Karl-Anthony Towns – Joel Embiid, l’avenir leur appartient

La domination technique de DeMarcus Cousins et Anthony Davis sur les intérieurs de la ligue ne va pas prendre fin, mais elle est désormais (et le sera normalement longtemps) contestée par le talent de Karl-Anthony Towns et Joel Embiid.

Les deux jeunes intérieurs des Wolves et Sixers nous ont offert cette nuit un magnifique duel, confirmant que l’avenir leur appartenait et qu’ils étaient bien plus complets que des pivots plus bruts techniquement comme Dwight Howard, DeAndre Jordan, Andre Drummond, Rudy Gobert ou Hassan Whiteside.

Dans cette rencontre remportée par les Sixers, KAT a ainsi compilé 23 points, 15 rebonds et 5 passes quand Joel Embiid a enregistré 25 points, 8 rebonds et 3 passes.

Les Sixers ont survolé la partie pendant trois quart-temps avant que leur intérieur ne rejoigne le banc, limité par son temps de jeu. Auteur de 16 de ses 25 points en première mi-temps, Joel Embiid permet à Philadelphie d’afficher un +/- positif de 11 points en sa présence.

Joel Embiid est un monstre de déplacement et de fluidité

Au-delà des chiffres, c’est l’impression visuelle qui reste. Ils sont d’une fluidité et d’une maturité technique impressionnantes pour des joueurs de cette taille, de cette corpulence et de cet âge (22 ans pour Embiid, 21 pour Towns).

Là où Towns est plus rapide, car moins lourd, Embiid est plus puissant, plus imposant. Quand il prend sa place, pose un écran ou va vers le panier, il emmène avec lui une masse musculaire impossible à arrêter. C’est donc sidérant de le voir prendre la balle à 3-pts, feinter, puis s’engager avec un dribble pour finir près du cercle. Le tout avec une vitesse et une maîtrise totale pour un joueur de son poids. Personne chez les intérieurs, excepté DeMarcus Cousins, n’a un tel rapport poids-vitesse-déplacement dans la ligue.

Il est également impressionnant quand il dribble de la ligne des 3-pts jusqu’au poste bas et qu’il termine avec un sky-hook plein de légèreté. Joel Embiid fait tout avec facilité et fluidité, alors que son physique est lourd. Un paradoxe fascinant qui rappelle évidemment Hakeem Olajuwon pour la technique et les appuis ou David Robinson pour la taille et le shoot.

Les meilleurs intérieurs de la nouvelle génération

Karl-Anthony Towns, lui, est déjà un habitué de cette alternance entre ligne à 3-pts et poste-bas. Il est certes meilleur quand il joue face à au cercle mais sa technique est telle qu’une fois bien placé, dos au cercle ou non, il est compliqué de l’empêcher de marquer.

Ils se ressemblent même s’ils présentent des physiques différents. Leur point commun demeure technique : à l’instar de leurs glorieux aînés Kevin Garnett, Tim Duncan ou Hakeem Olajuwon, ils ont toute la panoplie offensive d’un intérieur complet. Les appuis, les feintes, le shoot extérieur, la prise de position.

Ils peuvent ainsi commencer une action à 8 mètres du cercle et la finir en dunkant. Entre ces deux points, ils ont la sécurité d’un excellent dribble et d’un shoot extérieur déjà bien affûté pour une expérience aussi courte : seulement quelques matches NBA disputés depuis trois mois pour Joel Embiid, à peine un an et demi pour Karl-Anthony Towns.

En défense, Joel Embiid est plus intimidant, avec un meilleur timing. Son enthousiasme lui joue encore des tours mais il a une vraie volonté de défendre son cercle. Pour sa part, KAT sécurise davantage le rebond, et il est plus à l’aise sur les changements sur les pick-and-roll. Tous les deux ont donc le potentiel pour être de très bons défenseurs.

Au final, et alors qu’il faudra attendre la saison prochaine pour les revoir face à face en saison régulière, ils sont tout simplement les meilleurs intérieurs de la nouvelle génération. Déjà parmi les meilleurs intérieurs de la ligue, Joel Embiid et Karl-Anthony Towns ont les moyens de dominer la NBA. Sans en faire trop, ni montrer les muscles. Avec technique.

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