Le 3-points est désormais partout. Ce shoot, mis en place comme un « home run » qui n’était d’abord qu’une tentative de dernier recours, est désormais devenu l’une des armes majeures des équipes, qui ne cherchent plus que lui, ainsi que le layup.
Plus de 3-points au fil du match… mais une adresse qui baisse
Sur Reddit, un internaute propose quelques schémas pour comprendre pourquoi. Ainsi, il y a un mois, il a mis en ligne l’efficacité des tirs en fonction de la distance au cercle, grâce aux données de la NBA. On y voit clairement que les zones de tirs les plus efficaces sont celle qui est très proche du panier (le dunk étant bien sûr l’arme absolue) et celle qui est juste derrière la ligne à 3-points, dans le corner puis dans l’axe.
À noter que le fait de considérer la distance en tant qu’axe mélange des tirs à 2-points, et des tirs à 3-points dans le corner. En effet, la ligne à 3-points n’est pas un demi-cercle parfait, et les tirs extérieurs dans le corner sont plus proches que ceux dans l’axe. Du coup, certains 2-points très lointains (avec un pied sur la ligne par exemple) sont mêlés aux tirs dans le coin.
Cela explique pourquoi l’efficacité juste après la ligne du corner n’est pas aussi haute qu’attendue.
Mais le graphique qui m’a semblé encore plus intéressant, c’est celui qui représente la proportion de 3-points pris au cours du match, minute par minute, et l’adresse extérieure associée.
Que voit-on ? Déjà, que les équipes (les graphiques prenant en compte les six dernières années) commencent rarement par shooter de loin, mais qu’elles tentent de plus en plus de 3-points au fil du match. En fin de partie, on atteint carrément 45% des shoots, les équipes menées tentant bien sûr souvent de revenir plus vite grâce au shoot primé.
On note aussi une explosion des shoots à 3-points en fin de quart-temps, les joueurs ayant là aussi tendance à tenter le tout pour le tout. Quitte à faire chuter l’adresse dans ces périodes.
La fatigue… et des défenses qui veulent empêcher le 3-points
Mais on voit surtout clairement que l’adresse extérieure baisse avec la fatigue. Si on est entre 38% et 40% de réussite dans le premier quart-temps, ça descend entre 36% et 38% dans le deuxième quart-temps. La mi-temps semble d’ailleurs faire du bien aux shooteurs, le troisième quart-temps étant un peu meilleur que le deuxième. Par contre, dans le quatrième, on tombe dans la tranche comprise entre 34% et 36% de réussite, et ça chute encore davantage dans les dernières minutes.
Comme l’expliquait Brad Stevens il y a quelques mois, les équipes ne peuvent pas totalement supprimer le shoot à mi-distance de leur répertoire, car en fin de match, son efficacité, par rapport à celle du tir à 3-points, redevient intéressante…
« Il faut qu’on prenne des tirs à mi-distance à certains moments. Ce sont certains des meilleurs tirs lors des fins de match, parce que les équipes « switchent » beaucoup plus et tentent d’empêcher les 3-points, ce qui accroit l’opportunité de prendre des shoots à mi-distance. Certains de nos gars sont en plus très à l’aise dans ces zones. »
Grâce au code fourni par Eyal Shafran, j’aimerais ainsi représenter le premier graphique, mais pour les dernières minutes. Je pense qu’il serait en effet assez différent et qu’on se rendrait compte que les défenses très polyvalentes actuelles, qui « switchent » sur tout et empêchent au maximum les 3-points, rendent le tir à mi-distance beaucoup plus intéressant dans le « money time ». Malheureusement, la somme de données à aspirer est telle qu’il me faudra un peu de temps (et d’aide) pour y parvenir. À suivre, donc…