Comme chaque année, Basket USA vous propose une présentation de la saison NBA à venir, franchise par franchise, sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion. Aujourd’hui, suite de nos previews avec les Spurs, une équipe qui, à l’image du Thunder ou des Rockets, était habituée au succès lors de la dernière décennie, avant de chuter doucement, mais sûrement, au classement.
À tel point que, d’après nous et comme lors des deux précédents exercices, San Antonio devrait rester hors du Top 8 —et carrément hors du « play-in »— en 2021/22. Il faut dire que, depuis les départs de Tony Parker, Manu Ginobili et Kawhi Leonard en 2018, les Texans n’ont cessé de régresser avec le temps, malgré tous les efforts du tandem DeMar DeRozan – LaMarcus Aldridge pour maintenir le groupe de Gregg Popovich en playoffs. Tandem qui n’est d’ailleurs plus présent à Fort Alamo…
Forcément, sans le moindre All-Star dans leur effectif à prédominance jeune (moins de 25 ans de moyenne d’âge), les Spurs s’apprêtent à vivre une saison compliquée. Probablement la plus compliquée depuis la campagne 1996/97, soit la première de « Coach Pop » sur le banc texan. Et, à moins qu’un joueur comme Keldon Johnson ou Dejounte Murray n’explose véritablement, les défaites devraient être légion pour la franchise aux cinq titres NBA entre 1999 et 2014.
Trouver un leader d’attaque
Désormais orpheline de DeMar DeRozan et LaMarcus Aldridge, la classe biberon de San Antonio va devoir se faire violence et grandir plus vite que prévu, en déterminant tout d’abord qui récupérera le statut de première option offensive. Sur le papier, et compte tenu de ce qu’ils ont montré en 2020/21, Keldon Johnson et Dejounte Murray semblent les plus susceptibles de prendre la relève du duo DeRozan/Aldridge. À moins que, comme dans la « bulle » d’Orlando à l’été 2020, le plus expérimenté Derrick White n’enfile ce costume.
Toujours est-il que les Spurs auront absolument besoin d’un leader d’attaque dès cette saison, pour éviter de laisser trop de rencontres en route pour cause d’inexpérience et de hiérarchie mal définie. Et, si plusieurs joueurs ont certes la capacité de tourner à minimum 10 points de moyenne, aucun n’a pour le moment réussi à atteindre la barre des 20 points par match. Reste à savoir qui de Dejounte Murray, Keldon Johnson ou Derrick White a les épaules pour devenir le « go-to-guy » des Texans.
Car ce ne seront certainement pas les nouveaux venus Doug McDermott, Thaddeus Young, Bryn Forbes, Al-Farouq Aminu et Jock Landale qui rempliront cette tâche. Pas même les plus jeunes Jakob Poeltl, Lonnie Walker IV et Devin Vassell, trop justes pour y arriver.
Progressions attendues en interne
D’où cette nécessité de progression en interne, capitale pour San Antonio en 2021/22. À commencer, évidemment, par celles de Keldon Johnson et Dejounte Murray, dont le développement sera scruté de près. Mais, derrière cette paire Johnson/Murray, d’autres éléments seront bien plus attendus, par rapport à l’année dernière, de Jakob Poeltl à Lonnie Walker IV, en passant par Devin Vassell, Tre Jones ou Luka Samanic. Autrement dit que des profils présents dans l’effectif texan depuis au moins un an, et qui devraient être davantage responsabilisés par Gregg Popovich.
Plus formateur que jamais, « Coach Pop » devrait passer beaucoup de temps à polir sa nouvelle pépite, Joshua Primo. Sélectionné en 12e position à la Draft 2021, le Canadien de seulement 18 ans sera le plus jeune joueur de la ligue lors du prochain exercice et sa récente Summer League laisse présager de belles choses, malgré du déchet évident pour un rookie, d’autant plus à cet âge. Qu’il puisse être façonné à l’école Spurs, par la méthode Gregg Popovich, est donc une excellente chose pour l’ancien élève d’Alabama.
En clair, l’exercice 2021/22 sera surtout synonyme de développement pour San Antonio, qui tentera d’enjoliver sa campagne en arrachant une place au « play-in » de fin de saison. Engagés dans une politique de reconstruction grandeur nature, les dirigeants de la franchise peuvent en tout cas se réjouir de disposer de bases et de finances saines, ainsi que de talents particulièrement prometteurs. Mais pour redevenir un prétendant sérieux aux playoffs, si ce n’est un potentiel candidat au titre, il faudra patienter, ce qui ne s’est plus vu depuis longtemps, à Fort Alamo…
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Joshua Primo (Draft), Thaddeus Young (Bulls), Doug McDermott (Pacers), Bryn Forbes (Bucks), Al-Farouq Aminu (Bulls), Zach Collins (Blazers), Jock Landale (Melbourne), Joe Wieskamp (Draft).
Re-signatures : Keita Bates-Diop.
Départs : DeMar DeRozan (Bulls), Patty Mills (Nets), Rudy Gay (Jazz), Trey Lyles (Pistons), Gorgui Dieng (Hawks), Chandler Hutchison.
LE JOUEUR À SUIVRE : KELDON JOHNSON
En couveuse tout au long de l’exercice 2019/20, Keldon Johnson s’était finalement révélé dans la « bulle » d’Orlando, à la reprise post-Covid, profitant de l’opération jeunesse des Spurs pour tourner à 14 points et 5 rebonds de moyenne, sur huit matchs (et à 64% aux tirs et 65% à 3-points !). Bien lancée par cette expérience floridienne, la carrière du 29e choix de la Draft 2019 s’est ensuite accélérée davantage en 2020/21, puisqu’il a tout simplement décroché un rôle de titulaire au poste 3 texan.
Davantage responsabilisé par Gregg Popovich, malgré les présences de DeMar DeRozan et LaMarcus Aldridge, Keldon Johnson s’est montré à la hauteur de cette nouvelle mission, affichant près de 13 points et 6 rebonds de moyenne, sur toute la saison dernière (à 48% aux tirs et 33% à 3-points). Et les qualités en défense, au rebond et en pénétration du prometteur ailier de 21 ans sont telles que Team USA l’a invité à participer à son camp d’entraînement, pour les J.O. de Tokyo. Avant de carrément le conserver dans son effectif, après le forfait de Bradley Beal !
Impressionnant entraîneurs, coéquipiers et adversaires partout où il passe, Keldon Johnson s’apprête désormais à démarrer sa troisième année en NBA avec un objectif très clair : confirmer les nombreuses promesses entrevues en 2020/21, et continuer sa progression individuelle, en surfant sur son été victorieux à Tokyo. Déjà considéré par certains comme le futur visage de San Antonio, l’ancien pensionnaire de Kentucky se trouve en tout cas dans l’environnement idéal pour exploser et il possède, ainsi, une bonne tête de Most Improved Player en devenir…
MOYENNE D’AGE : 25 ans
MASSE SALARIALE : 112.7 millions de dollars (26e sur 30)
LE SCÉNARIO IDÉAL
Métamorphosé à la sortie de son été doré avec Team USA, Keldon Johnson s’impose rapidement comme le « go-to-guy » de ces Spurs qui peuvent également s’appuyer sur un Dejounte Murray enfin constant offensivement et toujours aussi précieux défensivement. Aux côtés du duo Murray/Johnson, le tout aussi prometteur Lonnie Walker IV franchit à son tour un cap, pendant que les explosifs Joshua Primo et Devin Vassell se montrent par alternance et s’épanouissent en sortie de banc.
Ajoutez à ça un Derrick White régulier, car épargné par les blessures, le leadership d’un Jakob Poeltl solide sous les panneaux ou encore la présence de quatre vétérans (Doug McDermott, Bryn Forbes, Thaddeus Young et Al-Farouq Aminu) irréprochables pour encadrer ce jeune groupe texan, et vous obtenez-là une équipe en mesure de jouer les trouble-fête à l’Ouest, sous les ordres d’un Gregg Popovich qui parvient même à se réinventer quelque peu.
Si ce cocktail ne permet peut-être pas à San Antonio de s’installer dans le Top 8 de sa conférence, il a au moins le mérite de lui permettre de rester dans la course aux playoffs jusqu’au bout et d’entrevoir l’avenir plus sereinement, grâce à notamment à une nouvelle participation au « play-in » de fin de saison…
LE PIRE SCÉNARIO
Si Keldon Johnson prouve qu’il a les épaules pour devenir le nouveau visage des Spurs, il reste encore brut de décoffrage et irrégulier offensivement. De son côté, tandis que Dejounte Murray peine toujours à décoller individuellement, Derrick White multiplie comme (trop) souvent les aller-retour entre le parquet et l’infirmerie. Sans véritable leader d’attaque, la franchise texane ne parvient donc pas à remporter les matchs serrés, malgré la fougue de ses jeunes dynamiteurs, à savoir Lonnie Walker IV, Joshua Primo et Devin Vassell.
Certes professionnels jusqu’au bout, les Thaddeus Young, Jakob Poeltl, Doug McDermott, Bryn Forbes et autres Al-Farouq Aminu ne s’imposent pas, non plus, comme les leaders attendus de cet inexpérimenté groupe texan. Forcément, les défaites s’accumulent bien plus rapidement que les victoires, et Gregg Popovich ne réussit pas à faire de miracles sur le banc, songeant de plus en plus sérieusement à se retirer du coaching, à un an de la fin de son contrat.
Si le talent est présent à San Antonio, il manque un joueur capable de tirer toute l’équipe vers le haut. Problème, les Spurs n’ont jamais fait partie des destinations privilégiées par les « free agents », même quand ils gagnaient, et il n’y a qu’un transfert (Ben Simmons ?), un joli coup à la Draft ou une progression en interne qui puisse sortir cette formation des bas-fonds de la conférence Ouest.
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Orlando | 14 – Detroit | 13 – Cleveland | 12 – … | 11 – … |
10 – … | 9 – … | 8 – … | 7 – … | 6 – … |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Oklahoma City | 14 – Houston | 13 – Sacramento | 12 – San Antonio | 11 – … |
10 – … | 9 – … | 8 – … | 7 – … | 6 – … |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |