Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA. Après les Hawks, les Kings, le Magic, les Bulls, les Knicks, les Suns, les Nets et les Cavs, on repart à l’Ouest pour s’intéresser aux Grizzlies, qui espèrent rebondir.
Habituée des playoffs depuis 2011, la franchise a plongé la saison passée, entre la blessure de Mike Conley, les soucis internes entre Marc Gasol et David Fizdale, le licenciement de ce dernier et une fin de campagne en roue libre.
L’important, c’est la santé |
On l’a oublié mais les Grizzlies avaient bien démarré la dernière saison, avec 7 victoires sur leurs 11 premiers matchs. La troupe de David Fizdale s’était d’ailleurs offert les Warriors, les Blazers et deux fois les Rockets.
Sauf que les problèmes de talon de Mike Conley ont rapidement fait retomber le soufflé. Obligé de rejoindre l’infirmerie puis de se faire opérer, le général de l’équipe a vu de loin l’équipe se transformer en cocotte minute, la pression augmentant entre Marc Gasol et David Fizdale, jusqu’au moment où le club a décidé de faire un choix entre les deux hommes.
C’est donc le pivot espagnol qui a gagné le bras de fer, JB Bickerstaff prenant le relais, de façon temporaire puis permanente, sur le banc. L’épisode, et la saison balancée dans la foulée, illustrent en tout cas l’importance de Mike Conley sur ce collectif, qui a tourné la page du « Grit & Grind » mais s’appuie toujours sur son axe meneur/pivot historique.
La blessure de l’un ou de l’autre peut très rapidement plomber toute ambition du club, et le meneur admettait d’ailleurs récemment ses doutes sur le potentiel de l’équipe, au sein d’une conférence Ouest qui semble plus forte que jamais…
« C’est différent pour moi, parce que depuis huit ans, j’ai débuté chaque saison en pensant qu’on avait une chance de gagner au plus haut niveau. Cette saison, les attentes sont toujours d’essayer d’être une équipe qui va faire les playoffs, cette équipe qui va compliquer la vie de tout le monde. Mais c’est une année bizarre avec toutes ces formations qui se sont sacrément renforcées avec les différentes acquisitions réalisées pendant l’intersaison », lâchait-il ainsi début août.
Retrouver de la solidité |
Avec leur 4e choix de Draft, les Grizzlies ont récupéré Jaren Jackson Jr, un intérieur calibré pour la NBA moderne, capable de « switcher » en défense et d’étirer le terrain en attaque. Sera-t-il directement titulaire aux côtés de Marc Gasol ou JB Bickerstaff préfèrera-t-il le mettre dans le bain petit à petit, en le faisant d’abord venir du banc ?
En tout cas, Memphis a choisi de se densifier, avec l’arrivée de l’intéressant Kyle Anderson sur l’aile. « Slo Mo » n’est certes pas le joueur le plus explosif de la ligue, mais il sait trouver ses partenaires et fait peu d’erreurs.
Dans cette optique, l’arrivée du meneur Jevon Carter, drafté en 32e position, est également une bonne nouvelle. Gros défenseur, l’ancien de West Virginia doit densifier le groupe du Tennessee. Même chose pour Garrett Temple, un joueur solide, ou pour Omri Casspi, qui peut être précieux en 3/4 en sortie de banc. À condition qu’il retrouve la forme…
Et c’est forcément la question qui se pose aussi pour Chandler Parsons. Signé pour 94 millions de dollars en 2016 pour devenir le troisième homme des Grizzlies, l’ancien des Rockets et des Mavs a surtout passé son temps à l’infirmerie, plombé par des genoux qui grincent. Peut-il enfin justifier les 24 millions de dollars qu’il va toucher la saison prochaine (et les 25 millions de la saison d’après…) ou Memphis considère-t-il qu’un retour en forme n’est désormais que du bonus ?
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ |
Arrivées : Jaren Jackson Jr., Jevon Carter, Omri Casspi (Warriors), Garrett Temple (Kings), Shelvin Mack (Magic), Kyle Anderson (Spurs)
Départs : Tyreke Evans (Pacers), Ben McLemore (Kings), Deyonta Davis (Kings), James Ennis (Rockets), Mario Chalmers
LE JOUEUR À SUIVRE : Mike Conley |
Comme l’a prouvé la dernière saison, les Grizzlies dépendent énormément de leur meneur de jeu. C’est lui qui donne le ton et le rythme, tout en insufflant sa solidité et son sérieux à tout le groupe.
Si ses talons sont finalement guéris et qu’il retrouve un gros niveau de jeu, Mike Conley peut emmener Memphis dans son sillage et régler pas mal de problèmes. Il peut même viser son premier All-Star Game si le rebond de son équipe est spectaculaire. Par contre, s’il est encore obligé de rejoindre trop souvent l’infirmerie, c’est tout Memphis qui aura le blues.
MOYENNE D’ÂGE : 26.3 ans |
MASSE SALARIALE : 120.3 millions (9e sur 30) |
SI TOUT VA BIEN |
Mike Conley est de retour à son meilleur niveau et ça change tout. Marc Gasol retrouve le sourire et Memphis est de nouveau une équipe solide, capable de jouer les yeux dans les yeux avec les grosses cylindrées.
Kyle Anderson colle parfaitement à l’esprit « col bleu » du club et JB Bickerstaff dirige un groupe difficile à manoeuvrer, alors que Jaren Jackson Jr. montre rapidement pourquoi il était si coté chez les scouts. Le rookie apporte une nouvelle dimension aux Grizzlies, par ses qualités athlétiques sous le cercle. Même Chandler Parsons retrouve des couleurs et les Grizzlies retrouvent assez facilement les playoffs, prouvant que leur dernière saison n’était finalement qu’une anomalie.
SI TOUT VA MAL |
Le duo Mike Conley / Marc Gasol prend de l’âge et ça commence à se voir. Le premier est toujours gêné par ses talons tandis que le second est de plus en plus lent, et rechigne à faire les efforts nécessaires. Son meneur limité par les problèmes physiques, Memphis reste englué dans le ventre mou de la conférence Ouest, Kyle Anderson n’arrivant lui pas à passer un cap.
Le rebond attendu n’arrive pas et si les Grizzlies sont bien plus solides, ils n’arrivent pas à retrouver le Top 8 à l’Ouest. D’autant que JB Bickerstaff a beaucoup de mal à enfiler le costume de « head coach », comme à Houston.