Bilan estival | Les Raptors en plein brouillard • Basket USA

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Alors qu’il ne reste désormais plus grand-monde sur le marché des free agents et que les effectifs, sauf chamboulement via les trades attendus de Damian Lillard et James Harden, sont quasiment bouclés, c’est l’heure de faire un premier bilan estival pour les 30 franchises de la NBA.

Ainsi, après Detroit, Houston, San Antonio, Charlotte, Portland, Orlando et Washington, sans oublier Indiana, Utah, Dallas, Chicago et enfin Oklahoma City, c’est donc aujourd’hui au tour de Toronto.

Les Raptors ont globalement raté leur saison, ne réussissant jamais à garder le rythme du Top 6 avant de tristement échouer au ‘play-in’, dès le premier match contre Chicago. En somme, ce fut une campagne un peu déprimante et sans relief dans l’Ontario, où une page s’est finalement tournée après le départ de Fred VanVleet… et de Nick Nurse, remplacé par Darko Rajakovic.

SAISON 2022/23

41 victoires – 41 défaites (19e)
13e attaque : 114.6 points inscrits sur 100 possessions
11e défense : 113.1 points encaissés sur 100 possessions

ARRIVÉES/DÉPARTS

Arrivées : Dennis Schröder, Gradey Dick (Draft), Jalen McDaniels, Garrett Temple, Darko Rajakovic (coach)
Départs : Fred VanVleet, Dalano Banton, Joe Wieskamp, Nick Nurse (coach)

EFFECTIF 2023/24

Meneurs : Dennis Schröder, Malachi Flynn
Extérieurs : Scottie Barnes, OG Anunoby, Gary Trent Jr, Gradey Dick, Jalen McDaniels, Otto Porter Jr et Garrett Temple
Intérieurs : Pascal Siakam, Jakob Poeltl, Precious Achiuwa, Chris Boucher, Thaddeus Young et Christian Koloko

LE CINQ MAJEUR PROBABLE

Dennis Schröder, OG Anunoby, Scottie Barnes, Pascal Siakam, Jakob Poeltl

L’OBJECTIF

Définir une direction.

Sachant que les Raptors ne sont pas en possession de leur choix du premier tour de la Draft 2024, qui appartient à San Antonio et qui est protégé Top 6 seulement (dans le cadre du transfert de Jakob Poeltl en février dernier), le scénario d’une reconstruction n’est sans doute pas à envisager dès la saison prochaine à Toronto.

Pour maximiser les chances de récupérer ce choix dans le Top 6, il aurait fallu que Masai Ujiri casse tout et dédie la prochaine campagne à un seul objectif : empiler les défaites. Mais le patron sportif des Raptors, qui n’a pas réussi à prolonger Fred VanVleet, a plutôt choisi l’option opposée, préférant conserver son groupe, avant de recruter des vétérans ou des jeunes à la relance.

Et c’est justement bien le problème à Toronto : en choisissant le statu quo cet été, le club se retrouve bloqué entre deux temporalités. D’un côté, la vision court terme, c’est-à-dire se concentrer sur le présent et ainsi profiter des meilleures années des joueurs les plus âgés de l’effectif (Pascal Siakam, Jakob Poeltl ou encore Dennis Schröder). De l’autre, la vision long terme, c’est-à-dire la tentation de restructurer l’effectif autour des joueurs plus jeunes (Scottie Barnes, OG Anunoby, Gary Trent Jr, Gradey Dick ou encore Precious Achiuwa). Une tentation, aussi évidente soit-elle, obstruée par l’absence du choix du premier tour de la Draft 2024…

En somme, c’est un sacré casse-tête, et bien malin celui qui peut deviner ce à quoi ressemblera l’effectif des Raptors à la fin de la saison 2023/24, voire même après la « trade deadline » de février 2024…

Cette incertitude pourrait laisser le club canadien sans autre alternative que de jouer une saison 2023/24 « de transition ». C’est-à-dire en démarrant la campagne avec l’effectif actuel, avant de prendre des décisions sur son avenir en fonction des résultats, au fil de la saison. D’abord à la « trade deadline », puis à l’été 2024.

LES INTERROGATIONS

– Quel meneur de jeu titulaire ? C’est effectivement une première interrogation majeure quand on observe l’effectif actuel des Raptors. Après le départ de Fred VanVleet vers Houston, est-ce que Dennis Schröder, grâce à son expérience, est son remplaçant évident, ou faut-il oser donner les clés du camion à Scottie Barnes, prêt à saisir davantage de responsabilités ?

Clairement, la première option serait celle de la sécurité (et donc du court terme), alors que la deuxième serait celle du potentiel (et donc du long terme). Plus tôt cet été, le meneur allemand a fait part de son souhait d’être le meneur titulaire des Raptors. On se rappelle aussi qu’en septembre dernier, Scottie Barnes affirmait se considérer comme un meneur. S’il a par la suite quelque peu stagné durant sa deuxième campagne, son potentiel de créateur sautait aux yeux, par moments.

Un élément à considérer, si on se met à place de Darko Rajakovic : les Raptors sortent d’une saison bouclée à la 28e place de la ligue en ce qui concerne l’adresse extérieure. Intégrer Dennis Schröder dans le cinq majeur affaiblirait donc le « spacing », puisque cela décalerait Scottie Barnes sur le poste 3, et OG Anunoby (38.7% à 3-points cette saison) ou Gary Trent Jr. (37%) sur le banc. À l’inverse, si Scottie Barnes prend les rênes du « playmaking », cela permettrait d’associer les deux extérieurs sur les ailes et ainsi d’améliorer le « spacing », laissant au meneur allemand la joie de dynamiser la « second unit » par sa vitesse et ses qualités de percussion…

– Le transfert de Pascal Siakam et/ou OG Anunoby est-il inévitable ? Comme on l’a évoqué plus haut, la « trade deadline » sera sans doute un moment charnière de la prochaine saison des Raptors, qui sont pour le moment dans le brouillard, sans cap défini sur leur avenir.

Dans ce contexte incertain, une vague de manoeuvres est alors sans doute à prévoir ces prochains mois, selon les résultats du club, et Pascal Siakam et OG Anunoby, bientôt en fin de contrat, pourraient être concernés.

Le premier, qui sera free agent non-protégé l’été prochain, est éligible à une prolongation de contrat mais pourrait être transféré si la direction des Raptors décide de se tourner vers une reconstruction. Même chose pour le second, potentiellement libre l’été prochain s’il décide de décliner sa « player option » pour la campagne 2024/25.

Si la dynamique des Raptors ne s’améliore pas, Masai Ujiri pourrait alors se séparer d’un des deux ailiers en cours de saison, pour récupérer une contrepartie lui permettant de préparer l’avenir. Comme par exemple des choix de Draft, pour remplacer celui que le club a envoyé à San Antonio, et qu’il ne récupérera sans doute pas…