Chez les Grizzlies, on veut s’appuyer sur le passé pour repartir de l’avant. D’abord en entamant la saison avec un maillot et un parquet hommage à l’époque Vancouver de la franchise. Mais surtout en espérant renouer avec la trajectoire ascendante des années 2022 et 2023, pour mieux évacuer l’annus horribilis vécue dans le Tennessee la saison passée. Façon loi de Murphy, tout ce qui pouvait mal se passer à Memphis s’est ainsi mal passé.
Ja Morant a continué ses fraques extra-sportives avant de ne jouer que neuf matchs, puis de voir sa saison se terminer à l’infirmerie. Desmond Bane ou Luke Kennard n’ont joué que la moitié du calendrier, Marcus Smart un quart, Brandon Clarke tout juste six rencontres.
L’hécatombe insensée a transformé les dangereux Grizzlies en pouponnière à oursons, puisque les ambitions étaient de toute façon mises à la corbeille. C’est bien là le seul bénéfice de cet exercice, avoir pu dénicher dans la boue quelques pépites comme l’étonnant rookie GG Jackson II, Vince Williams ou Scotty Pippen Jr.
Cette saison ressemble donc à un nouveau départ après une parenthèse maudite. Le groupe ressemble globalement à celui qui avait décroché 56 puis 51 victoires. Si les lieutenants Dillon Brooks, Tyus Jones ou Steven Adams ont quitté Memphis, le noyau dur Morant – Bane – Jackson Jr est toujours en place. Et la pression sera grande sur ses épaules, autant pour les promesses qu’avait généré leur association que pour le sentiment d’immense gâchis qui le guette. Desmond Bane, puis Jaren Jackson Jr ont profité des déboires et autres bêtises de Ja Morant pour prendre du galon et des responsabilités.
Un mal pour un bien donc pour grandir plus vite ? C’est ce que les dirigeants espèrent puisqu’ils n’ont pas voulu toucher à l’effectif durant l’été, à l’exception de la Draft. Celle-ci a permis de mettre la main sur le meilleur joueur des deux dernières saisons universitaires en la personne de Zach Edey. Le géant canadien tombe à point nommé, dans une équipe en manque de pivot, et plus largement de centimètres dans la peinture. Son adaptation à la NBA est un des grands mystères de cette reprise, alors que son talent et son gabarit le rendait quasi inarrêtable en NCAA. S’il parvient à offrir 25 minutes de bon niveau dès son année rookie, 2024 aura au moins servi à quelque chose.
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Zach Edey, Jay Huff (two-way), Cam Spencer (two-way), Jaylen Wells
Départs : Jordan Goodwin, Derrick Rose, Lamar Stevens, Yuta Watanabe, Ziaire Williams
LE JOUEUR À SUIVRE : JA MORANT
« C’est évidemment l’ombre qui va planer au-dessus du Tennessee en début de saison. » Voilà ce que nous écrivions il y a un an dans ce même format alors que Ja Morant venait d’écoper de 25 matchs de suspension pour s’être montré une nouvelle fois avec une arme à feu à la main. L’avance rapide un an plus tard n’a pas dissipé les interrogations sur le cas du meneur star des Grizzlies. Joueur ultra spectaculaire, électrisant au possible, Ja Morant a dans les mains de quoi emmener son équipe très haut. Mais qu’en est-il du reste de son corps ?
Cela commencera par sa tête, et plus précisément son attitude. Le joueur le sait, il est encore sous une forme de probation où le moindre petit écart lui coûtera très (très) cher. Il faudra ensuite que les blessures le laissent aussi tranquille alors que son épaule l’a mis à l’écart plusieurs mois. S’il revient en forme et reprend là où il avait laissé sa carrière, ses exploits finiront par atténuer les mauvais souvenirs. Le salut de Memphis passe de toute façon par les performances de son leader, dont l’énergie déteint sur ses coéquipiers.
Moyenne d’âge : 25,2 ans
Masse salariale : 172,9 millions de dollars (21e)
LE SCÉNARIO IDÉAL
De l’élimination prématurée au premier tour contre les Lakers en 2023 au bazar général de 2024, on en aurait presque oublié que Memphis regardait dans les yeux le gratin de la NBA il y a tout juste deux ans. Et c’est avec des ingrédients très similaires que les Grizzlies attaquent cette saison, en tout cas sur le papier. Ja Morant arrive frais physiquement après ses 18 derniers mois très compliqués, pendant que Jaren Jackson Jr et Desmond Bane ont grandi en son absence.
Le goût de revanche et l’envie de prouver peuvent être des moteurs tant ce groupe ne manque pas de caractère. Pour peu qu’il retrouve un peu de stabilité, il y aura alors de quoi craindre cette équipe. Marcus Smart a le vécu et la gouaille pour donner le ton en défense, comme Dillon Brooks le faisait, et peut embarquer avec lui Ja Morant et Desmond Bane à faire les efforts. Si en plus Zach Edey parvient à vite imposer son gabarit hors normes sur les raquettes NBA, Memphis aura même un point d’ancrage en plus par rapport à il y a deux ans.
LE PIRE SCÉNARIO
Des « si », il y en a beaucoup, énormément même, qui entourent cette équipe. Si Ja Morant se remet les idées à l’endroit. Si les grands blessés de l’effectif sont enfin épargnés (cela commence mal avec Jackson II, Williams Jr et Jaren Jackson Jr. sur le flanc). Si la raquette tient la route avec le rookie Edey comme seul véritable pivot de métier dans l’effectif. Si Jaren Jackson Jr. retrouve son meilleur niveau pour protéger le cercle. Si Desmond Bane tient le coup physiquement à défendre sur les postes 3 les plus costauds de la ligue. Et ainsi de suite…
L’équilibre semble donc fragile, d’autant qu’à l’exception de Marcus Smart, le roster ne déborde pas de vétérans pour hausser le ton en cas de problème. Sans aller jusque-là, mais attention aussi à ne pas prendre trop de retard à l’allumage pour retrouver le rythme et nouer les automatismes, dans une conférence Ouest aussi concurrentielle.
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Blazers | 14 – Jazz | 13 – Spurs | 12 – Rockets | 11 – LA Lakers |
10 – LA Clippers | 9 – Pelicans | 8 – Warriors | 7 – Kings | 6 – Grizzlies |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Nets | 14 – Wizards | 13 – Pistons | 12 – Hornets | 11 – Bulls |
10 – Raptors | 9 – Hawks | 8 – Heat | 7 – Magic | 6 – … |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |