Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA.
On reste à l’Ouest aujourd’hui avec le Jazz. Après une saison passée remarquable et un second tour de playoffs perdu contre les Rockets, la franchise a misé sur la continuité. Une seule arrivée, via la Draft, et un seul départ à constater : l’objectif est clairement de surfer sur l’exercice précédent.
Mais l’effet de surprise ne fonctionnera plus et l’Ouest s’est renforcé. Le Jazz prend donc un risque mais, pour le moment, la méthode tient et offre des résultats. Mais est-ce suffisant pour faire mieux ?
Pourquoi changer une équipe qui gagne ? |
Comme le Jazz reste sur deux éliminations au second tour des playoffs, il serait aisé mais injuste de parler de stagnation. En effet, la saison passée, la franchise a enregistré le départ de Gordon Hayward et peu estimaient qu’elle pourrait rester compétitive sans son ailier parti à Boston. Jusqu’au 22 janvier, ils avaient clairement raison. Après une défaite contre Atlanta, les hommes de Quin Snyder affichaient un bilan de 19 succès pour 28 revers. Impensable alors de les imaginer remporter 29 des 35 matches suivants.
Les explications sont simples : Ricky Rubio a réalisé la meilleure saison de sa carrière, Rudy Gobert s’est libéré de ses blessures, Joe Ingles est une perle dans un tel groupe, et le rookie Donovan Mitchell a explosé au visage de toute la NBA. Toujours équipée d’une énorme défense, cette formation a trouvé un équilibre solide et opéré une remontée spectaculaire. En éliminant le Thunder, elle avait déjà réussi sa saison. L’obstacle Houston était sans doute trop haut, surtout sans Rubio blessé.
Dès lors, il est tentant de vouloir repartir au combat avec un tel groupe – ce qui a été fait puisque les free agent ont été prolongés (Derrick Favors, Dante Exum et Raul Neto). Avec quelques mois de plus ensemble, les joueurs se connaissent mieux, les affinités seront plus profondes et tout devrait se bonifier. Les victoires et le scénario de la saison passée demeurent un ciment robuste pour les mois à venir. Aussi robuste que la défense et la solidarité d’un groupe où des joueurs comme Jae Crowder et Thabo Sefolosha sont là pour faire le sale boulot.
Le spectre des blessures |
La seule mission de Snyder est désormais d’intégrer Grayson Allen. L’ancien arrière de Duke a le sang chaud, ce qui ne va sûrement pas déplaire à son coach et sa complicité avec Mitchell peut faire des étincelles. Sans occulter, voire en les mettant en avant, ses qualités de shooteur, précieuses pour une équipe qui manquait d’un tireur d’élite en sortie de banc.
Au sein de ce tableau qui semble appétissant, il demeure une zone d’ombre : les blessures. Cet effectif est composé de joueurs fragiles, comme Rubio ou Gobert. Soit deux des postes les plus fondamentaux et quasiment irremplaçables du Jazz. Pour dépanner sur de courtes périodes, Exum et Neto peuvent faire oublier le meneur espagnol quand Favors peut rendre service si le Français est à l’infirmerie, mais sur le long terme, le déséquilibre et le manque de talent se feront sentir. C’est un élément incontrôlable pour le Jazz et il concerne toute les équipes, mais les blessures pourraient véritablement pourrir leurs résultats.
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ |
Arrivées : Grayson Allen (Draft)
Départs : Jonas Jerebko (Warriors)
LE JOUEUR À SUIVRE : Donovan Mitchell |
Si c’est Ben Simmons qui a finalement remporté le titre de rookie de l’année en 2017-18, Donovan Mitchell aurait clairement pu lui subtiliser ce trophée. Avec 20.5 points de moyenne, l’arrière a été remarquable. Son talent offensif, combiné à son culot, ses qualités athlétiques et surtout sa clutch attitude ont enchanté les fans du Jazz – et pas que. L’ancien de Louisville nous a rappelé un jeune Allen Iverson ou le rookie Dwyane Wade. C’est-à-dire un « petit » modèle qui n’a pas peur des grands, ni des instants chauds.
Maintenant, le plus dur commence : confirmer. Il sait qu’il sera attendu par les défenses et il doit montrer des progrès pour ne pas rejoindre les Michael Carter-Williams, Tyreke Evans et autre O.J. Mayo qui n’ont jamais répondu aux promesses de la première saison. Comment ? Déjà en défense, où il reconnaît avoir été « nul ». Ensuite dans ses choix offensifs. Contre les Rockets, il a souvent été orienté sur sa main gauche et n’a jamais été en mesure de s’adapter au système de Mike D’Antoni.
Quelques coups de pinceaux et Mitchell s’imposera comme l’un des meilleurs arrières de la ligue. Mais attention à ne pas faire de ratures…
MOYENNE D’ÂGE : 26.1 ans |
MASSE SALARIALE : 117.3 millions (15e sur 30) |
SI TOUT VA BIEN |
L’identité et le style imposés par Quin Snyder sont affirmés et si forts que le Jazz entame la saison sur la dynamique de la saison passée. Il n’y a pas de semaines d’adaptation et ils sont d’entrée performants. L’électron libre Grayson Allen s’incorpore parfaitement et ses tirs de loin font beaucoup de bien. Chacun connait son rôle et la partition est jouée à merveille.
Les blessures épargnent Gobert et Rubio, Mitchell confirme sa progression, notamment en défense, et le Jazz est toujours aussi difficile à attaquer. Les meilleures attaques se cassent les dents et Utah arrive à aller chercher l’avantage du terrain pour le premier tour des playoffs.
SI TOUT VA MAL |
La continuité a du bon mais l’Ouest est devenue beaucoup trop compétitive pour simplement s’appuyer sur un collectif sans superstar. Mitchell est toujours tranchant, mais il n’affiche pas de progrès visibles et parfois, il a tendance à forcer, donc à pénaliser son équipe.
Rubio fait des allers-retours à cause des blessures, Gobert, en plus d’être lui aussi embêté physiquement, n’est pas assez impliqué en attaque et le banc souffre par manque d’impact. Les fondamentaux sauvent les apparences en saison régulière, mais en playoffs, ça ne pardonne plus.
CONFERENCE EST | ||||
15 – Hawks | 14 – Magic | 13 – Bulls | 12 – Knicks | 11 – Nets |
10 – Cavaliers | 9 – Hornets | 8 – Pistons | 7 – Heat | 6 – Wizards |
5 – Pacers | 4 – Bucks | 3 – ? | 2 – ? | 1 – ? |
CONFERENCE OUEST | ||||
15 – Kings | 14 – Suns | 13 – Grizzlies | 12 – Mavericks | 11 – Clippers |
10 – Blazers | 9 – Wolves | 8 – Nuggets | 7 – Spurs | 6 – Pelicans |
5 – Utah | 4 – ? | 3 – ? | 2 – ? | 1 – ? |