser jusqu’à être un All-Star indiscutable en la personne de Tyrese Maxey, le couteau suisse de luxe George tombe à pic dans l’aile. Son jeu offensif complet et ses qualités défensives de haut niveau augmentent ainsi les chances de titre de Philly.
Et ce n’est pas tout. Car c’est un lifting en profondeur auquel ont procédé Daryl Morey et les dirigeants des Sixers. Tobias Harris est parti après cinq saisons et demi sans jamais pleinement convaincre. Nicolas Batum, De’Anthony Melton, Buddy Hield, Paul Reed, Mo Bamba…
Une grande partie des seconds couteaux de la rotation ont aussi fait leurs bagages. En plus d’avoir prolongé Kyle Lowry ou Kelly Oubre Jr, les recrues apportent un vrai gage de vécu, d’Eric Gordon à Reggie Jackson, en passant par Andre Drummond dont le retour fera du bien durant les repos en tous genres de Joel Embiid. Et Philadelphie a flairé des bons coups comme Caleb Martin chipé au Heat, potentiel concurrent direct en playoffs et Guerschon Yabusele, rapatrié en NBA après de belles saisons au Real Madrid et des Jeux olympiques très aboutis.
C’est donc avec un effectif talentueux et riche que les 76ers abordent la saison. Mais aussi un effectif risqué, avec de nombreux joueurs sujets aux blessures à répétition.
Et cela n’a pas loupé dès la présaison, à laquelle Joel Embiid n’a pas pris part, et durant laquelle Paul George a été touché au genou. Là se tient toute la clé de l’avenir proche de Philadelphie, qui sait pertinemment que l’âge et les antécédents de ses deux leaders ne lui laissent qu’un nombre limité d’opportunités pour remporter le titre…
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Adem Bona, Andre Drummond, Justin Edwards (two-way), Paul George, Eric Gordon, Reggie Jackson, Caleb Martin, Jared McCain, Lester Quiñones (two-way), Guerschon Yabusele
Départs : Nicolas Batum, Mo Bamba, Robert Covington, Tobias Harris, Buddy Hield, De’Anthony Melton, Cameron Payne, Paul Reed, Terquavion Smith
LE JOUEUR À SUIVRE : JOEL EMBIID
Petite devinette : combien de joueurs ont été élus MVP sans jamais avoir joué une seule fois une finale de conférence ? Réponse : un seul, Joel Embiid. Et le constat commence à faite tache.
Le pivot est un monstre individuel, parti la saison dernière sur des bases stratosphériques à près de 35 points de moyenne (plus d’un par minute !), des records en carrière d’adresse à 3-points et aux lancers-francs, mais aussi à la passe. Puis le scénario classique s’est inlassablement répété, avec une blessure sérieuse – la troisième déchirure d’un ménisque de sa carrière – et une fin de saison sans être à 100%. Si sans lui, Philadelphia a tenu bon, sa présence n’a pas suffi pour passer le premier tour et la guerre de tranchées offerte par les Knicks.
Cette fois, le champion olympique n’aura aucune excuse si les playoffs se finissent trop tôt. Joel Embiid n’a peut-être jamais été aussi bien entouré avec un bras droit qui le connaît par cœur sur le « backcourt », et l’arrivée d’un lieutenant quasi idéal sur l’aile pour compléter le trio, en plus de tous les renforts dans le reste de l’effectif.
L’objectif est désormais simple : rester suffisamment en bonne santé quand les choses sérieuses se présenteront. L’intéressé a l’air disposé à faire les efforts pour, entre ses propos sur ses absences à venir lors de back-to-back, sa quête avortée des récompenses individuelles ou encore sa perte de poids. Reste à savoir si ce scénario tiendra à l’épreuve de la réalité, si les défaites s’accumulent et qu’il faut cravacher en saison régulière…
Moyenne d’âge : 28,2 ans
Masse salariale : 181.5 millions de dollars (9e)
LE SCÉNARIO IDÉAL
Le début de saison pourrait être sur un rythme piano pour les 76ers, avec des débuts possiblement retardés pour Paul George et le temps d’adaptation nécessaire pour intégrer tous les nouveaux venus. L’occasion propice pour Tyrese Maxey de débuter pied au plancher l’exercice et laisser ses acolytes monter tranquillement au régime. Ensuite, tous les espoirs sont permis pour Philadelphie tant l’effectif semble bien construit et son plafond élevé.
Le « Big Three » est totalement cohérent, et la rotation dense offrira à Nick Nurse de quoi pianoter à sa guise. Jouer petit comme « tall ball », privilégier l’intensité ou au contraire calmer le tempo, le roster est outillé pour s’adapter à de nombreux scénarios.
Même si le défi de maintenir tous les organismes en forme pour la fin de saison est grand, les 76ers peuvent très bien alterner les repos des uns et des autres et rester compétitifs. On peut et doit viser haut, très haut en Pennsylvanie, tout en restant focalisés sur l’optique du mois de mai avant tout. Avec un Joel Embiid à 100% ?
LE PIRE SCÉNARIO
La saison n’a pas encore débuté qu’il a déjà commencé à se dévoiler, même s’il était déjà assez aisé à envisager. Joel Embiid est une superstar aussi virtuellement inarrêtable que fragile. Paul George a certes été épargné globalement par les tracas physiques lors du dernier exercice, mais il est aussi un habitué de l’infirmerie. Et les rotations derrière ne sont pas non plus de prime jeunesse (l’effectif le plus âgé de toute la NBA), ni une garantie de bonne santé.
Jongler avec autant d’inconnues et une feuille de match qui pourrait ne jamais être la même d’une rencontre à une autre est loin d’être idéal pour un groupe renouvelé aux deux tiers.
Le risque, c’est donc de voir Nick Nurse devoir se creuser la tête chaque soir, avec un groupe obligé de s’adapter aux allers-retours de ses leaders à l’infirmerie, et finalement obligés de cravacher pour participer aux playoffs. De quoi y arriver une nouvelle fois sur les rotules, et avec un Joel Embiid amoindri, comme d’habitude…
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Blazers | 14 – Jazz | 13 – Spurs | 12 – Rockets | 11 – LA Lakers |
10 – LA Clippers | 9 – Pelicans | 8 – Warriors | 7 – Kings | 6 – Grizzlies |
5 – Suns | 4 – Mavericks | 3 – Nuggets | 2 – … | 1 – … |
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Nets | 14 – Wizards | 13 – Pistons | 12 – Hornets | 11 – Bulls |
10 – Raptors | 9 – Hawks | 8 – Heat | 7 – Magic | 6 – Pacers |
5 – Cavaliers | 4 – Knicks | 3 – Bucks | 2 – Sixers | 1 – … |