Expédié par Boston au premier tour des derniers playoffs, le Heat a vécu un sacré coup de froid. Le finaliste 2023 n’a pas existé face aux Celtics, dans la lignée d’une saison globalement décevante, conclue à la huitième place de la Conférence Est. Simple faux pas, ou vrai recul dans la hiérarchie ? Difficile de trancher alors qu’avec quatre succès de plus, Miami aurait terminé avec le même bilan que New York, deuxième de la saison régulière, et qu’Erik Spoelstra a dû faire sans Jimmy Butler et Terry Rozier contre le futur champion.
Damian Lillard, Jrue Holiday ou encore Lauri Markkanen et Julius Randle cet été… Les noms de joueurs All-Star évoquées à South Beach ont été nombreux ces derniers mois. Mais comme l’été 2023, Miami n’a pas fait exploser le marché et repart avec un groupe quasi inchangé par rapport à la saison précédente. À la différence près que cette fois, la franchise floridienne s’est renforcée en cours de route avec Terry Rozier.
Le Heat va vivre sa première saison complète depuis l’acquisition de l’ancien meneur des Hornets. Avec Jimmy Butler, Bam Adebayo ou encore Tyler Herro, la base de l’équipe floridienne reste plus que solide. Reste à voir ce qu’elle a dans le ventre en étant au complet. 27 matchs manqués pour Butler, 40 pour Herro, ou encore 13 pour « Scary Terry »… Miami a rimé avec infirmerie en 2023-2024. Une tendance à absolument corriger dès la rentrée, pendant qu’à l’Est, les prétendants au titre ont densifié leur arsenal (Knicks, Sixers…). À tel point que la bande de Pat Riley a un peu disparu de la liste des favoris ou même des outsiders à la bague.
C’est peut-être ce qu’il pouvait arriver de mieux au Heat, jamais aussi fort que quand on ne l’attend plus. Les inconnues ne sont pour autant pas moins nombreuses à chasser. Outre l’état de forme des cadres, Miami va devoir composer sans Caleb Martin, qui a rejoint Philadelphie suite à un mauvais calcul financier. L’émergence de Jaime Jaquez Jr et Nikola Jovic devrait pouvoir compenser cette perte. Erik Spoelstra tentera-t-il aussi quelques ajustements tactiques alors que son escouade patinait offensivement l’an passé (21e rating offensif, 29e « pace ») ? La solution passera vraisemblablement plus par un électrochoc que par une révolution au Kaseya Center.
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Alec Burks, Josh Christopher (two-way), Keshad Johnson (two-way), Nassir Little, Dru Smith (two-way), Kel’el Ware
Départs : Jamal Cain, Caleb Martin, Patty Mills, Orlando Robinson
LE JOUEUR À SUIVRE : JIMMY BUTLER
Ce choix n’a pas la palme de l’originalité. Mais difficile de ne pas mettre en avant Jimmy Butler, qui arrive à un tournant et le Heat avec lui. À 35 ans, l’ailier All-Star sort d’une saison en demi-teinte, sans sélection au match des étoiles et en retrait statistique dans à peu près toutes les catégories. Au lieu de faire parler de lui pour ses prestations héroïques en fin de saison, Jimmy Butler a cette fois brillé par son absence sur blessure en playoffs, son trashtalking ou sa coupe de cheveux du media day. Et alors que le Heat en a été quitte pour un départ anticipé en vacances, il a amené dans ses valises les remontrances de Pat Riley, qui n’a pas hésité à lui demander « de la fermer ».
Miami espère que l’été de sa vedette, passé en bonne partie en France, notamment en Bourgogne, lui aura redonné la santé. Le plafond de l’équipe floridienne dépend en très large partie de la capacité de Jimmy Butler à se sublimer dans les rencontres cruciales. Reste que terminer plus haut au classement de l’Est éviterait de devoir débuter les phases finales par un exploit trop systématiquement.
Pour cela, l’ancien des Bulls, des Wolves et des 76ers se doit de manquer moins de matchs. Son avenir à Miami en passe peut-être (sans doute ?) par là, puisqu’il sera free agent au terme de la saison et qu’il semble quasi acquis qu’il n’activera pas sa « player option » pour chasser un dernier gros contrat. Au Heat ou ailleurs.
Moyenne d’âge : 27,4 ans
Masse salariale : 185.2 millions de dollars (7e)
LE SCÉNARIO IDÉAL
Six victoires. Voilà le total de succès décroché par le quatuor Butler – Adebayo – Rozier – Herro quand il a évolué ensemble, le temps de onze rencontres. Le total est famélique, et l’échantillon forcément peu représentatif.
Ce qui laisse espérer au Heat que l’on n’a pas réellement pu voir quel était réellement son potentiel maximum. Avec les quatre joueurs dans le cinq de départ (ou même si Herro retrouve son rôle de sixième homme), les promesses sont légitimes, notamment grâce à l’apport offensif de Terry Rozier comme plus-value.
Et comme on ne voit pas ce qui ferait de Miami une moins bonne défense, l’équipe floridienne a sur le papier de quoi faire mieux que la saison dernière, pour peu que les organismes tiennent. Le sang neuf apporté par Jaquez Jr, Jovic ou le rookie Kel’el Ware, séduisant en Summer League, en sortie de banc densifie le groupe d’Erik Spoelstra, qui n’a pas son pareil pour savoir pianoter dans ses rotations. Un retour aux environs des 50 victoires n’a rien d’inatteignable. Et pour peu que Jimmy Butler soit bien luné et revanchard, tous les espoirs peuvent être permis.
LE PIRE SCÉNARIO
Vu l’écart avec le reste de la Conférence Est, on imagine mal Miami plonger dans la hiérarchie ou manquer les phases finales. Mais une fin d’ère sans saveur, voire en eau de boudin serait un vrai échec pour un groupe qui a tutoyé le titre à deux reprises. C’est pourtant une issue qui guette le Heat, qui ne peut se passer de leaders à la limite de la rupture pour vraiment nourrir des ambitions. Il faudra pour cela que ces derniers lancent réellement leur saison plus tôt et n’attendent pas avril pour activer le mode urgence.
C’est d’autant plus nécessaire que le noyau dur agrémenté de Terry Rozier manque encore d’automatismes et de réglages. Qui est le principal porteur de ballon ? Comment se répartissent les tickets tir ? Comment s’articulent les rotations pour avoir en permanence un ou plusieurs leaders sur le terrain ? Les incertitudes sont nombreuses, d’autant que la rotation n’apporte pas plus de garanties entre les joueurs vieillissants (Love, Burks), ceux de retour de blessure ou convalescents (Richardson, Robinson), ou les paris (Little, Bryant).
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Blazers | 14 – Jazz | 13 – Spurs | 12 – Rockets | 11 – LA Lakers |
10 – LA Clippers | 9 – Pelicans | 8 – Warriors | 7 – … | 6 – … |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Nets | 14 – Wizards | 13 – Pistons | 12 – Hornets | 11 – Bulls |
10 – Raptors | 9 – Hawks | 8 – Heat | 7 – … | 6 – … |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |