Comme chaque année, Basket USA vous propose une présentation de la saison NBA à venir, franchise par franchise, sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion. Aujourd’hui, place aux Lakers, qui ont totalement ou presque changé de visage, par rapport à la saison passée, pour retrouver les sommets comme en 2020. Une métamorphose qui soulève beaucoup d’interrogations.
Un groupe à mettre en musique
Suite à l’élimination au premier tour contre les Suns en mai dernier, les dirigeants californiens ont passé l’effectif à la machine à laver avant ce nouvel exercice : seuls LeBron James, Anthony Davis et Talen Horton-Tucker portaient le maillot des Lakers en 2020/21. Le reste, c’est du nouveau avec les arrivées de Russell Westbrook, Carmelo Anthony, DeAndre Jordan, Malik Monk et Kent Bazemore sans oublier les retours de Dwight Howard, Trevor Ariza, Wayne Ellington et Rajon Rondo.
La première observation est donc très simple : oui, ce groupe est prestigieux sur le papier, mais les matches se gagnent sur le terrain et là, les Lakers version 2021/22 ont tout à faire sur le plan collectif. Certes, ce sont des joueurs d’expérience, des anciens All-Stars et le duo Howard – Rondo était déjà là il y a un an seulement, en octobre 2020 dans la « bulle », mais Los Angeles manque de vécu et de cohésion. Tout ceci demande du temps et de faire des choix, Frank Vogel n’ayant pas encore décidé de son cinq majeur par exemple.
Combien de temps ? C’est la question. La franchise a 82 matches pour se roder et avec un chef d’orchestre comme LeBron James, ça peut aller très vite évidemment, surtout que le « King » a déjà évoqué la question de l’alchimie.
Mais le MVP des Finals 2020 n’a plus 25 ou 30 ans et on ne construit pas si facilement, en partant de rien ou presque et en quelques semaines seulement, une machine capable de gagner le titre.
La vieillesse sera-t-elle un naufrage ?
Surtout que si cet effectif est nouveau, il n’est pas neuf. La majorité du groupe a ou va dépasser les 33 ans et les Lakers possèdent ainsi le groupe le plus âgé de la ligue cette saison. Le bon côté, c’est évidemment l’expérience, omniprésente à tous les postes. Le mauvais côté, ce sont les blessures potentielles et la fatigue.
LeBron James n’est pas éternel, ni incassable, ses blessures en 2018 et 2021 l’ont démontré, et les bobos d’Anthony Davis ont plombé les ambitions pour le doublé. Si les Lakers veulent retrouver les Finals, ces deux-là devront impérativement rester loin de l’infirmerie, surtout au printemps.
L’idéal pour les Lakers serait de gérer la saison régulière, de ne pas trop pousser sur les organismes des uns et des autres, afin d’être le plus frais possible pour les playoffs.
Mais auront-ils ce luxe si les résultats ne suivent pas totalement, à cause du manque d’automatismes ? Les Lakers ont besoin de jouer ensemble, pour arriver en playoffs avec des références, mais sans trop tirer sur la corde : tel est le difficile équilibre à conserver pour Frank Vogel dans les semaines et mois à venir.
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Russell Westbrook (Wizards), Dwight Howard (Sixers), Trevor Ariza et Kendrick Nunn (Heat), Kent Bazemore (Warriors), Wayne Ellington (Pistons), Carmelo Anthony (Blazers), Malik Monk (Hornets), Rajon Rondo, DeAndre Jordan, Sekou Doumbouya
Re-signatures : Aucune
Départs : Montrezl Harrell, Kyle Kuzma et Kentavious Caldwell-Pope (Wizards), Alex Caruso (Bulls), Andre Drummond (Sixers), Markieff Morris (Heat), Dennis Schroder (Celtics), Jared Dudley
LE JOUEUR À SUIVRE : RUSSELL WESTBROOK
MVP en 2017, roi du triple-double, meilleur marqueur et passeur de la ligue, Russell Westbrook n’a plus à rien prouver sur un plan individuel. Sauf que collectivement, depuis le départ de Kevin Durant d’Oklahoma City en 2016, c’est le néant, avec une seule série remportée (en 2020 avec Houston, dans la « bulle »).
De retour chez lui, à Los Angeles, le meneur a une opportunité en or de remporter le titre qu’il a frôlé en 2012, battu par Miami et LeBron James. Peut-être qu’un rôle de troisième homme, derrière le « King » et Anthony Davis, le libérera d’une certaine pression et que la cohabitation avec un joueur de la dimension du « King » va le faire mûrir.
Néanmoins, sa complémentarité avec les deux champions est encore à prouver, puisque Russell Westbrook est toujours aussi friable dès qu’il s’agit de frapper à 3-pts (24% de réussite sur les deux dernières saisons…).
En revanche, en plus de Rajon Rondo, il va pouvoir énormément soulager LeBron James, qui n’aura plus besoin d’autant remonter le ballon et pourra évoluer au poste 4, et également jouer le pick-and-roll avec Anthony Davis. En saison régulière, ça devrait être un gros plus. Reste à voir ce que ça donnera en playoffs…
MOYENNE D’AGE : 30 ans
MASSE SALARIALE : 165 millions de dollars (4e sur 30)
LE SCÉNARIO IDÉAL
La mauvaise présaison, dont LeBron James se moque, n’était qu’un leurre. Les Lakers sont prêts dès le début de campagne. Certes, il y a encore des réglages à effectuer ici ou là, mais la défense, si forte en 2019/2020, est en place grâce à un Anthony Davis en grande forme et permet déjà d’accumuler les victoires.
LeBron James, tout en portant moins la balle, met parfaitement en place ses coéquipiers et chacun apporte dans son domaine. Cette colonie d’anciens sait que c’est maintenant ou jamais et aucune guerre d’ego ne pointe le bout de son nez. Au fil des semaines, la machine est de plus en plus redoutable, puis avec des rotations intelligentes et l’apport des jeunes (Bazemore, Monk, Nunn, « THT »), Frank Vogel évite les gros pépins physiques de ses stars.
Avec sa constellation de talents, dont chacun peut faire la différence à tout moment, son banc si dense et son expérience, ce groupe a réponse à tout en playoffs et la 18e bannière de champion est prête à être accrochée au plafond du Staples Center en fin de campagne.
LE PIRE SCÉNARIO
Accumuler les étoiles ne suffit pas. Russell Westbrook semble parfois perdu ou à contretemps à côté de ses coéquipiers et globalement, l’attaque des Californiens est brouillonne. Grâce à LeBron James, Anthony Davis ou Carmelo Anthony, les Lakers trouvent certes souvent une solution pour marquer, surtout face aux équipes faibles ou moyennes, mais en défense, ça patine et face aux grosses écuries, ça ne passe pas.
Les bobos s’accumulent et jamais Frank Vogel ne peut compter sur son groupe au complet pour travailler et développer une alchimie. LeBron James et Anthony Davis doivent en faire beaucoup trop pour parfois sauver les Lakers. Ils le payent en fin de saison, alors que les choses sérieuses approchent.
Trop forte pour ne pas se qualifier en playoffs, la franchise californienne a ensuite trop de limites pour espérer gagner quatre séries de suite face à des formations plus solides et plus cohérentes, qui se connaissent mieux. C’est le fiasco pour ce groupe qui n’a pas plusieurs années devant lui pour remporter une bague…
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Magic | 14 – Pistons | 13 – Cavaliers | 12 – Raptors | 11 – Hornets |
10 – Wizards | 9 – Pacers | 8 – Bulls | 7 – Knicks | 6 – Celtics |
5 – Hawks | 4 – Sixers | 3 – Heat | 2 – Bucks | 1 – … |
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Thunder | 14 – Rockets | 13 – Kings | 12 – Spurs | 11 – Wolves |
10 – Pelicans | 9 – Grizzlies | 8 – Blazers | 7 – Mavericks | 6 – Warriors |
5 – Nuggets | 4 – Clippers | 3 – Suns | 2 – Jazz | 1 – Lakers |