À Motor City, le recommencement semble de plus en plus proche de l’éternel. Detroit n’a plus connu les playoffs depuis 2019, à une époque où Andre Drummond empilait les stats. Le coup d’œil dans le rétro est pénible avec une seule saison au-dessus des 50% de victoires lors des 16 dernières années…
La disette est aussi longue que le processus de reconstruction pour la franchise du Michigan. Et son accélération escomptée la saison dernière avec la signature de Monty Williams sur le banc contre un chèque XXL s’est transformée en fiasco tout aussi grand avec le pire bilan de toute l’histoire des Pistons et un départ de celui qui avait emmené les Suns en finale NBA après une seule petite saison.
On efface et on recommence donc à la Little Ceasers Arena. Sur le banc, J.B. Bickerstaff a été récupéré après son éviction des Cavaliers malgré un tour de playoffs passé. L’ancien technicien de Cleveland connaît la chanson, lui qui avait déjà récupéré la franchise de l’Ohio dans un piteux état mais avec quelques pièces d’avenir. Restait alors à les entourer correctement pour les faire grandir. C’est la recette sur laquelle a misé Detroit, et de fond en comble, des dirigeants à une partie de l’effectif.
Exit le GM Troy Weaver, le nouveau patron se nomme Trajan Langdon, récupéré aux Pelicans, secondé par Dennis Lindsey, un des architectes du Jazz de l’ère Donovan Mitchell – Rudy Gobert. Sur le terrain, presque la moitié du roster a été modifiée avec cinq signatures et deux joueurs obtenus lors de la Draft. En manque de vétérans capables aussi de contribuer sportivement, les Pistons ont mis la main sur Tobias Harris, à la relance après un passage frustrant aux Sixers, ou encore les shooteurs Malik Beasley et Tim Hardaway Jr, qui ne feront pas de mal au spacing.
Aucun autre joueur du groupe n’a joué cinq saisons en NBA et Detroit mise toujours sur sa colonne vertébrale Cade Cunningham – Jalen Duren pour remonter dans la hiérarchie de la Conférence Est.
Le duo devra éviter de passer trop de temps à l’infirmerie pour confirmer ses progrès, d’autant que l’effectif semble un peu mieux doté et équilibré que l’an passé. C’est même presque l’embouteillage sur certains postes comme à l’aile avec le retour de Tobias Harris, la prolongation de contrat de Simone Fontecchio, intéressant après son arrivé à la mi-saison, la saison sophomore de l’atypique Ausar Thompson et le 5e choix de la dernière Draft, Ron Holland. A défaut d’avoir des solides garanties de victoires, cela limite les risques d’un nouvel exercice avec 31 joueurs différents utilisés…
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Malik Beasley, Tim Hardaway Jr, Tobias Harris, Ron Holland II, Daniss Jenkins (two-way contract), Bobi Klintman, Wendell Moore Jr, Paul Reed
Départs : Buddy Boeheim, Troy Brown Jr, Evan Fournier, Taj Gibson, Quentin Grimes, Chimezie Metu, James Wiseman
LE JOUEUR À SUIVRE : JALEN DUREN
Cade Cunningham, avec son nouveau contrat rondelet (224 millions de dollars sur cinq ans), aurait aussi fait aussi un bon candidat. Mais honneur à Jalen Duren, qui aura au moins profité du marasme de la saison passée pour confirmer qu’il pouvait être le pivot du futur des Pistons. Cinquième meilleur rebondeur par match de la ligue, le joueur de 20 ans pourrait connaître la saison de l’explosion pour sa troisième année dans la ligue.
Jalen Duren a déjà passé un premier cap offensivement ces derniers mois, en témoigne sa fiabilité nouvelle aux lancers-francs (de 61.1 à 79%). Mieux exploité, il pourrait davantage profiter de ses qualités athlétiques près du cercle, que ce soit à la finition ou même au rebond offensif, où il peut faire encore mieux. Sa bonne qualité de passe devrait profiter des renforts offensifs de l’été, en particulier Tobias Harris, alors que les ailes de Detroit apportaient bien peu de points jusque-là.
Surtout, son association avec J.B. Bickerstaff, entraîneur à vocation défensive, doit lui faire passer un pallier de ce côté du parquet tant il semble équipé pour y être un joueur dominant. Les Pistons pourront s’estimer sur la bonne voie s’il y parvient, et dépasse l’étiquette de nouveau Andre Drummond qui lui est parfois injustement collé.
Moyenne d’âge : 22,6 ans
Masse salariale : 130,7 millions de dollars (30e)
LE SCÉNARIO IDÉAL
Et si les Pistons doublaient leur total de victoires de l’an passé ? On parie que quelques yeux se sont écarquillés à la lecture de cette phrase, et pourtant. Detroit semble avoir redessiné la hiérarchie de son effectif et peut désormais s’appuyer sur un vrai noyau dur de 12 « vrais » joueurs NBA établis. Surtout, les points faibles les plus évidents semblent pouvoir être corrigés. Avec Malik Beasley et Tim Hardaway au poste 2, Tobias Harris sur les postes 3 ou 4, Cade Cunningham est (enfin) entouré des shooteurs.
L’ancien premier choix de la Draft pourrait aussi en profiter pour être un peu moins ciblé par les défenses adverses et gagner en efficacité, qui lui fait défaut jusque-là. Pour peu que Tobias Harris redevienne un joueur flirtant avec les 20 points de moyenne autour des 38% de loin, la franchise du Michigan retrouverait un peu de respect de la part des défenses adverses. Même sans espérer monts et merveilles, rien que se rapprocher de la 20e place aux ratings offensifs et défensifs pourrait redonner un peu d’espoir aux supporters des Pistons. D’autant qu’avec l’effectif le plus jeune de toute la NBA en moyenne, l’objectif n’est pas d’être performant, mais d’avoir des raisons d’être patients.
Il faudra pour cela redistribuer sans doute les rôles et les responsabilités, pourquoi pas décaler Jaden Ivey comme sixième homme pour lui confier davantage le ballon en main en sortie de banc, avec le rookie Ron Holland comme détonateur à ses côtés. Autant d’ingrédients qui peuvent aboutir à une saison autour des 28 victoires, un bon compromis pour se développer tout en restant bien placé pour la prochaine Draft, alors qu’une place au-delà du 10e rang offrirait le pick à San Antonio ou Portland.
LE PIRE SCÉNARIO
Changer de personnel ne signifie pas changer de culture et Detroit pourrait très bien revivre un nouvel exercice pénible. Si les blessures viennent de nouveau perturber la saison, l’effectif va vite manquer de talent. D’autant que ce n’est pas le manque de complémentarité entre certains joueurs importants (Cade Cunningham, Jaden Ivey et Ausar Thompson sont tous limités au niveau du shoot extérieur) qui incite immédiatement à l’optimisme.
La greffe J.B. Bickerstaff prendra-t-elle mieux que celle avec Monty Williams, alors que ce dernier semblait avoir le profil du coach « mentor » idoine pour un groupe aussi inexpérimenté ?
Rien n’est moins sûr. D’autant que les fans du champion 2004 vont devoir se faire à un coach pas vraiment réputé pour proposer le jeu offensif le plus séduisant de NBA à ses équipes. Mais l’important est que les jeunes progressent, la pire possibilité étant une nouvelle année trop rapidement plombée, et sans nouvel horizon.
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Blazers | 14 – … | 13 – … | 12 – … | 11 – … |
10 – … | 9 – … | 8 – … | 7 – … | 6 – … |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Nets | 14 – Wizards | 13 – Pistons | 12 – … | 11 – … |
10 – … | 9 – … | 8 – … | 7 – … | 6 – … |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |