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Portrait | Kevin Garnett, le « Big Ticket » gagnant

NBA — Élu MVP avec les Wolves en 2004, Kevin Garnett a dû attendre de rejoindre les Celtics pour devenir champion en 2008. Là-bas, celui qui se faisait surnommer le « Kid » est réellement devenu adulte. Mais il est resté cet intérieur aussi agaçant qu’attachant.

Kevin Garnett

« The Kid » a fini par grandir. Il lui fallait un trophée de MVP pour le prouver.

Nous sommes en 2004. Eliminés sept années de suite au premier tour, les Wolves gagnent enfin une série de playoffs sous l’ère Kevin Garnett — Flip Saunders, contre les Nuggets du rookie Carmelo Anthony. Bien soutenu par la paire Sam Cassell — Latrell Sprewell, « KG » entrevoit enfin la lumière au bout du tunnel, lui qui évolue depuis longtemps à un niveau MVP. La fin d’une longue période de disette pour lui, entre éliminations prématurées au printemps, mais aussi le décès de son ami et coéquipier Malik Sealy.

Cette année-là, le Minnesota de Kevin Garnett a même décroché la première place dans la conférence Ouest (58 victoires et 24 défaites). Les spécialistes étaient déjà tentés de lui donner la statuette Maurice Podoloff une année plus tôt, quand il déployait ses interminables tentacules dans toutes les raquettes du pays (23.0 points, 13.4 rebonds, 6.0 passes, 1.4 interception et 1.6 contre de moyenne en 2002-03). Mais Tim Duncan, mieux classé avec San Antonio, avait raflé la mise.

Il a révolutionné le poste d’ailier-fort

Tim Duncan, l’antithèse parfaite. Un joueur lisse et archi-académique, qui empilait les titres comme il alignait les tirs avec la planche. Kevin Garnett, lui, mettra 13 ans à se séparer de son étiquette de loser. Très longtemps, on crut que cet « energizer » inépuisable et « trashtalker » invétéré finirait au cimetière des éléphants, coincé au Panthéon des perdants magnifiques, entre le mausolée de Charles Barkley et celui de Karl Malone. C’eut été une incroyable injustice.

Du haut de ses 2m11, « KG » a complètement révolutionné le poste 4. Il incarnait le joueur moderne, polyvalent au possible, capable de jouer et de défendre à tous les endroits du terrain. Avec deux maîtres-mots : « intensité » et « exigence ». En match comme à l’entraînement, le « Big Ticket » faisait preuve d’un engagement total, d’un professionnalisme aigu et d’une rigueur extrême.

Ses statistiques sur la saison 2003-04 avaient encore progressé par rapport à la précédente. Elles faisaient peur et plaisir à la fois : 24.2 points, 13.9 rebonds (N°1 de NBA), 5.0 passes, 1.6 interception et 2.2 contres par soir !!! Dans l’histoire, seul Kareem Abdul-Jabbar (1975-76 et 1978-79) a également réussi une campagne avec minimum 20 points, 10 rebonds, 5 passe, 1 interception et 2 contre par match. Monstrueux !

Drafté en 5e position à sa sortie du lycée

Mais il aura donc fallu pas moins de neuf années à Kevin Garnett, l’enfant de la Chicago’s Farragut Academy, retenu en 5e position de la Draft 1995, pour devenir cet exceptionnel athlète.

« Je dois beaucoup à Kevin McHale, expliquait-il. Je lui posais 100 questions par jour et, lui, il me donnait 100 réponses par jour. »

Un Kevin McHale d’ailleurs assez fier de son élève.

« Il est arrivé dans la ligue en affirmant qu’il deviendrait le meilleur, qu’il travaillerait pour cela et qu’il ferait tout pour le démontrer. C’est chose faite. Kevin me rappelle quotidiennement comment le basket doit être joué : avec passion, travail et discipline. »

Travailleur acharné, coéquipier exemplaire, l’infatigable Kevin Garnett était aussi (et surtout) un éternel insatisfait.

« Je ne suis jamais satisfait de mes performances, j’en veux toujours plus. L’année où j’ai décroché le titre de MVP, j’avais énormément travaillé mes appuis et équilibré mon dribble. C’est vrai que je peux jouer n’importe où, mais là où je suis le plus efficace, c’est entre les positions 3 et 4. Qui sait, j’ai peut-être créé un nouveau poste ? »

À l’époque, « KG » répète à qui veut l’entendre qu’il sera champion NBA un jour. Sans Stephon Marbury, mais avec Latrell Sprewell et Sam Cassell pour l’épauler, la mission paraît alors réalisable. Mais le champion olympique de Sydney (2000) ignore que le trio explosera en vol et qu’il lui faudra aller en constituer un autre, sur la côte Est, avec Paul Pierce et Ray Allen pour atteindre le Graal.

Un contrat de 100 millions de dollars et l’équipe montée autour de sa personne semblaient offrir quelques garanties à la franchise de Minneapolis. Elles se révélèrent éphémères. Mais c’est bien cette année-là que Kevin Garnett se fit le plus entendre, en dominant du geste et de la voix.

« Je n’ai pas envie d’être un exemple en m’asseyant et en parlant, mais en passant à l’action. »

Et « Da Kid » devint soudainement « The Big Ticket ».

De la lose au Graal

Sauf qu’après ce titre de MVP et huit campagnes de playoffs d’affilée, les choses se compliquent pour Kevin Garnett chez les Wolves. Latrell Sprewell se demande comment il va nourrir sa famille, Sam Cassell est échangé contre Marko Jaric et « KG » retourne dans le deuxième meilleur cinq de la ligue.

Le momentum du trio est derrière lui, alors que celui formé avec Wally Sczerbiak et Ricky Davis ne parvient pas à accrocher les playoffs. Même s’il refuse un temps d’y penser, le franchise player de Minnesota doit se faire à l’idée : il ne gagnera pas de titre à Minneapolis.

À l’intersaison 2007, l’opportuniste Danny Ainge réalise donc un coup incroyable, en montant un « Big Three », le premier du XXIe siècle. Paul Pierce, resté fidèle à l’équipe qui l’a drafté, accueille Ray Allen en provenance de Seattle et Kevin Garnett en provenance de Minny. En contrepartie, les dirigeants des Celtics se séparent d’une grande partie de leur effectif (sept joueurs !), mais ils parviennent à greffer des role players de talent à leur nouvelle triplette magique.

Et, ce, pour un effet immédiat : sous les ordres de Doc Rivers, Boston termine la saison avec 66 victoires et 16 défaites. Son nouveau numéro 5 devient quant à lui le premier Défenseur de l’année de l’histoire de la franchise et il finit 3e au classement du MVP. En fait, « KG » incarne parfaitement le fameux « Celtic Pride » des C’s.

« Kevin laisse tout ce qu’il a sur le terrain, à chaque match », déclarait un an plus tôt Doc Rivers, à son arrivée. « Il a une conduite, une passion et une rage de vaincre que personne n’égale dans cette ligue ». Et Bill Walton de compléter ce bel hommage : « Je me sens fier, honoré, humble et privilégié d’avoir porté le même numéro que KG. »

En playoffs, le groupe celte a besoin de sept matchs aux deux premiers tours, puis de six matchs en finale de conférence, pour se donner la chance d’affronter les Lakers lors des Finals. Mais les hommes en vert n’ont pas de pitié pour leur ennemi juré : lors du Game 4, ils remontent un déficit de 24 points pour virer à 3-1 dans la série et s’envoler vers le titre !

Moins de douze mois après son arrivée dans le Massachusetts, Kevin Garnett réalise ainsi son rêve. « Anything is possible », comme les mots utilisés par un « Big Ticket » en transe, après ce Game 6 remporté 131-92. Une des interviews les plus mythiques de l’histoire NBA.

La fameuse tortilla…

Les planètes se sont enfin alignées pour le « KG », mais il s’agit d’un évènement malheureusement aussi beau qu’unique pour Boston et lui. En 2008-09, il devient le plus jeune joueur de l’histoire (32 ans) à atteindre la barre des 1 000 matchs en carrière, mais il se blesse surtout au genou et prend part à moins de 60 rencontres (57) pour la toute première fois (hors « lockout »). Le puzzle assemblé par Danny Ainge, promis à une nouvelle dynastie, n’atteindra pas le Graal une deuxième fois.

« Au final, vous n’est responsable que de vous et vos actes sont les seules choses que vous pouvez contrôler » réagissait l’ailier-fort, à propos des malheurs à répétition de son équipe en 2009. « Au lieu d’être frustré avec ce que l’on ne peut pas contrôler, il faut essayer de réparer ce que l’on peut réparer. »

Aux cotés des trois pièces majeures des Celtics, les Rajon Rondo, Kendrick Perkins, Glen Davis, Eddie House et autres Tony Allen retourneront bien jusqu’aux Finals en 2010, appuyés par les renforts de Rasheed Wallace, Nate Robinson et Michael Finley. Mais, cette fois-ci, ce sont les Lakers qui réaliseront un gros comeback dans le Game 7, pour anéantir les espoirs des C’s.

L’année suivante, le jeune « Big Three » de Miami élimine celui de Boston et emporte dans la foulée Ray Allen dans ses bagages. L’alchimie de ce groupe vieillissant est cassée, son momentum est là encore derrière lui, mais Kevin Garnett en aura cette fois-ci gardé une bague de champion.

« Le timing est le plus important », expliquait à sa façon le « Big Ticket » en 2011. « L’alchimie est quelque chose que tu ne lances pas juste à frire, mélangée avec autre chose, pour être étalée, puis frite à nouveau et mise dans une tortilla au micro-ondes, qui aura bon goût une fois chauffée. Vous voyez ? Ceux qui cuisinent comprendront. Les autres, ça ne vous concerne pas. »

Âgé de 36 ans, avec près de 16 points, 8 rebonds et 3 passes de moyenne en 2011-12, « KG » ne participe pas au All-Star Game pour la première fois depuis 13 ans, mais il arrache néanmoins une dernière chance de s’approcher du trophée Larry O’Brien, quand les Celtics mènent 3-2 en finale de conférence, face au Heat. Sauf que LeBron James, trop fort et trop puissant, élimine de nouveau les hommes en vert.

Le pari manqué des Nets

Souvent critiqué pour son attitude de « bad boy » sur le terrain, Kevin Garnett retourne au All-Star Game en 2013, gardant sensiblement les mêmes moyennes qu’un an plus tôt, alors que Paul Pierce approche des 19 points par match. Mais le duo n’arrive pas à hisser Boston en demi-finale de conférence.

Éliminés par les Knicks, les deux hommes plient bagage et sortent leur plus beau sourire pour rejoindre l’autre franchise de « Big Apple » : les Nets. Un pari risqué pour Brooklyn, mais une belle opportunité pour le « Big Ticket » de retrouver les sommets, aux côtés de son ami, mais également de Deron Williams, Joe Johnson ou encore Brook Lopez. Un cinq de « galactiques », qui fait exploser le salary cap.

Le temps est compté pour cet effectif vieillissant et, malheureusement, la mayonnaise ne prend pas aussi vite qu’à l’arrivée de Kevin Garnett dans le Massachusetts. Les Nets sont éliminés dès les demi-finales de conférence, par le Heat. Avec son numéro 2 sur le dos, pour rendre hommage au regretté Malik Sealy, « KG » ne dépasse même plus les 7 points et 7 rebonds de moyenne, lors d’un passage à Brooklyn qui prend fin dès l’année suivante.

En février 2015, le « Big Ticket » n’attend pas de voir son équipe perdre au premier tour des playoffs et il part en direction de Minneapolis.

Retour à la case départ

Presque huit ans plus tard, « Da Kid » est de retour au bercail, avec un titre en poche. C’est bien assez pour lui, alors que son coeur était resté dans le Minnesota.

« Je veux racheter les Wolves », déclarait-il alors. « Je veux monter un groupe d’investisseurs et peut-être un jour tenter de racheter l’équipe. C’est ce que je veux. C’est la seule équipe qui m’intéresse. »

Commence ensuite une lente phase de transition, agrémentée de pépins physiques, du rôle de joueur vers celui de dirigeant, en passant par mentor pour les talentueux jeunes loups. Qui de mieux que Kevin Garnett pour enseigner à Karl-Anthony Towns, Andrew Wiggins et Zach LaVine les ficelles de la NBA?

« Il est très intelligent, il a un QI élevé, il comprend le basketball » confiait-il, au sujet de Towns. « Parfois, c’est même difficile de lui apprendre des choses parce qu’il est tellement intelligent. C’est l’avantage de la jeunesse je suppose, mais il comprend beaucoup de trucs, très rapidement. »

« KAT » n’était même pas né quand « KG » entamait sa carrière dans la Grande Ligue, une des plus longues de l’histoire. La plus longue même, s’il avait décidé d’entamer sa 22e saison, ce qu’aucun joueur n’avait fait avant lui (mais ce que fera finalement Dirk Nowitzki).

À l’arrivée, le décès de Flip Saunders, les pépins physiques et peut-être même les retraites de Kobe Bryant et Tim Duncan, deux des adversaires contre lesquels il a le plus souvent joué, ont convaincu Kevin Garnett de quitter les parquets. Laissant l’image d’un joueur entier et passionnant, souvent agaçant, mais toujours passionné. Et qui entrera sans surprise au Hall of Fame, en 2021, en même temps que (feu) Bryant et Duncan.

Seule ombre au tableau : son N°21 n’est pas encore retiré chez les Wolves, en raison de relations compliquées avec le futur ex-propriétaire Glen Taylor. En revanche, son N°5 l’est depuis peu chez les Celtics et un moindre mal.

Palmarès

— Champion NBA : 2008
— Champion olympique : 2000

MVP : 2004
Défenseur de l’année : 2008

All-Star : 15 fois (1997, 1998, de 2000-2011, 2013)
— MVP du All-Star Game : 2003

— All-NBA First Team : 2000, 2003, 2004, 2008
— All-NBA Second Team : 2001, 2002, 2005
— All-NBA Third Team : 1999, 2007

NBA All-Defensive First Team : 9 fois (2000-2005, 2008, 2009, 2011)
— NBA All-Defensive Second Team : 2006, 2007, 2012

— NBA All-Rookie Second Team : 1996

— Statistiques (1 462 matchs) : 17.8 points, 10.0 rebonds, 3.7 passes, 1.3 interception et 1.4 contre

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