Encore raté ! Voilà maintenant deux saisons régulières que les Bucks dominent les débats à l’Est (60 victoires en 2018/19 puis 56 victoires sur la saison 2019/20 raccourcie, soit 73% puis 77% de succès), agissant tel un rouleau compresseur sur leurs adversaires, portés par l’élan d’un Giannis Antetokounmpo devenu inarrêtable dans le système mis en place par son coach, Mike Budenholzer.
Double MVP en titre, et même meilleur défenseur de l’année, le « Greek Freak » n’en finit plus d’affoler les compteurs (27.7 points, 12.5 rebonds, 6 passes décisives en moyenne en 2018/19 puis 29.5 points, 13.6 rebonds, 5.6 passes décisives en 2019/20). Mais depuis deux saisons, malgré son statut de favori, Milwaukee n’arrive pas à franchir le cap en playoffs, et à atteindre son objectif principal, disputer (et remporter) une finale NBA.
Le revers de 2019 en finale de conférence face aux Raptors, futurs champions, avait surtout été vu comme une leçon. Giannis Antetokounmpo a franchi ses premiers tours en « postseason », a gagné en expérience, et même s’il affichait toujours des lacunes dans le basket plus restrictif, plus resserré et plus lent des playoffs, les Bucks ont poursuivi sur une dynamique positive, avec un groupe toujours aussi compétitif.
GIANNIS, UN COLOSSE AUX PIEDS D’ARGILE
L’élimination de 2020 dans la « bulle », au stade des demi-finales de conférence est en revanche plus problématique. L’attaque des Bucks était déjà moins fluide au premier tour contre Orlando, mais Giannis Antetokounmpo avait été au rendez-vous. Face à la défense du Heat en revanche, son rendement a perdu en efficacité et c’est tout un groupe qui s’est retrouvé figé.
Après un Game 1 marqué par six pertes de balle puis un infâme 0/7 à 3 points dans le Game 3, le « Greek Freak » a fini par s’écrouler au début Game 4, touché à la cheville. Il aura alors fallu un match héroïque de Khris Middleton (36 points, 8 rebonds, 8 passes décisives) pour permettre à Milwaukee d’arracher une victoire dans la série (118-115 en prolongation) avant de se faire éliminer 4-1, privé de son « franchise player » dans le Game 5.
À l’issue de cette campagne de playoffs dans la « bulle », le constat reste le même, les failles de Giannis Antetokounmpo sur le tir extérieur oblige les Bucks à l’entourer de shooteurs. Le « front office » de la franchise du Wisconsin a fait le maximum en ce sens en allant jusqu’à mettre quatre snipers à ses côtés pour profiter des prises à deux ou des ballons que le « Greek Freak » peut ressortir après un drive.
Mais en playoffs, les raquettes sont plus resserrées, Giannis Antetokounmpo trouve moins d’accès dans la peinture, le jeu est moins propice aux contre-attaques et aux espaces. Ses progrès à 3-points se font toujours attendre (30.4% de réussite en saison régulière, 32.5% en playoffs), et sa maladresse aux lancers-francs (63.3% en saison régulière, 58% en playoffs dont un alarmant 4/12 pour son entrée en lice en demi-finale de conférence) constitue également un gros point faible en playoffs.
PLUS DE CRÉATION, LA BONNE SOLUTION ?
Giannis Antetokounmpo reste un profil à part parmi les superstars du basket. Il est par exemple l’un des seuls de sa catégorie à voir ses stats baisser en playoffs. D’un autre côté, il n’a que 26 ans, et les Bucks demeurent déterminés à vouloir continuer l’aventure après lui avoir fait signer le plus gros contrat de l’histoire, à hauteur de 228,2 millions de dollars.
Pour l’aider à franchir un cap, les dirigeants ont cette fois misé sur la création durant l’intersaison, en plus de continuer à poster des shooteurs aux abords de la ligne à 3-points. Giannis Antetokounmpo attendait des recrues de choix avant de s’engager sur le long-terme, Milwaukee est allé chercher Jrue Holiday, qui viendra remplacer Eric Bledsoe, dans un rôle peut-être plus complet, aussi bon à la création qu’à la finition. Parmi les joueurs les plus sous-côtés de la ligue, l’ancien arrière des Pelicans aura pour mission d’occuper le rôle de troisième (voire de deuxième) star aux côtés de Khris Middleton, qui verra certainement sa venue d’un bon œil, lui qui a souvent hérité des « patates chaudes » en fin de possession.
Meneur de métier qui restait sur de belles saison à Orlando, DJ Augustin vient compenser le départ de George Hill. Bryn Forbes apportera sa touche au niveau du shoot comme pouvait le faire un Wes Matthews, parti aux Lakers. Torrey Craig viendra compléter le roster sur les ailes avec un profil défensif qui pourra aussi servir pour compliquer la tâche d’un Jimmy Butler, pour ne citer que lui. Enfin, Bobby Portis a été sollicité pour remplacer Robin Lopez dans la peinture.
Même si l’arrivée avortée de Bogdan Bogdanovic aurait pu donner une autre dimension à cette équipe, l’ensemble reste quand même taillé pour jouer les premiers rôles. Cet effectif est-il meilleur que celui de 2019/20 ou de 2018/19 ? L’écart n’est en tout cas pas immense. Ce sont les résultats qui trancheront, dans une conférence Est où le niveau sera peut-être plus élevé que lors des deux précédentes saisons.
Ce qui est sûr, c’est que les hommes de Mike Budenholzer auront encore les armes pour dominer une troisième année de suite jusqu’en mai. Ce sera ensuite à Giannis Antetokounmpo de montrer qu’il peut être plus qu’une superstar de saison régulière s’il veut éviter une troisième déconvenue consécutive, et à ses lieutenants d’être à la hauteur du challenge.
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Jrue Holiday (Pelicans), Bobby Portis (Knicks), D.J. Augustin (Magic), Bryn Forbes (Spurs), Torrey Craig (Nuggets)
Départs : George Hill (Thunder), Eric Bledsoe (Pelicans), Wesley Matthews (Lakers), Robin Lopez (Wizards), Sterling Brown (Rockets)
LE JOUEUR À SUIVRE : JRUE HOLIDAY
Il lui aura fallu attendre ses 30 ans pour faire partie d’une équipe taillée pour viser le titre. Alors qu’il n’a franchi que deux tours de playoffs en carrière (en 2011/12 avec les Sixers et 2017/18 avec les Pelicans), Jrue Holiday, dont on entend souvent de la part des joueurs qu’il est la star la plus sous-cotée de la ligue, se voit enfin proposer un challenge à la hauteur de ses ambitions.
Pour contenter les attentes de Giannis Antetokounmpo, l’arrière est arrivé dans le Wisconsin où il va hériter de hautes responsabilités, celles d’incarner le joueur qui va « aérer » un peu plus le jeu d’attaque des Bucks. Avec son profil complet, sa capacité de création mais aussi de finition, notamment à mi-distance, autant de variété qui amènera à créer des espaces pour les autres, Giannis Antetokounmpo en premier lieu.
Le Grec bénéficie là d’un autre soutien de choix en compagnie de Khris Middleton, qui pourrait ainsi se muer en tueur silencieux et avoir moins de situations d’isolation où il est souvent contraint de créer l’exploit.
Jrue Holiday devra ainsi représenter la troisième voire la deuxième arme offensive de Milwaukee en fonction des oppositions. Une mission qui ne pourra être remplie que si les Bucks parviennent enfin à accéder en finale NBA, c’est dire le poids de la pression qui repose sur ses épaules. Alors que Milwaukee a payé très, très cher pour le faire venir (George Hill, Eric Bledsoe, trois premiers tours de Draft ainsi que deux « swaps », soit la possibilité d’échanger son choix contre celui de l’autre équipe) et qu’il peut être free agent à l’issue de la campagne…
MOYENNE D’AGE : 26.9 ans
MASSE SALARIALE : 134.4 millions (6e sur 30)
HYPE PREVIEW |
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Cleveland | 14 – Detroit | 13 – New York | 12 – Charlotte | 11 – Chicago |
10 – Orlando | 9 – Washington | 8 – Indiana | 7 – Atlanta | 6 – Toronto |
5 – Philadelphie | 4 – Boston | 3 – Brooklyn | 2 – Miami | 1 – Milwaukee |
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Oklahoma City | 14 – Sacramento | 13 – Minnesota | 12 – San Antonio | 11 – Memphis |
10 – New Orleans | 9 – Houston | 8 – Phoenix | 7 – Golden State | 6 – Dallas |
5 – Utah | 4 – Portland | 3 – Denver | 2 – LA Clippers | 1 – |