[Previews 2018/19] 2e – Tous les feux sont au vert pour les Celtics

Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA.

Vous aurez compris que les Warriors ont nos faveurs puisque nous vous présentons aujourd’hui les Celtics, deuxièmes de notre classement car favoris de la rédaction pour représenter la conférence Est en finale. Des Celtics pour qui tous les feux sont au vert, avec un groupe au complet pour cette campagne, et qui doivent maintenant assumer leur statut pour la centaine de matchs qui les attend avant d’espérer atteindre les Finals. Et tenter de décrocher le titre…

Retrouver Kyrie Irving et Gordon Hayward en bonne santé est évidemment une chance pour cette équipe de Boston passée tout près de la finale NBA l’an passé. Le premier a débarrassé son équipe d’une sacrée charge émotionnelle en annonçant vouloir prolonger l’été prochain. Mais c’est aussi un défi pour le club, car pendant que les deux stars étaient sur le carreau, les jeunes Jayson Tatum, Jaylen Brown et Terry Rozier ont montré leur talent et prouvé qu’ils méritaient du temps de jeu.

Le défi est double pour Brad Stevens : trouver la meilleure façon de profiter des qualités de tous ses joueurs, en terme de temps de jeu d’abord, puis de basket évidemment. Et même avec un entraîneur annoncé comme le futur COY par les dirigeants de la ligue, et des joueurs intelligents capables de mettre leur ego de côté, ce n’est pas gagné. D’ailleurs, le technicien celte a pris l’habitude, et construit sa renommée, en faisant des miracles avec des équipes que l’on n’attendait pas. Cette saison, c’est la première fois qu’il a autant de vedettes sous ses ordres.

« Il y a beaucoup de talent dans ce cinq majeur et personne ne veut se marcher sur les pieds, mais du coup on ne s’aide pas » regrettait Jaylen Brown il y a quelques jours, au milieu de cette présaison qui a vu les C’s perdre trois matchs sur quatre. Rien d’alarmant : cela prouve que tout le monde est prêt à mettre de côté ses prétentions individuelles, notamment en terme de tickets shoots. Chose importante quand on sait que Brown et Tatum se partageaient 28.5 tentatives par match en playoffs, et qu’il faut trouver de la place pour Irving, 18.1 tirs avant sa blessure, et Hayward, 15.8 lors de sa dernière saison à Utah.

Le problème, c’est le manque d’envie constaté jusqu’à présent, élément fondateur du système local. Terry Rozier a pour cela une explication simple mais redoutée par tous les entraîneurs : le pêché d’orgueil. « J’ai l’impression qu’on est arrivés comme si on avait déjà gagné quelque chose » a-t-il ainsi confié, exhortant ses coéquipiers à « garder les pieds sur terre ».

D’où l’importance d’avoir prolongé Aron Baynes et Marcus Smart, Danny Ainge garantissant à sa franchise un banc hargneux, mais aussi compétitif. Le premier est parfait pour prendre de la place dans les deux raquettes, poser des écrans, et il se met même à tirer de loin. Le second est tout simplement l’âme de l’équipe, le rescapé du ravalement de façade subie par le club, le joueur qui change les rencontres en ayant 36% de réussite aux tirs en carrière.

À ces deux-là viennent s’ajouter le « bad boy » Marcus Morris, 14 points de moyenne ces trois dernières saisons, un « Scary Terry » en pleine confiance ayant comme son collègue les épaules d’un titulaire, mais aussi Daniel Theis et Semi Ojeleye, deux « roles players » défensifs parfaits dans le système de Brad Stevens. Les Guerschon Yabusele, Robert Williams et Brad Wanamaker devraient eux ramasser les miettes, mais ils ont tout pour le faire correctement.

Un banc plus que solide donc, indispensable à la réussite des Celtics, qui permettra au cinq majeur de se reposer en toute sérénité, pour gagner en efficacité. Et celle-ci peut réellement être dévastatrice si, autour du pilier Al Horford, les deux jeunes confirment leur campagne de playoffs et sont réguliers, si Gordon Hayward revient à 100%, et si Kyrie Irving porte son équipe comme il l’a fait l’année dernière, la blessure au genou en moins.

Avec Brad Stevens a la baguette de cette équipe impressionnante en attaque comme en défense, on peut se permettre un dernier « si » : si tout se goupille bien, Boston peut battre les Warriors et aller chercher une dix-huitième bannière de champion.

Arrivées : Robert Williams, Brad Wanamaker (Fenerbahçe)

Départs : Shane Larkin (Anadolu Efes), Greg Monroe (Raptors), Abdel Nader (Thunder), Kadeem Allen

On a vu l’an passé, sur les 60 matchs qu’il a disputés, ce dont Kyrie Irving était capable sous le maillot celte : porter l’équipe quand elle en a besoin, en compilant les mêmes stats qu’à Cleveland et en apportant cette étincelle offensive indispensable. S’il reste en bonne santé, on peut s’attendre au même résultat cette année.

Il est bien sûr essentiel de savoir si les trois révélations celtes, Jaylen Brown, Jayson Tatum et Terry Rozier, vont régresser, confirmer, ou même progresser. Mais le principal point d’interrogation à Boston porte sur le niveau de Gordon Hayward. Est-il en mesure de retrouver celui du Jazz, celui qui a poussé Boston à le signer pour 128 millions de dollars ?

Les premières semaines s’annoncent compliquées au vu de sa présaison et de ses douleurs au niveau du dos, preuve que tout n’est pas encore tout à fait en place. Vu les joueurs autour, une mise en route plus lente ne posera pas trop de problème à l’équipe, mais Gordon Hayward devra être solide mentalement si tout ne se passe pas comme il l’entend.

Par contre, s’il retrouve rapidement le rythme et son niveau All-Star, il peut transfigurer l’équipe et la faire passer dans une autre dimension. Si lui, et bien sûr le reste de l’équipe, reste en bonne santé, cette formation a donc tout pour jouer le titre.

S’ils n’ont pas d’expérience en situation de match, les stars celtes se connaissent maintenant depuis un an et elles sont prêtes à se sacrifier avec plaisir pour aller chercher le titre : l’alchimie et la répartition des rôles se met rapidement en place en saison régulière et la défense est toujours aussi réactive et impressionnante.

La franchise est donc, comme prévue, la meilleure de la conférence Est. Mais avec le niveau de talent dont elle dispose, que ce soit en terme de création, d’adresse ou de défense, elle se hisse même au sommet de la ligue !

Dans cette équipe qui finit au-dessus des 60 victoires, Kyrie Irving a donc un joli profil d’un MVP, Brad Stevens celui d’un COY, et les Celtics celui de champions.

Le pêché d’orgueil décrit par Terry Rozier monte bel et bien à la tête de ces jeunes Celtes, qui se sont vus trop beaux, trop tôt. Le meneur de jeu, qui n’a pas prolongé avant le début de la saison, veut d’ailleurs prouver qu’il mérite une place de titulaire en vue de l’été prochain, quand il sera free agent. De leur côté, Jaylen Brown et Jayson Tatum sont également frustrés de voir leur progression fulgurante freinée par le retour de Gordon Hayward, qui change toute la dynamique.

Titulaire indéboulonnable malgré de grosses difficultés à retrouver son meilleur niveau, le protégé de Brad Stevens en NCAA ne retrouve pas son jeu d’Utah. L’alchimie tant attendue par Brad Stevens et les fans de Boston n’arrive donc jamais vraiment.

Certes, cette équipe possède toutefois assez de talent pur pour figurer parmi les meilleurs à l’Est, mais elle n’a aucune marge de manoeuvre face à des équipes désormais plus denses, comme Toronto, Philadelphie ou Milwaukee. Ce n’est pas encore l’année des Celtics, qui n’ont pas réussi à assumer leur statut de favori dans leur conférence.