Comme chaque année, Basket USA vous propose une présentation de la saison NBA à venir, franchise par franchise, sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion. Et c’est aujourd’hui au tour des Mavericks de passer sur le grill. Une franchise toujours très ambitieuse, qui possède en Luka Doncic un futur MVP. Mais il s’en est passé des choses en coulisses…
En fait, c’est une véritable révolution de palais à laquelle on a assisté du côté de Dallas. Alors qu’on pensait que la franchise avait des fondations solides, semblables à celles des Spurs, coup sur coup, Donnie Nelson et Rick Carlisle ont fait leurs valises ! Le premier était en place depuis 1998, engagé d’abord comme assistant GM lorsque son père était le coach de l’équipe. C’est lui qui avait demandé à son père de prendre Dirk Nowitzki, un Allemand débarqué de deuxième division, puis qui a construit l’équipe championne en 2011 mais aussi sélectionné Luka Doncic à la Draft. C’est l’équivalent d’un RC Buford à San Antonio, d’un Daryl Morey à Houston ou d’un Danny Ainge à Boston.
Le rappel des anciennes gloires
À peine avait-on digéré cette annonce qu’on apprenait quelques heures plus tard que Rick Carlisle quittait le banc de touche ! En place depuis 2008, il détenait la deuxième plus longue longévité en cours à la tête d’une franchise, à égalité avec Erik Spoelstra, nommé 11 jours avant lui par le Heat. C’est aussi le coach le plus victorieux de l’histoire de la franchise texane avec 555 victoires pour 478 défaites (54% de succès).
Deux départs intervenus au lendemain de la publication d’un article de The Athletic qui révélait l’influence du dénommé Haralabos Voulgaris sur les décisions de Mark Cuban. Sauf que ce même Voulgaris est aussi parti !
Résultat : Mark Cuban a recomposé son organigramme du sol au plafond, et il a décidé de faire confiance aux « anciens » de la maison. À l’instar des Spurs avec Tim Duncan comme assistant ou Manu Ginobili dans un rôle de conseiller, le propriétaire de Dallas a ainsi débauché Dirk Nowitzki comme « conseiller spécial ». C’est la première grosse prise. Ensuite, il a donné une nouvelle casquette à Michael Finley, désormais vice-président et assistant du nouveau GM, Nico Harrison, un ancien dirigeant de Nike. Ça, c’est pour la partie bureau et recrutement.
Jason Kidd a-t-il changé ?
Sur le banc, une vieille connaissance encore puisque pour remplacer Rick Carlisle, Mark Cuban a choisi Jason Kidd ! C’est une légende de la franchise. Il y a débuté, et il y était revenu pour gagner le titre en 2011 aux côtés de Dirk Nowitzki. Ses précédentes expériences comme coach n’ont pas été très concluantes, que ce soit aux Nets ou aux Bucks, mais il assure que son passage aux Lakers a changé sa manière d’entraîner. À vérifier…
Le décor est planté : pour retrouver les sommets, Dallas a décidé de faire confiance à des personnalités marquantes de son histoire. Sur le terrain, il y a un fort accent new-yorkais puisque la nouvelle direction est allé chercher Reggie Bullock et Frank Ntilikina qui retrouvent trois anciens coéquipiers : Kristaps Porzingis, Tim Hardaway Jr et Trey Burke. Le duo Bullock-Ntilikina a été engagé pour combler la principale lacune de l’équipe, la défense.
À ces deux-là, il faut ajouter Moses Brown, même si son contrat n’est pas encore garanti. Impressionnant au Thunder par ses qualités athlétiques et son timing en défense, il rappelle forcément le jeune Tyson Chandler. Pour l’instant, il semble être le quatrième pivot de l’effectif derrière Dwight Powell, Willie Cauley-Stein ou encore Boban Marjanovic mais il pourrait être la bonne surprise de l’effectif.
Un axe de progression : la défense
Pour le reste, Jason Kidd doit composer avec quasiment le même effectif que l’an passé, avec évidemment l’omnipotent Luka Doncic, qu’il a comparé à un « jeune Picasso ». Le nouveau coach des Mavericks a annoncé la couleur: pour être plus frais et lucide, le Slovène va devoir s’appuyer davantage sur ses coéquipiers. À commencer par Kristaps Porzingis puisque leurs automatismes et leur complicité dictent directement les résultats de Dallas.
La bonne nouvelle, c’est que l’effectif semble plus riche en défenseurs, et l’ajout d’un « 3&D » comme Reggie Bullock fera du bien des deux côtés du terrain. À la mène, Jalen Brunson sera en concurrence avec Frank Ntilikina, mais il part avec une grosse longueur d’avance et il faudra compter sur lui pour le trophée de meilleur 6e homme.
Sur le papier, le cinq des Mavericks est de qualité avec Luka Doncic, Tim Hardaway Jr, Dorian Finney-Smith (ou Reggie Bullock), Kristaps Porzingis et Dwight Powell. Comme Rick Carlisle avant lui, Jason Kidd pourrait écarter le jeu au maximum en attaque pour laisser l’axe à Luka Doncic, avec Dwight Powell pour jouer dans le dos de la défense, et les autres pour dégainer de loin. Mais l’ancien meneur All-Star a prévenu qu’il attendait surtout des progrès en défense, et le Slovène devra aussi montrer l’exemple dans ce domaine.
Prolongé au maximum (207 millions de dollars !), l’ancien du Real Madrid entame un nouveau chapitre de sa carrière, et on attend désormais de lui, comme d’un LeBron James il y a 15 ans, qu’il fasse jouer les autres, qu’il gagne en sang-froid et qu’il fasse franchir un nouveau cap à sa formation. Pour l’instant, le bilan collectif est de deux éliminations au premier tour. C’est le moment d’installer l’équipe dans le quatuor de la conférence Ouest et d’atteindre au moins les demi-finales de conférence.
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Moses Brown (Thunder/Celtics), Reggie Bullock et Frank Ntilikina (Knicks), Sterling Brown (Rockets)
Re-signatures : Tim Hardaway Jr, Boban Marjanovic
Départs : Josh Richardson (Celtics)
LE JOUEUR À SUIVRE : KRISTAPS PORZINGIS
Pour l’instant, l’arrivée et la prolongation de contrat du Letton n’ont pas porté leurs fruits, et l’ancien intérieur des Knicks est une déception. Fragile physiquement et étouffé par le jeu de Luka Doncic, il ne parvient pas à se placer sur le terrain. Cantonné à un rôle de shooteur extérieur dans le système de Rick Carlisle, il a fini la dernière campagne logiquement frustré. Pour Jason Kidd, il est indispensable que ses deux joueurs vedettes soient sur la même longueur d’ondes, et il a passé l’été à les rassurer et à les connecter.
Il sera donc intéressant de suivre les premiers matches pour voir ce que le coach a mis en place pour eux. Est-ce qu’il y aura du simple pick-and-roll ou pick-and-pop ? Est-ce que Kristaps Porzingis sera utilisé plus près du cercle ? A-t-il progressé dans le jeu dos au panier ? Pour aller loin, Dallas a besoin d’un Kristaps Porzingis au niveau d’avant sa blessure aux Knicks, quand il était tout proche d’aller au All-Star Game. À l’époque, il montrait l’exemple en défense, en étant une vraie arme de dissuasion près du cercle, et il avait l’attitude d’un leader. Plus gros salaire de la franchise (31 millions de dollars !) et sous contrat jusqu’en 2024, c’est une saison charnière pour lui.
MOYENNE D’AGE : 26 ans
MASSE SALARIALE : 118.5 millions de dollars (22e sur 30)
LE SCÉNARIO IDÉAL
On avait des doutes mais Jason Kidd a changé. Plus patient et plus calme, il a trouvé les systèmes pour que Luka Doncic soit moins soliste et davantage orienté vers ses coéquipiers. Toujours aussi fort, le Slovène se comporte comme un MVP, capable de se mettre en retrait pour mettre en confiance ses camarades, et plus particulièrement Kristaps Porzingis. Les deux se trouvent (enfin) les yeux fermés, et surtout ils montrent l’exemple en défense.
Dallas devient ainsi une équipe hargneuse, difficile à manœuvrer et aussi roublarde que ne l’était Jason Kidd sur un terrain. Au fil des semaines, les Mavericks retrouvent leur identité, et l’enthousiasme qui se dégage de l’équipe rappelle la Slovénie des JO de Tokyo. Résultat : absolument personne ne veut les affronter en playoffs…
LE PIRE SCÉNARIO
Il n’y a rien à faire, Kristaps Porzingis reste un problème à 31 millions de dollars. Son jeu ne colle pas avec celui de Luka Doncic et alors qu’il enchaîne de nouveaux passages à l’infirmerie, sa cote est au plus bas, la nouvelle direction ne trouvant pas de solution pour l’échanger. Dans ces conditions, c’est compliqué pour le groupe, qui devait être porté par son tandem européen. L’équilibre entre l’attaque et la défense est toujours aussi précaire et Jason Kidd, dont l’impatience et l’intransigeance ressortent à la moindre difficulté, peine à trouver des solutions.
Les Mavericks ne sortent pas du ventre mou, et galèrent même pour accrocher une place dans le Top 8. Avec une masse salariale dans le rouge foncé pour plusieurs saisons, Mark Cuban va devoir se creuser les méninges pour entourer au mieux Luka Doncic dans les années à venir. Surtout que le Slovène est de plus en plus sur les nerfs…
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Magic | 14 – Pistons | 13 – Cavaliers | 12 – Raptors | 11 – Hornets |
10 – Wizards | 9 – Pacers | 8 – Bulls | 7 – Knicks | 6 – Celtics |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Thunder | 14 – Rockets | 13 – Kings | 12 – Spurs | 11 – Wolves |
10 – Pelicans | 9 – Grizzlies | 8 – Blazers | 7 – Mavericks | 6 – … |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |