Alors qu’il ne reste désormais plus grand-monde sur le marché des free agents et que les effectifs, sauf chamboulement via les trades attendus de Damian Lillard et James Harden, sont quasiment bouclés, c’est l’heure de faire un premier bilan estival pour les 30 franchises de la NBA.
Et après Detroit et Houston, on continue avec San Antonio, qui accueille désormais Victor Wembanyama.
SAISON 2022/23
22 victoires – 60 défaites (28e)
29e attaque : 109.7 points inscrits sur 100 possessions
30e défense : 119.6 points encaissés sur 100 possessions
ARRIVÉES/DÉPARTS
Arrivées : Victor Wembanyama, Cedi Osman, Reggie Bullock, Cameron Payne
Départs : Josh Richardson, Keita Bates-Diop
EFFECTIF 2023/24
Meneurs : Tre Jones, Cameron Payne, Devonte’ Graham
Arrières/Ailiers : Devin Vassell, Keldon Johnson, Malaki Branham, Doug McDermott, Cedi Osman, Reggie Bullock, Julian Champagnie, Blake Wesley, (Sidy Cissoko)
Intérieurs : Victor Wembanyama, Jeremy Sochan, Zach Collins, Khem Birch, Charles Bassey, Sandro Mamukelashvili
LE CINQ MAJEUR PROBABLE
Tre Jones – Devin Vassell – Keldon Johnson – Victor Wembanyama – Zach Collins
L’OBJECTIF
Poser les bases du retour au sommet. Habitués aux hauteurs avec David Robinson puis Tim Duncan, les Spurs de Gregg Popovich ont découvert les bas-fonds de la ligue depuis quelques saisons. Alors qu’il devait reprendre le flambeau de ses glorieux aînés, Dejounte Murray a vite pris la poudre d’escampette et c’est donc autour de Victor Wembanyama, super prix d’une saison de tanking en roue libre, que San Antonio va se reconstruire.
Le Français arrive dans le Texas entouré d’une hype monumentale, dont il a lui-même eu besoin de s’éloigner, et Fort Alamo est peut-être la destination idéale, Gregg Popovich et les Spurs protégeant leurs joueurs au maximum.
« Wemby » est tellement attendu qu’il sera forcément ciblé, surtout dans une équipe dont il sera la tête d’affiche. Mais à 19 ans, l’Echassier des Yvelines va devoir s’acclimater à la Grande Ligue. Pour les Spurs, il s’agit de comprendre comment il peut être le plus efficace possible, comment l’entourer au mieux, comment l’aider à se développer. Un travail lent et global qui permettra la reconstruction de l’équipe, et son retour vers les hauteurs.
LA GRANDE QUESTION
Quel impact immédiat pour Victor Wembanyama ? Etant donné l’effectif dont dispose désormais Gregg Popovich, qui vient d’ailleurs de prolonger, les Spurs ne se mêleront pas à la lutte pour le titre grâce à la seule présence de Victor Wembanyama. En cela, son arrivée est assez différente de celle de David Robinson, qui avait intégré les Spurs en 1989, deux ans après sa Draft (suite à deux années dans la marine) et avait complètement relancé le club, avec l’aide d’un autre rookie, Sean Elliott, mais également de Terry Cummings. Une arrivée conjuguée de trois All-Stars (en devenir, même si Terry Cummings l’avait déjà été en 1985) salvatrice. L’arrivée de « Wemby » est aussi différente de celle de Tim Duncan, propulsé dans une équipe compétitive en 1997 (David Robinson, Sean Elliott, Avery Johnson…) qui avait « tanké » une seule saison, suite à une blessure de l’Amiral.
Le premier choix de la dernière Draft n’est ainsi pas la clé de voûte du projet, cette pièce qui le finalise. Il est plutôt le cintre autour duquel celui-ci doit se développer et prendre forme.
Comme l’expliquait d’ailleurs Vincent Collet, ou Draymond Green, c’est d’abord en défense que les Spurs devraient ressentir la présence de Victor Wembanyama. Avec ses 2m22 sous la toise, pour 2m43 d’envergure, ainsi que sa mobilité, le Français est un épouvantail qui va forcément faire du bien à la pire défense de la dernière saison.
« Je vais vous dire ce qui, à mon avis, le différencie de la plupart des autres joueurs et qui le rendra très spécial, indépendamment de tout ce qu’il peut faire d’autre : le fait qu’il soit un protecteur de cercle. C’est ce dont la plupart des gens ne parlent pas et qui le différencie, parce que si tout le reste échoue… il restera le meilleur protecteur que nous ayons en NBA. Donc vous avez déjà une chose qui vous place dans une catégorie d’élite » expliquait ainsi l’intérieur de Golden State à propos du rookie de San Antonio.
En attaque, son dribble assez haut va lui demander un temps d’adaptation, tout comme l’impact physique des joueurs de NBA. Mais chez les Spurs, on est prêt pour les expérimentations avec le modèle unique que représente Victor Wembanyama. Le but n’étant pas forcément de le voir dominer de suite, mais de comprendre ce qui marche.
LES INTERROGATIONS
– Quel poste exact pour Victor Wembanyama ?
C’est un peu la question du prochain « training camp ». Le Français aimerait plutôt évoluer comme ailier fort, et les Spurs semblent d’accord. C’est-à-dire qu’il devrait avoir un rôle de protecteur du cercle, mais davantage en deuxième rideau, comme un libéro, tout en laissant d’autres intérieurs s’occuper de la défense poste bas.
Dans cette configuration, Zach Collins pourrait donc être titulaire à ses côtés pour gérer les Joel Embiid, Nikola Jokic et compagnie poste bas, en laissant sans doute Jeremy Sochan comme couteau-suisse en sortie de banc.
Même si, bien sûr, toutes les configurations sont possibles en fonction de l’adversaire, surtout qu’avec sa qualité de tir, Victor Wembanyama ne pose pas de problème face au « small ball » puisqu’il est capable d’écarter le jeu. Il peut donc très bien évoluer aux côtés d’un pivot qui ne dispose pas d’un tir extérieur.
– Quels lieutenants ?
L’impact de Victor Wembanyama dépendra également de ses coéquipiers, et de leur capacité à lui offrir des espaces. Et inversement d’ailleurs puisque « Wemby » doit aussi permettre de libérer Keldon Johnson et compagnie.
L’ailier s’était ainsi affirmé comme la première option offensive de l’équipe la saison dernière, mais son efficacité en avait souffert, passant de 48% à 45% de réussite au tir par rapport à la saison précédente, son adresse à 3-points chutant surtout lourdement de 40% à 33%. Les Spurs et leur rookie star auront besoin que Keldon Johnson retrouve la mire de loin, en espérant également que Devin Vassell passe encore un nouveau cap, les trois hommes devant être les locomotives du jeu offensif de Gregg Popovich, en se tirant mutuellement vers le haut.
Quant au reste de l’effectif (Tre Jones, Cameron Payne, Devonte’ Graham, Malaki Branham, Doug McDermott, Cedi Osman, Reggie Bullock, Jeremy Sochan, Zach Collins, Khem Birch…), il s’agira surtout de voir qui joue le mieux avec ce trio, afin de procéder à des ajustements, en cours de campagne ou lors de la prochaine intersaison…