Qualifiés pour les deuxièmes Finals de leur histoire (hors époque ABA), les Pacers se mesureront au Thunder à partir de ce jeudi, dans la peau des outsiders, et ils auront pour objectif de décrocher leur tout premier titre NBA, vingt-cinq ans après l’échec de la bande de Reggie Miller contre les Lakers.
Une ascension éclair pour Indiana, survenue notamment grâce au retour sur le banc de Rick Carlisle, prêt à refaire un coup « à la Mavericks 2011 » avec l’escouade d’Indianapolis, qui partage d’ailleurs quelques similitudes avec celle du Dallas de la grande époque : attaque aussi altruiste qu’efficace, mentalité « underdog », avancée dans l’ombre ou encore défense qui progresse au meilleur moment. Cette fois-ci sans Dirk Nowitzki, mais avec Myles Turner dans le rôle du « joueur d’une seule franchise ».
De Domantas Sabonis et Victor Oladipo à Tyrese Haliburton et Pascal Siakam, en passant par TJ Warren, Malcolm Brogdon, Caris LeVert ou encore Buddy Hield… Retour sur les saisons qui ont mené les Pacers à se retrouver à quatre victoires du trophée Larry O’Brien.
2020 – La bascule
Été 2020. Dans la « bulle » d’Orlando, le nom de TJ Warren revient sur toutes les lèvres avec ses 27 points de moyenne (!) sur dix matchs. Pas de quoi empêcher les Pacers de Victor Oladipo, Malcolm Brogdon et Myles Turner de s’incliner contre le Heat au premier tour. Des playoffs marqués notamment par les absences de Jeremy Lamb mais surtout du All-Star de l’équipe, Domantas Sabonis, blessés tous les deux.
Pour la cinquième année d’affilée, Indiana boucle ainsi une saison à plus de 50% de victoires (et même 60% en 2019/20…) sans parvenir à franchir le cap du premier tour. L’élimination de trop pour Nate McMillan, remercié à peine… deux semaines après avoir été prolongé, pour laisser sa place à Nate Bjorkgren, un novice jusqu’alors assistant de Nick Nurse à Toronto.
2021 – Le remaniement
La venue de Nate Bjorkgren est finalement un échec : malgré une nouvelle campagne All-Star de Domantas Sabonis et les jolis chiffres de Malcolm Brogdon à ses côtés, les Pacers passent dans le négatif (34-38) pour la première fois depuis 2015 et leur 9e place, synonyme de play-in, leur offre uniquement une fessée dans le match pour la 8e face aux Wizards de Russell Westbrook.
Résultat des courses, Nate Bjorkgren est limogé en juin, quelques mois après un autre départ : celui de Victor Oladipo, l’ancien patron et All-Star de la franchise, qui ne retrouve plus ses sensations d’avant-blessure au genou. Il est donc transféré à Houston en janvier, dans un « deal » à quatre équipes qui mène Caris LeVert dans l’Indiana (une aubaine pour sa santé…).
Mais le principal mouvement survient dans la foulée du licenciement de Nate Bjorkgren, puisqu’un nouveau coach est nommé en remplacement, et non des moindres : Rick Carlisle, un ancien de la maison Indy (2003-07), qui venait tout juste de quitter Dallas. Le genre de profil qu’il faut pour redresser une franchise désormais sans repères collectifs et qui a déjà une mission : ramener un titre en ville !
À noter, également, la re-signature d’un certain TJ McConnell pendant l’été, deux ans après son arrivée à Indianapolis.
2022 – La (re)construction
Avec Rick Carlisle à leur tête, les Pacers ne décollent pas pour autant. Pire : ils signent leur plus mauvais exercice depuis… 1985, avec seulement 25 victoires en 82 matchs. Malcolm Brogdon et Myles Turner sont plus souvent à l’infirmerie que sur le parquet, et en plus, la mayonnaise ne prend pas entre les joueurs en tenue sur le parquet.
Reste que l’avenir n’est pas complètement sombre grâce à la « trade deadline ». En février, Caris LeVert mais surtout Domantas Sabonis sont priés de faire leurs valises, de manière à récupérer de futurs tours de Draft (qui se transformeront en Andrew Nembhard et Ben Sheppard…) mais surtout le jeune Tyrese Haliburton, dont le talent ne pouvait pas s’exprimer pleinement à Sacramento.
Buddy Hield débarque également à Indianapolis, quand Jeremy Lamb et Justin Holiday font eux aussi le chemin inverse, et c’est le point de départ du renouveau dans l’Indiana. D’autant que, quelques mois plus tard, Bennedict Mathurin (6e choix) et Andrew Nembhard (31e choix) sont draftés, au cours de cet été qui voit TJ Warren partir libre après ses galères physiques, puis Malcolm Brogdon s’envoler pour Boston en échange de Aaron Nesmith.
Dans le Top 5 des pires bilans de la ligue, les Pacers se consolent ainsi comme il se doit, grâce à plusieurs coups intelligents sur le marché…
2023 – L’éclosion
Même s’il y a du mieux dans le jeu, avec à la baguette un Tyrese Haliburton déjà All-Star, qui semble avoir les épaules pour « driver » une équipe et qui fait briller Myles Turner, Buddy Hield, Aaron Nesmith et les rookies Bennedict Mathurin et Andrew Nembhard, les Pacers ne re-décollent pas complètement (11e place et 35-47). La faute, notamment, à une défense beaucoup trop permissive et une attaque pas encore suffisamment efficace…
Mais les progrès sont là et cela suffit à convaincre les dirigeants d’Indiana de prolonger Tyrese Haliburton pour cinq ans, entérinant son nouveau statut de « franchise player ». Le même été, Ben Sheppard est drafté en 26e choix, le 8e choix Jarace Walker débarque en échange du 7e choix Bilal Coulibaly et Obi Toppin est récupéré en provenance des Knicks, tandis que le récent champion NBA Bruce Brown s’offre un joli contrat à Indianapolis.
Autres prolongations, survenues en janvier et octobre 2023 : celles de Myles Turner et Rick Carlisle. Le premier restera ainsi en ville deux ans de plus, malgré le nombre incalculable de rumeurs de transfert entourant son nom. Elle sera suivie par la signature de James Johnson, joueur d’expérience qu’il vaut mieux avoir avec que contre soi…
2024 – L’explosion
En 2023/24, les Pacers trouvent enfin la bonne carburation sur le terrain sous Rick Carlisle. Tyrese Haliburton est le parfait chef d’orchestre d’une équipe particulièrement séduisante et efficace en attaque (la meilleure de la ligue…), confirmant son statut de All-Star et se hissant même dans le troisième meilleur cinq de NBA (avant d’enchaîner sur les Jeux olympiques avec Team USA).
Pour la première fois en quatre ans, les playoffs sont logiquement à la clé pour ce groupe, largement dans le positif (47-35) mais surtout renforcé en janvier par un vétéran : Pascal Siakam, venu tout droit des Raptors (en échange de Bruce Brown) et qui va prolonger comme espéré sur le long terme, l’été suivant (idem pour Obi Toppin). Buddy Hield est lui aussi sacrifié à la « trade deadline ».
Avec « Spicy P », sacré champion NBA avec Toronto en 2019, Indiana se met en tout cas à rêver en (plus) grand et son parcours en playoffs a de quoi donner confiance pour la suite : un tour y est franchi pour la première fois depuis 2014 et c’est en finale de conférence, contre les futurs champions de Boston, que les hommes de Rick Carlisle doivent finalement rendre les armes, sans Tyrese Haliburton, blessé.
L’effectif engrange donc de l’expérience bienvenue pour la suite et c’est avec un axe Tyrese Haliburton – Pascal Siakam que le propriétaire Herb Simon, en poste depuis 1983, va maintenant partir à la conquête de son premier trophée Larry O’Brien…
2025 – La consécration ?
Finalistes de conférence en titre, les Pacers se savent attendus en 2024/25 et ils ont surtout à coeur de prouver que leur parcours de 2023/24 n’était pas uniquement dû aux blessures de leurs adversaires. Alors, malgré un départ poussif (16-18 jusqu’au mois de décembre), causé en partie par la méforme de Tyrese Haliburton, ils ne trouvent rien de mieux que de… retourner en finale de conférence, puis carrément accéder aux Finals pour la deuxième fois de leur histoire NBA !
Meilleure équipe de la conférence Est sur l’année civile (34-14 en saison régulière puis 12-4 en playoffs, soit 72% de victoires !), sans faire d’excès et sans toucher à grand-chose (seuls Johnny Furphy, Thomas Bryant et Tony Bradley sont arrivés entre temps), Indiana se régale dans la peau de l’outsider qui casse l’ambiance à l’extérieur et se spécialise dans les « comebacks » improbables, avec sa mentalité de tueur.
Les Bucks (4-1), les Cavs (4-1) et les Knicks (4-2) en font ainsi les frais tour après tour, Tyrese Haliburton reprenant confiance au meilleur moment, au rythme des critiques, tandis que le collectif d’Indy est tout bonnement irrésistible, avec une bonne dizaine de joueurs capables d’être appelés à n’importe quel moment par Rick Carlisle, même au printemps.
Le plus dur reste désormais à faire, car éliminer cette franchise du Thunder toute aussi bien reconstruite n’aura rien d’une partie de plaisir, surtout après sa saison régulière à 68 victoires et son parcours à l’Ouest. Mais c’est finalement quand on les attend le moins que ces Pacers impressionnent le plus, alors pourquoi ne pas achever en beauté ce « run » de playoffs, qui s’installe déjà parmi les plus réussis de la dernière décennie ?
Tirs | Rebonds | |||||||||||||
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Joueurs | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Bp | Int | Ct | Fte | Pts |
Pascal Siakam | 78 | 32.7 | 51.9 | 38.9 | 73.4 | 1.7 | 5.2 | 6.9 | 3.4 | 1.4 | 0.9 | 0.5 | 2.4 | 20.2 |
Tyrese Haliburton | 73 | 33.6 | 47.3 | 38.8 | 85.1 | 0.6 | 3.0 | 3.5 | 9.2 | 1.6 | 1.4 | 0.7 | 1.3 | 18.6 |
Bennedict Mathurin | 72 | 29.9 | 45.8 | 34.0 | 83.1 | 1.2 | 4.1 | 5.3 | 1.9 | 1.9 | 0.7 | 0.3 | 2.3 | 16.1 |
Myles Turner | 72 | 30.2 | 48.1 | 39.6 | 77.3 | 1.3 | 5.3 | 6.5 | 1.5 | 1.7 | 0.8 | 2.0 | 2.5 | 15.6 |
Aaron Nesmith | 45 | 25.0 | 50.7 | 43.1 | 91.3 | 0.8 | 3.1 | 4.0 | 1.2 | 0.8 | 0.8 | 0.4 | 2.5 | 12.0 |
Obi Toppin | 79 | 19.6 | 52.9 | 36.5 | 78.1 | 0.7 | 3.3 | 4.0 | 1.6 | 0.9 | 0.6 | 0.4 | 1.4 | 10.5 |
Andrew Nembhard | 65 | 28.9 | 45.8 | 29.1 | 79.4 | 0.5 | 2.8 | 3.3 | 5.0 | 1.7 | 1.2 | 0.2 | 2.3 | 10.0 |
T.j. Mcconnell | 79 | 17.9 | 51.9 | 30.6 | 74.0 | 0.6 | 1.9 | 2.4 | 4.4 | 1.4 | 1.1 | 0.3 | 1.0 | 9.1 |
Isaiah Jackson | 5 | 16.8 | 60.9 | 0.0 | 50.0 | 2.2 | 3.4 | 5.6 | 1.0 | 1.0 | 0.6 | 1.6 | 2.8 | 7.0 |
Thomas Bryant | 56 | 15.1 | 51.5 | 32.1 | 83.0 | 1.4 | 2.5 | 3.9 | 0.9 | 0.5 | 0.5 | 0.6 | 1.2 | 6.9 |
Jarace Walker | 75 | 15.8 | 47.2 | 40.5 | 66.7 | 0.3 | 2.7 | 3.1 | 1.5 | 1.0 | 0.7 | 0.3 | 1.5 | 6.1 |
James Wiseman | 1 | 4.6 | 50.0 | 0.0 | 100.0 | 0.0 | 1.0 | 1.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 6.0 |
Quenton Jackson | 28 | 13.6 | 47.5 | 37.5 | 77.5 | 0.5 | 1.1 | 1.6 | 1.9 | 0.6 | 0.8 | 0.2 | 1.5 | 5.8 |
Ben Sheppard | 63 | 19.5 | 41.8 | 34.2 | 88.9 | 0.7 | 2.1 | 2.8 | 1.3 | 0.3 | 0.6 | 0.2 | 2.0 | 5.3 |
Tony Bradley | 14 | 8.1 | 64.4 | 33.3 | 33.3 | 1.3 | 1.7 | 3.0 | 0.4 | 0.4 | 0.1 | 0.6 | 0.8 | 4.4 |
Moses Brown | 9 | 5.1 | 65.0 | 0.0 | 60.0 | 0.4 | 1.0 | 1.4 | 0.0 | 0.7 | 0.2 | 0.1 | 0.7 | 3.2 |
Rayj Dennis | 11 | 6.4 | 33.3 | 28.6 | 100.0 | 0.2 | 0.9 | 1.1 | 1.3 | 0.5 | 0.6 | 0.2 | 0.6 | 2.7 |
Enrique Freeman | 22 | 8.2 | 43.2 | 10.0 | 68.4 | 0.5 | 0.9 | 1.4 | 0.4 | 0.3 | 0.1 | 0.1 | 1.0 | 2.1 |
Johnny Furphy | 50 | 7.6 | 38.0 | 30.0 | 81.8 | 0.5 | 1.0 | 1.4 | 0.4 | 0.2 | 0.4 | 0.2 | 0.8 | 2.1 |
James Johnson | 12 | 3.1 | 36.4 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.5 | 0.5 | 0.3 | 0.3 | 0.0 | 0.2 | 0.4 | 0.7 |
Tristen Newton | 5 | 1.6 | 16.7 | 0.0 | 100.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.2 | 0.2 | 0.0 | 0.0 | 0.4 | 0.6 |
Jahlil Okafor | 1 | 3.4 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 1.0 | 1.0 | 1.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 | 0.0 |