À quelques jours du début de la saison régulière, Basket USA en termine de sa traditionnelle présentation, franchise par franchise, de la saison NBA à venir. Comme chaque année, celle-ci prend la forme d’un compte à rebours, des équipes attendues dans les tréfonds du classement à notre favori pour le titre de champion.
On continue aujourd’hui à l’Ouest, puisque après les Warriors hier, c’est au tour de l’intersaison des Suns d’être scrutée. Il y a beaucoup à dire sur Phoenix tant la franchise a été chamboulée ces derniers mois. Finalistes NBA en 2021, les Suns ont enchainé deux « échecs » en demi-finale de conférence, contre Dallas en 2022 (4-3) puis face au futur champion, Denver, la saison passée (4-2). Pas de quoi tout remettre en cause à première vue.
Un « Big Three » flambant neuf
C’est finalement en coulisses, au plus haut sommet de la direction de la franchise, que le changement et le début d’une nouvelle ère sont arrivés. Après le départ contraint de Robert Sarver, l’arrivée de Mat Ishbia en tant que nouveau propriétaire en décembre 2022 a été accompagnée d’une profond remaniement. L’équipe était déjà très bonne, mais le nouveau patron voulait la faire passer dans une nouvelle dimension.
Après avoir réussi un gros coup en attirant Kevin Durant dans ses filets en février, la nouvelle direction ne s’est pas arrêtée là. L’intersaison a démarré très fort avec le limogeage de Monty Williams, remplacé par Frank Vogel, et un nouvel ajustement de taille dans le roster avec le départ de Chris Paul pour faire venir Bradley Beal. Les Suns tenaient là un « Big Three » flambant neuf.
Restait à compléter le roster avec les meilleurs profils en essayant de faire des bons coups avec le peu de masse salariale restante. Il y a eu un premier avec l’arrière vétéran Eric Gordon, et quelques bonnes pioches comme Yuta Watanabe, « role player » référencé, et des potentiels comme Chimezie Metu, Bol Bol ou encore Keita-Bates Diop.
Des « role players » qui ne demandent qu’à briller
Le « supporting cast » s’avérait un poil juste, mais ça, c’était avant le bouquet final du « front office » des Suns. En jouant les variables d’ajustement pour permettre à Portland d’envoyer Damian Lillard à Milwaukee, Phoenix a récupéré Jusuf Nurkic pour remplacer Deandre Ayton, mais aussi Grayson Allen, « 3&D » intéressant.
Au bout du compte, le roster est très prometteur sur le papier et ces Suns du trio Beal-Booker-Durant seront à coup sûr l’une des attractions de la saison à venir. Le plus dur est maintenant à l’horizon : il va ainsi falloir mettre un collectif en place, dans lequel tout le monde pourra s’épanouir.
Les Suns ont beau avoir mis toutes les chances de leur côté, la mission ne sera pas aisée pour autant. Après le départ de Mikal Bridges, Phoenix a cette fois perdu Chris Paul, qui avait grandement aidé l’équipe à sortir des tréfonds de la ligue. Les dirigeants de l’Arizona ont sans doute pensé que tel était le prix à payer pour se donner les meilleures chances de franchir cette dernière marche et soulever enfin le trophée Larry O’Brien. Place à la vérité du terrain.
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Bradley Beal (Wizards), Jordan Goodwin (Wizards), Drew Eubanks (Blazers), Keita Bates-Diop (Spurs), Chimezie Metu (Kings), Yuta Watanabe (Nets), Eric Gordon (Clippers), Bol Bol (Orlando), Keon Johnson (Blazers), Nassir Little, Jusuf Nurkic (Blazers), Grayson Allen (Milwaukee)
Départs : Chris Paul (Warriors), Landry Shamet (Wizards), Cameron Payne (Bucks), Deandre Ayton (Blazers)
LE JOUEUR À SUIVRE : BRADLEY BEAL
Bradley Beal a enfin fait le grand saut. À l’image de Damian Lillard, l’arrière a finalement quitté sa franchise de toujours après onze ans à Washington, marqués par davantage de saisons compliquées que de succès mémorables. Avec l’envie aussi de pouvoir enfin se frotter à la lutte pour le titre. C’est ce qu’il va pouvoir faire à Phoenix, où il va entrer dans une autre dimension aux côtés de Devin Booker et Kevin Durant.
Sa saison sera intéressante à suivre à plus d’un titre, puisqu’il va devoir s’acclimater à un nouvel environnement, ce qu’il n’avait encore jamais connu après avoir passé toute sa carrière à DC.
Sur le terrain aussi, les ajustements seront également nombreux. Aux côtés de Devin Booker et Kevin Durant, ce sera sans doute souvent lui le troisième au nombre de tirs tentés, ce qui sera une grande nouveauté pour un joueur qui a tourné à un peu plus de 20 tentatives par match en moyenne sur ses six dernières saisons.
De fait, il devra donc être plus organisateur, et c’est sans doute de sa capacité à rester efficace dans son nouveau rôle, mais aussi plus investi défensivement, qui déterminera du succès de ce « Big Three ».
Moyenne d’âge : 27.7 ans
Masse salariale : 198 millions de dollars (3e)
LE SCÉNARIO IDÉAL
Le « Big Three » des Suns mène un train de rockstar et surclasse pratiquement tous ses adversaires grâce à son attaque de feu. Forts de leur départ fulgurants, les trois leaders parviennent d’ailleurs à être utilisés avec précaution en vue du sprint final. Malgré une santé fragile, Bradley Beal, Devin Booker et Kevin Durant tiennent le coup et placent ainsi Phoenix au sommet de la hiérarchie dans la conférence Ouest.
Mais ce qui fait véritablement la différence, comme souvent au plus haut niveau en NBA, c’est l’apport des « role players ». En l’occurrence, celui de Jusuf Nurkic change complètement la donne, en offrant à l’équipe de Frank Vogel des garanties fiables dans la dureté et l’impact physique sous le cercle. De quoi rendre ces Suns version 2023/24 injouables par séquences et leur permettre de briller jusqu’au premier titre de l’histoire du club.
LE PIRE SCÉNARIO
Le départ de Chris Paul, et globalement l’absence d’un meneur de métier pour dicter le tempo et organiser l’attaque, se fait rapidement sentir. Avec une équipe complètement modifiée durant l’intersaison, il est compliqué pour la flopée de recrues de s’y retrouver, entre « hourra basket » et jeu en isolation à outrance.
Les trois stars de l’équipe font leur boulot offensivement mais n’arrivent pas à jouer ensemble et à être performants en même temps. Et comme c’est souvent le cas au plus haut niveau en NBA, l’attaque ne suffit pas pour gagner.
La défense constitue en effet un problème récurrent pour ces Suns, plombés également par les pépins physiques récurrents de Bradley Beal et Kevin Durant. D’autant que le manque de cohésion et de vécu collectif ne permettent pas à relever la barre, et l’épopée 2023/24 tourne finalement au fiasco.
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Blazers | 14 – Spurs | 13 – Rockets | 12 – Jazz | 11 – Pelicans |
10 – Thunder | 9 – Wolves | 8 – Mavericks | 7 – Kings | 6 – Grizzlies |
5 – LA Clippers | 4 – Warriors | 3 – Suns | 2 – … | 1 – … |
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Hornets | 14 – Pistons | 13 – Wizards | 12 – Magic | 11 – Raptors |
10 – Bulls | 9 – Pacers | 8 – Nets | 7 – Hawks | 6 – Knicks |
5 – Cavaliers | 4 – Heat | 3 – Sixers | 2 – … | 1 – … |