Comme chaque année, Basket USA vous propose une présentation de la saison NBA à venir, franchise par franchise, sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion. Aujourd’hui, c’est au tour des Nuggets de passer sur le grill, une formation qui se retrouve face à la même équation qu’en fin de saison dernière : la nécessité de se serrer les coudes en l’absence d’un joueur majeur afin de conserver son statut à l’Ouest.
Un sweep pour terminer la saison n’est jamais agréable. Pour les Nuggets, la claque a été particulièrement dure. Privés de Jamal Murray, victime d’une rupture d’un ligament croisé du genou à la mi-avril, les hommes de Mike Malone avaient jusque-là réussi à faire bonne figure, en bouclant une troisième saison sur le podium de la conférence Ouest.
Nikola Jokic au sommet de son art
Un véritable exploit, notamment rendu possible par le talent d’un Nikola Jokic au sommet de son art, auteur de sa saison la plus aboutie au point d’être élu MVP assez largement. Le pivot serbe en a fait tourner des têtes sur cet exercice 2020-2021, livrant une démonstration de QI Basket mais aussi de leadership pour avoir tenu la baraque sur cette fin de saison. Intenable au poste, remarquable passeur et imperméable à la pression, le « Joker » a tenu son rôle, telle la carte qu’on abat en guise de dernier recours.
Autour de lui, les soldats ont également été au rendez-vous pour la dernière partie de saison. On peut notamment citer Michael Porter Jr, qui a surfé sur son passage réussi dans la « bulle » d’Orlando, et d’autres éléments importants comme Monte Morris, Paul Millsap, Facundo Campazzo, JaMychal Green puis Aaron Gordon qui ont tour à tour contribué à maintenir la tête de la franchise hors de l’eau.
L’ensemble a terminé la saison régulière avec les honneurs, à la troisième place de la conférence Ouest, à cinq victoires du Jazz. Et l’édifice a tenu jusqu’en playoffs, laissant croire à la possibilité de réussir à nouveau les exploits les plus fous, à l’image de l’étiquette de « rois du come-back » que les Nuggets avaient acquise sur les deux campagnes précédentes.
Rattrapés par l’absence de Jamal Murray
Sur cette édition 2021, on retiendra notamment ce match charnière du premier tour face aux Blazers. Un Game 5 qui restera sans doute comme l’un des plus beaux duels de cette postseason, remporté en double-prolongation (147-140) face à Damian Lillard pourtant venu d’une autre planète (55 points, 10 passes décisives). Dans la foulée, Denver a accédé aux demi-finales de conférence, pour affronter les Suns.
Le retour sur terre a été terrible et le tandem Paul-Booker s’est fait un plaisir de pulvériser la formation de Mike Malone par un 4-0 net et sans bavure, avec une dernière sortie à 37 points de CP3 pour les accompagner gentiment vers la sortie.
Mis en échec de A à Z, les Nuggets ont été priés d’aller revoir leur copie. Et parmi les failles que le staff aura eu le temps d’énumérer durant l’été, est forcément ressortie l’absence de Jamal Murray, pénalisante à tous les niveaux.
Pour l’heure, rien ne dit s’il pourra ou pas fouler à nouveau les parquets dès cette saison. La seule certitude, c’est qu’il faudra faire sans lui pendant une majeure partie de celle-ci. Satisfaite de ce qu’a apporté Austin Rivers suite à la blessure de Jamal Murray en avril, la franchise du Colorado a prolongé le meneur d’une saison pour continuer à épauler Facundo Campazzo et Monte Morris. La Draft a également permis de renforcer le poste 1 avec l’arrivée de Nah’Shon Hyland (26e choix).
La carte de la stabilité
L’intersaison a été très calme puisque hormis « l’échange » de vétérans Paul Millsap – Jeff Green avec Brooklyn, Denver a surtout prolongé les lieutenants de Jokic, avec Will Barton, Aaron Gordon et Michael Porter Jr, qui décroche le maximum possible : au moins 172.5 millions de dollars sur cinq ans.
Malgré le départ d’un JaVale McGee, le secteur intérieur reste particulièrement doté avec Jeff Green, Aaron Gordon, JaMychal Green, Bol Bol, et peut-être même l’international français Petr Cornélie (signé en « two-way contract ») pour épauler le MVP de la saison en titre.
Avec de la stabilité, des joueurs qui connaissent leur rôle autour du leader en place, et quelques notes d’enthousiasme comme le retour de blessure de Will Barton ou la hype autour de Bol Bol, les troupes de Mike Malone ont les moyens de lancer une nouvelle dynamique positive et de la maintenir de façon suffisamment constante sur la saison pour entrer en playoffs.
Ce sera aussi une opportunité pour d’autres d’élever leur niveau de jeu et de se battre dans une saine émulation pour endosser le costume de « numéro 2 », jusqu’au retour de Jamal Murray. Si les lieutenants sont au rendez-vous, Denver pourrait même ressortir grandi de ce triste épisode.
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Jeff Green (Nets), Nah’Shon Hyland (rookie), Petr Cornelie (two-way contract)
Re-signatures : Will Barton, JaMychal Green, Austin Rivers, Aaron Gordon, Michael Porter Jr
Départs : JaVale McGee (Suns), Paul Millsap (Nets)
LE JOUEUR À SUIVRE : MICHAEL PORTER JR
Tous les feux semblent être au vert pour ce qui est des perspectives d’évolution de Michael Porter Jr. Après des débuts NBA marqués par une saison blanche, le poste 3-4 fort shooteur s’est rapidement mis en évidence, avec d’abord une fin d’exercice remarquée dans la « bulle » d’Orlando.
C’est peu dire qu’il a confirmé cette saison, passant de 9.3 à 19 points en moyenne par match avec une adresse remarquable (44.5% de réussite en 6.3 tentatives à 3-points), et de 4.7 à 7.3 rebonds, le tout avec un rôle également bien plus important que lors de sa saison rookie (de 16 à 31 minutes par match).
Troisième des votes pour le trophée de MIP derrière Jerami Grant et Julius Randle, lauréat de l’édition 2021, Michael Porter Jr aura peut-être pris ce revers comme une leçon positive, sur ce qu’il peut encore améliorer. Car au-delà des stats, l’intérieur des Knicks est devenu au fil des mois le leader incontestable de son équipe. Jerami Grant a aussi pris les commandes de sa nouvelle équipe pour accompagner sa belle ligne de stats. En l’absence de Jamal Murray, Michael Porter Jr a l’opportunité de prendre lui aussi davantage de responsabilités avec les Nuggets et d’être plus qu’un sniper ou un finisseur, ce qui passe aussi par davantage de création ballon en main.
La direction lui a témoignée toute sa confiance en ficelant une prolongation en béton. A 23 ans, à l’aube de sa troisième saison en NBA, Michael Porter Jr fait désormais partie intégrante de l’avenir de la franchise. Le joueur a tous les atouts en main pour devenir un jour une superstar de la ligue. Et si son parcours passait par un titre de MIP, et que c’était pour cette année ?
MOYENNE D’AGE : 25.7 ans
MASSE SALARIALE : 138.5 millions de dollars (16e sur 30)
LE SCÉNARIO IDÉAL
Les Nuggets ont peut-être perdu leur meneur de jeu mais ils possèdent toujours en Nikola Jokic le parfait « animateur » pour faire tourner la boutique. Le pivot serbe sait alterner mieux que quiconque, en sanctionnant par ses propres moyens aussi bien qu’en trouvant l’un de ses copains d’une passe lumineuse.
Un dispositif qui régale des lieutenants de plus en plus nombreux puisqu’aux côtés de Michael Porter Jr et Aaron Gordon, le retour de Will Barton fait également le plus grand bien aux hommes de Mike Malone. Austin Rivers et Facundo Campazzo s’avancent aussi dans l’exercice avec plus d’assurance et les personnalités s’affirment derrière le « Joker », tout ce que le staff espérait de cette saison.
L’ensemble parvient à redevenir le poil à gratter de la conférence, dans un rôle d’outsider qui lui colle à la peau, prêt à déjouer les pronostics et sans exclure une potentielle bonne nouvelle en fin de parcours en provenance de l’infirmerie. De quoi maintenir tout le monde sous pression et éventuellement constituer un formidable coup de boost.
LE PIRE SCÉNARIO
Terminer une saison déjà bien avancée avec les honneurs malgré la perte de Jamal Murray sur la fin est une chose. Impulser une nouvelle dynamique pour entamer une saison en est une autre, et Denver cale d’entrée au démarrage de l’épisode 2021-2022. Comme l’a fait Chris Paul sur le Game 4 de la demi-finale de conférence, les meneurs stars de la ligue sont nombreux à venir briller dans les Rocheuses et Denver peine à trouver une hiérarchie et des repères derrière Nikola Jokic.
Comme la saison passée, les Nuggets souffrent dans l’impact physique. Les départs de Paul Millsap et JaVale McGee limitent les options derrière Nikola Jokic, sur les rotules après deux saisons d’exception. Toujours au centre de toutes les attentions, le Serbe est souvent bousculé et Denver peine à trouver une alternative fiable parmi ses lieutenants, avec Michael Porter Jr et Aaron Gordon qui se marchent un peu sur les pieds. Les Nuggets sont alors contraints de lutter jusqu’au bout pour éviter les play-in.
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Magic | 14 – Pistons | 13 – Cavaliers | 12 – Raptors | 11 – Hornets |
10 – Wizards | 9 – Pacers | 8 – Bulls | 7 – Knicks | 6 – Celtics |
5 – Hawks | 4 – Sixers | 3 – … | 2 – … | 1 – … |
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Thunder | 14 – Rockets | 13 – Kings | 12 – Spurs | 11 – Wolves |
10 – Pelicans | 9 – Grizzlies | 8 – Blazers | 7 – Mavericks | 6 – Warriors |
5 – Nuggets | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |