Les Bulls vont probablement vivre un anniversaire dont ils se seraient bien passés. Chicago devrait en effet vivre une dixième saison sans passer un tour de playoffs, du jamais-vu dans l’histoire de la franchise, pas même lors de l’après-Michael Jordan. Car il semble en effet bien improbable que l’équipe de cette saison soit en mesure d’imiter celle de 2014/15, alors sous les ordres de Tom Thibodeau et avec Jimmy Butler comme tête de gondole. La franchise de l’Illinois semble même partie pour prolonger la série encore quelque temps.
L’expérience du trio All-Star, Zach LaVine – Nikola Vucevic – DeMar DeRozan, est définitivement terminée avec le départ du dernier dans un échange vers les Kings. Les trois ans de ce groupe auront été synonymes de stagnation, voire de régression. Et ce ne sont pas les qualifications pour le play-in sans parvenir à transformer l’essai en 2023 et 2024 qui suffiront à embellir le bilan.
Les Bulls veulent tourner la page du ventre mou et penser au futur. Mais les travaux de démolition de l’effectif sont en cours, puisque si DeMar DeRozan et Alex Caruso ont été exfiltrés, Nikola Vucevic et Zach LaVine n’ont pour le moment pas trouvé de point de chute. Pas certain non plus que la situation se décante d’ici à l’entame de la saison.
C’est donc avec un groupe hybride et appelé au changement prochain que Chicago va débuter ce nouveau cycle. Encore une fois, difficile d’y voir vraiment clair, comme depuis déjà quelques mois dans l’Illinois. Les dirigeants, qui avaient annoncé un grand chambardement estival, ont commencé timidement à dessiner les contours de l’avenir avec l’arrivée de Josh Giddey et la draft de Matas Buzelis.
Le meneur australien est à la relance après avoir été dans une impasse avec Oklahoma City. Son association sur les lignes arrières avec Coby White, une des rares satisfactions de la saison passée, semble plutôt intéressante. Reste au coach Billy Donovan à organiser une équipe qui dispose encore de (trop) nombreux joueurs ayant besoin du ballon pour briller. Ce, sans même parler de la défense, tout juste passable la saison passée, et qui ne va pas aller en s’améliorant après avoir troqué le chien de garde Alex Caruso pour Josh Giddey.
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Matas Buzelis, Chris Duarte, Josh Giddey, Jalen Smith, D.J. Steward (two-way)
Départs : Alex Caruso, DeMar DeRozan, Javonte Green, Andre Drummond
LE JOUEUR À SUIVRE : JOSH GIDDEY
Les autres shériffs n’ont pas encore tous quitté le saloon mais le petit nouveau entre dans la place. Les Bulls ont misé sur Josh Giddey, rare opportunité de marché pour un joueur au potentiel certain mais en situation d’échec en NBA. Poussé sur le banc à OKC et pas vraiment adapté au jeu proposé par le Thunder, le joueur de bientôt 22 ans va désormais avoir les clés du jeu comme jamais durant ses trois premières saisons aux côtés de Shai Gilgeous-Alexander. L’Australien a rappelé tout son talent aux Jeux olympiques, se montrant même adroit de loin à une distance FIBA plus avancée.
Il lui faut désormais prouver sa capacité à diriger le jeu et à devenir un joueur important, voire majeur de la ligue dans ce registre. Ses derniers mois à Oklahoma City ont confirmé ce qui semblait de plus en plus évident, l’incapacité de Josh Giddey à peser sans ballon. La concurrence est pour le moment limitée autour de lui aux Bulls, en attendant l’éventuel retour en forme de Lonzo Ball et alors qu’Ayo Dosunmu n’est pas un gestionnaire. À Josh Giddey de saisir l’opportunité pour s’installer comme un pilier de la franchise à moyen terme. D’autant qu’il n’a pour le moment pas signé de prolongation de contrat et sera free agent au terme de la saison.
Moyenne d’âge : 25,1 ans
Masse salariale : 175 millions de dollars (18e)
LE SCÉNARIO IDÉAL
Les Bulls entrent dans la dimension habituellement réservée aux équipes du bas de tableau, celle où une saison réussie se passe principalement loin du parquet. Tout d’abord parce qu’ils doivent terminer avec un mauvais bilan pour espérer conserver leur premier tour de Draft 2025, qui partira aux Spurs si Chicago prend entre la 11e et la 30e place, alors que le pick récupéré à Portland est protégé entre la 1re et la 14e place et que les Blazers ne visent pas les playoffs. La priorité des Bulls n’est plus tout à fait celle-ci non plus, avec comme priorité d’épurer à la fois son effectif et sa masse salariale, occupée à plus du tiers par le tandem LaVine – Vucevic.
Les deux joueurs sont plus que jamais sur le départ, même si l’arrière semble prêt à quelques concessions dans un premier temps pour ne pas perturber le développement des jeunes joueurs du groupe. Le patron sportif, Arturas Karnisovas, va devoir sortir deux tours de son chapeau, qui jusque-là s’est montré peu inspiré.
Les Bulls pourraient devoir s’appuyer largement sur ses deux stars pour mieux les exposer et espérer éventuellement séduire de nouveaux acquéreurs, sous peine de voir leur cote chuter un peu plus encore. Une fois les transferts réalisés, Chicago y verra plus clair, et pourra accélérer son prochain chapitre. On ne serait d’ailleurs pas surpris que Matas Buzelis profite d’un éventuel départ de Zach LaVine pour apporter la longueur et l’intensité en défense qui manquent cruellement au cinq de départ actuel.
LE PIRE SCÉNARIO
Rien de pire en NBA qu’un statu quo dans le « no man’s land » autour de la dixième place de sa conférence. Un rang auquel les Bulls se sont habitués, voire abonnés, et qui pourrait encore être le leur s’ils ne parviennent pas à mener à bien leur projet de nouveau départ. Même sur la liste des transferts, Zach LaVine et Nikola Vucevic sont des joueurs trop solides pour ne pas parvenir à gratter quelques victoires par-ci, par-là.
Si les deux hommes restent sous le maillot blanc et rouge de Chicago, 2024-2025 aura un air de réchauffé franchement lassant et sans vraie perspective, dans la deuxième partie de lottery, année après année.
Si une infirmerie bien remplie pouvait être synonyme d’un pourcentage de victoires en chute libre, les Bulls souhaiteraient tout de même pouvoir compter davantage sur Patrick Williams, resigné cet été pour cinq ans et 90 millions de dollars malgré ses fréquentes absences pour blessure (il est d’ailleurs encore sur le flanc) et un niveau de jeu qui peine à décoller.
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Blazers | 14 – Jazz | 13 – … | 12 – … | 11 – … |
10 – … | 9 – … | 8 – … | 7 – … | 6 – … |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Nets | 14 – Wizards | 13 – Pistons | 12 – Hornets | 11 – Bulls |
10 – … | 9 – … | 8 – … | 7 – … | 6 – … |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |