[Previews 2018/19] 10e – Des Bucks libérés ?

Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA.

On se rapproche petit à petit du sommet avec les Bucks, qu’on voit (enfin) dans le Top 4 de l’Est. Avec la pépite Giannis Antetokounmpo, l’ultra solide Khris Middleton et un effectif global très intéressant, les joueurs du Wisconsin doivent passer un cap, et sortir du ventre mou de la conférence Est. Il n’y a plus de temps à perdre pour Milwaukee…

Recruté en 2014 pour amener les Bucks au sommet, Jason Kidd était de plus en plus critiqué et a finalement pris la porte en janvier dernier. Pourtant proche des propriétaires, l’ancien meneur était sans doute arrivé au bout de ses idées.

Il faut dire que le spectacle offert par Milwaukee était très frustrant. Offensivement, Jason Kidd misait avant tout sur le talent de Giannis Antetokounmpo et ça donnait un jeu stéréotypé et prévisible. Défensivement, son schéma, basé sur la polyvalence et une énorme agressivité, avait surpris pas mal de monde lors de sa première saison, permettant aux Bucks de passer de la 30e place à la 4e place. Une embellie de courte durée car les adversaires avaient vite décrypté le plan.

Après cette belle première saison du coach, pleine de promesses, c’est donc la frustration qui avait gagné Milwaukee. À cause bien sûr des multiples blessures de Jabari Parker mais aussi parce que ce groupe n’arrivait pas à passer de cap.

C’est avec cette idée que les Bucks ont mis la main sur Mike Budenholzer, qui n’avait pas envie de repartir de zéro chez les Hawks. Fidèle bras droit de Gregg Popovich pendant près de vingt ans, « Bud » est un coach très respecté en NBA, et sa prise de fonction à Atlanta avait offert au club la meilleure saison régulière de son histoire (60 victoires en 2015) et une finale de conférence. Malheureusement pour Al Horford et compagnie, le monstre LeBron James était alors bien trop fort à l’Est…

Avec Giannis Antetokounmpo, Mike Budenholzer a désormais son potentiel MVP, le genre de joueur transcendant qu’il n’a jamais eu en Géorgie, et avec lequel il peut véritablement espérer partir en quête du titre.

Après le côté « old school » revendiqué par Jason Kidd, les Bucks veulent donc mettre les pieds dans la NBA moderne, avec davantage de shoot à 3-points (Milwaukee était 24e au nombre de tirs de loin tentés par match l’an passé) et un jeu plus collectif, moins basé sur les exploits de Giannis Antetokounmpo. Tout en progressant également en défense.

Il y a du boulot mais il y a surtout de quoi travailler. Mike Budenholzer a ainsi mis l’accent, lors de son entretien d’embauche avec ses nouveaux dirigeants, sur la volonté que « les talents se libèrent en défense ». Outre le « Greek Freak », le coach va ainsi pouvoir s’appuyer sur le potentiel All-Star Khris Middleton et le bulldozer Eric Bledsoe, des « role players » intéressants comme Malcolm Brogdon, John Henson, Tony Snell, Thon Maker ou Matthew Dellavedova, mais aussi sur les recrues (Donte DiVincenzo, Ersan Ilyasova, Brook Lopez, Pat Connaughton), en phase avec la volonté affichée du club d’élargir le jeu.

Si la philosophie de Mike Budenholzer imprègne ce groupe, Milwaukee pourrait enfin profiter de son potentiel, entrevu lors des derniers playoffs, où l’équipe avait dominé les Celtics à domicile. Mais affichait un visage bien différent loin de ses bases.

Libérés, les Bucks n’auront pas grand-chose à envier aux Celtics, aux Raptors ou aux Sixers pour la quête du titre à l’Est, surtout avec leur nouvel écrin, le Fiserv Forum.

Arrivées : Donte DiVincenzo, Ersan Ilyasova (Sixers), Brook Lopez (Lakers), Pat Connaughton (Blazers)

Départs : Jabari Parker (Bulls), Brandon Jennings, Jason Terry

Giannis Antetokounmpo veut prouver qu’il est le meilleur joueur de l’Est et c’est vrai qu’il en a les moyens. LeBron James parti, le « Greek Freak » espère devenir le nouveau bourreau des franchises de la conférence. Libéré de responsabilités offensives superflues, il pourrait bien être encore plus difficile à contenir, et même passer un cap en défense.

Mais c’est peut-être Khris Middleton qui pourrait bien le plus profiter de l’arrivée de Mike Budenholzer à la tête de l’équipe. Fort shooteur, solide et complet, il devrait avoir davantage de shoots ouverts et hausser encore sa moyenne de points.

Une place au All-Star Game est d’ailleurs largement à sa portée s’il confirme sa dernière saison, et que les Bucks brillent.

Après le triste jeu des années Jason Kidd, l’arrivée de Mike Budenholzer est bien une bouffée d’air frais à Milwaukee. Giannis Antetokounmpo est plus efficace et plus fort que jamais, et il a de grandes chances de décrocher le trophée de MVP à la fin de la saison. Khris Middleton l’accompagne logiquement au All-Star Game et les Bucks s’imposent comme une des places fortes de l’Est, avec un jeu moderne et collectif qui leur permet de jouer les yeux dans les yeux avec tout le monde.

Pour la première fois depuis 2001, et l’époque de Ray Allen et Glenn Robinson, les Bucks passent donc le premier tour des playoffs. Dans le dernier carré à l’Est, ils peuvent même se hisser en Finals avec un « Greek Freak » monstrueux.

Les bonnes intentions de Mike Budenholzer mettent du temps à se mettre en place. Certes, les Bucks shootent beaucoup plus à 3-points, mais c’est très désordonné. Surtout, l’équipe ne progresse pas dans l’aspect défensif.

Giannis Antetokounmpo et ses coéquipiers prennent toujours beaucoup trop de risques et manquent de constance de ce côté du terrain, se faisant punir par les Celtics, les Raptors ou les Sixers, toujours plus solides à la conférence Est. Les playoffs sont au rendez-vous mais, encore une fois, les Bucks les abordent sans l’avantage du terrain et sans vraies certitudes.