Quelle identité pour les Grizzlies ?

Le « Grit N’ Grind », cette philosophie de jeu basée sur l’agressivité et une grosse identité défensive a fait rayonner les Grizzlies au début des années 2010. Mais la belle machine s’est enrayée ces trois dernières années. Les départs de plusieurs joueurs cadres et les trois coachs qui se sont relayés depuis 2015 n’ont pas aidé à maintenir cette identité. Ajoutez à cela la blessure longue durée de Mike Conley, touché à la cheville (12 matchs joués) et la franchise a touché le fond sur l’exercice 2017-2018, terminant avec le pire bilan depuis son arrivée dans le Tennessee.

Les doutes de Mike Conley

Avec la Draft de Jaren Jackson Jr et les arrivées de Garrett Temple et Kyle Anderson, tout le monde s’accorde pourtant à dire que Memphis a réalisé une intersaison solide au vu de ses moyens. Suffisamment pour retrouver les premiers rôles à l’Ouest ? Pas sûr. Mike Conley a laissé filer un brin de frustration à ce sujet la semaine dernière, au camp de Team USA de Las Vegas. Une sortie qui a surpris alors que les discours policés de pré-saison sont habituellement un poil plus optimistes.

« C’est différent pour moi, parce que depuis huit ans, j’ai débuté chaque saison en pensant qu’on avait une chance de gagner au plus haut niveau. Cette saison, les attentes sont toujours d’essayer d’être une équipe qui va faire les playoffs, cette équipe qui va compliquer la vie de tout le monde. Mais c’est une année bizarre avec toutes ces formations qui se sont sacrément renforcées avec les différentes acquisitions réalisées pendant l’intersaison », a-t-il lâché devant la presse.

« Je ne sais pas si on veut vraiment être cette équipe »

Mais n’est-ce pas là toute l’essence du « Grit N’ Grind » ? Un roster « d’underdogs » sans joueur au dessus du lot mais avec un état d’esprit, une hargne et cette envie de prendre chaque adversaire à la gorge ? Une équipe unie, soudée, qui force les stars adverses à mettre les mains dans le cambouis pour se sortir des griffes des Grizzlies ? Mike Conley précise.

« C’est dur car ce qui a rendu ce « Grit N’ Grind » si particulier, c’est que les gars qu’on avait à cette époque, les Z-Bo (Zach Randolph), les Tony (Allen), ce sont ces joueurs qui incarnaient ça et qui ont construit cette réputation. On peut être plus dur, mais je ne sais pas si on peut retrouver ce style « Grit N’ Grind ». Je ne sais pas si on veut vraiment être cette équipe. Celle-ci était particulière dans cet aspect. On a un groupe spécial avec des qualités particulières, on doit donner le maximum pour tirer le meilleur de nos capacités ».

Voilà qui résume bien la situation des Grizzlies, une formation à la croisée des chemins entre un style qui a fait son succès dans un passé récent et la tentation de tout chambouler pour prendre une nouvelle direction, avec des qualités différentes.