L’air de Portland doit convenir aux corbeaux, mais pas le genre Hugin et Munin, messagers de Dieu dans la mythologie scandinave. Non, ceux de l’Oregon sont de l’espèce du corvidé aussi noir que la poisse.
Car les blessures n’épargneront donc jamais une franchise où l’infirmerie ne désemplit pas. Wesley Matthews a beau assurer que rien ne l’empêchera de débuter le prochain match (« si je peux marcher, c’est que je vais bien. Je ne peux pas me permettre d’être absent« ), sa cheville tordue mercredi soir a coûté cher aux Blazers.
Portland menait à la pause, malgré 40% de réussite, porté par une insolante adresse à 3-points (7/9) et surtout un Matthews monstrueux: 17 pts en 18 minutes. Denver est dépassé en défense. Il reste deux minutes à jouer quand l’ancien Jazz se blesse. Il commencera le troisième quart-temps mais sortira après 19 secondes. Il débutera le 4e quart-temps mais n’y marquera que deux points, sérieusement handicapé par sa cheville meurtrie.
Denver et le trio Billups-Nene-Melo en profite pour faire la différence au retour des vestiaires et s’imposer 109-90. Les Nuggets en sont à 20-2 au Pepsi Center face aux Blazers depuis… 2000-2001.
Poisse confirmée pour tradition respectée: la pièce jouée au Pepsi Center mercredi soir ne manquait ni de caractère, ni de rebondissements. Premier rôle admirable pendant deux quart-temps, Matthews s’est effacé par défaut, contraint de laisser Chauncey et ses potes reprendre la lumière des projecteurs.
« Nous étions beaucoup plus concentrés dans le troisième quart-temps, peu importe qui était en face« , lance le MVP des Finals 2004, pour qui la cheville tordue de l’ancienne star de Marquette n’est pas la raison du succès de ses Nuggets.
« Ils se sont mis en route après la pause. Billups a rentré ses tirs et JR Smith a pris feu, au final on prend 64 points », constate Nate McMillan, assez beau joueur pour ne pas mentionner le cas Matthews, qui termine quand même meilleur scoreur des Blazers.
« Vu comment il est sorti du terrain en première période, je ne pensais vraiment pas qu’il pourrait revenir », s’étonne George Karl.
L’ex-doublure de Brandon Roy devenue arme numéro un de la traction arrière de Portland attend de connaître le diagnostic médical. Mais il prédit déjà qu’il lui en faudra beaucoup pour s’asseoir sur le banc en civil pour le prochain match:
« Je ne peux pas me permettre de laisser quelque chose me ralentir. Je ne peux pas me permettre d’être blessé. Je serai toujours là pour aider mes coéquipiers« .
Au total depuis le début de saison, Portland comptabilise 164 matches manqués par tous ses blessés (Oden, Roy, Camby, Williams, Pryzbilla).
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