Bilan estival | À Detroit, enfin l’heure du rebond ?

Alors qu’il ne reste désormais plus grand-monde sur le marché des free agents et que les effectifs, sauf chamboulement via les trades attendus de Damian Lillard et James Harden, sont quasiment bouclés, c’est l’heure de faire un premier bilan estival pour les 30 franchises de la NBA.

Et on débute avec Detroit, le cancre de la dernière saison, qui a débauché Monty Williams pour enfin rebondir…

SAISON 2022/23

17 victoires – 65 défaites (30e)
28e attaque : 109.9 points inscrits sur 100 possessions
27e défense : 117.8 points encaissés sur 100 possessions

ARRIVÉES/DÉPARTS

Arrivées : Ausar Thompson, Marcus Sasser, Malcolm Cazalon (two-way), Joe Harris, Monte Morris
Départs : Cory Joseph, RJ Hampton

EFFECTIF 2023/24

Meneurs : Cade Cunningham, Monte Morris, Killian Hayes, Marcus Sasser
Arrières/Ailiers : Jaden Ivey, Bojan Bogdanovic, Joe Harris, Alec Burks, Ausar Thompson, Isaiah Livers
Intérieurs : Jalen Duren, Isaiah Stewart, Marvin Bagley III, James Wiseman

LE CINQ MAJEUR PROBABLE

Cade Cunningham – Jaden Ivey – Bojan Bogdanovic – Isaiah Stewart – Jalen Duren

L’OBJECTIF

Forcément, quand on finit à la dernière place, l’objectif est d’abord de lâcher ce bonnet d’âne et de quitter les tréfonds de la NBA. Le passage de Dwane Casey restera un échec cuisant car, après la première année, le coach n’a pas réussi à faire progresser ce groupe de jeunes, dans une opération reconstruction qui pataugeait.

Avec 20 victoires (sur 66 matchs) en 2019/20, encore 20 (sur 72 matchs) en 2020/21 puis 23 en 2021/22 et enfin 17 en 2022/23, les Pistons végètent depuis plusieurs saisons, et après avoir récupéré le premier choix en 2021 pour mettre la main sur Cade Cunningham, ils auraient sans doute été très heureux d’obtenir une nouvelle fois le premier choix en 2023, pour former un duo meneur/intérieur extrêmement prometteur avec Victor Wembanyama…

Manque de chance, l’équipe n’a hérité que du 5e choix. Un coup dur pour le GM, Troy Weaver, qui a donc jeté son dévolu sur Ausar Thompson et a surtout récupéré à prix d’or Monty Williams pour diriger ce groupe.

LA GRANDE QUESTION

L’effet Monty Williams fonctionnera-t-il à Detroit ? En lui offrant un contrat qui peut atteindre les 100 millions de dollars, un montant assez hallucinant pour une équipe en reconstruction, les Pistons espèrent vivre la même chose que les Suns, une franchise qui semblait en perdition jusqu’en 2019, et l’arrivée de Monty Williams.

Le coach avait ainsi réussi à faire passer un cap à la bande de Devin Booker dans la « bulle », avec un passage parfait à Disney qui n’avait pas permis à Phoenix de disputer les playoffs, mais qui avait servi d’électrochoc mental.

De quoi attirer Chris Paul et envoyer la franchise en Finals, finalement perdues face aux Bucks.

Deux saisons et deux éliminations en demi-finale de conférence plus tard, Monty Williams a fait les frais de l’arrivée de l’ambitieux et impatient nouveau propriétaire, Mat Ishbia, des limites affichées en playoffs et d’un groupe qu’il n’avait plus totalement en main. Comme le résumait assez bien John Gambadoro, journaliste local de Phoenix, le technicien est un « player’s coach », c’est-à-dire qu’il est proche de ses joueurs et qu’il parvient bien à les pousser et les utiliser, mais c’est un « player’s coach » pour les joueurs qu’il apprécie, et il a donc du mal à travailler avec certains basketteurs plus compliqués à gérer, comme Deandre Ayton et Jae Crowder dans l’Arizona.

La bonne nouvelle pour lui, c’est qu’avec le contrat que lui ont offert les Pistons, il devrait avoir la main sur son effectif afin de trouver le noyau dur avec lequel il pourra construire à court, moyen et long terme.

LES INTERROGATIONS

– Quel niveau pour Cade Cunningham ?

Sa saison sophomore plombée par une fracture du tibia, le 1er choix de la Draft 2021 va se relancer comme « sparring partner » de Team USA. Son niveau la prochaine saison déterminera les ambitions du club, qui a récupéré des vétérans (Monte Morris, Joe Harris) pour le soulager en terme d’expérience et de « spacing ». Son entente et sa complémentarité avec Jaden Ivey seront aussi à surveiller.

– Quelle hiérarchie à l’intérieur ?

Jalen Duren, Isaiah Stewart, Marvin Bagley III et James Wiseman. Les Pistons ont quatre intérieurs jeunes, qu’il faut développer. On peut donc se poser la question de la hiérarchie, même si la prolongation d’Isaiah Stewart et les déclarations très élogieuses de Monty Williams sur Jalen Duren donnent quelques éléments de réponse…

« Je pense que Jalen peut être un des dix meilleurs joueurs de cette ligue. Quand je regarde son talent, la façon dont il intègre les choses, la férocité avec laquelle il joue, je pense qu’il peut être l’un des meilleurs intérieurs de cette ligue. C’est certain, mais il peut évoluer dans une catégorie différente en fonction de sa croissance ».

Agacé par la nonchalance et le manque de dureté de Deandre Ayton à Phoenix, on imagine ainsi mal Monty Williams faire d’abord confiance à James Wiseman et Marvin Bagley III, qui ont affiché les mêmes limites en NBA.

– Et Killian Hayes ?

Côté français, l’avenir de Killian Hayes peut interroger. The Athletic n’inclut d’ailleurs même pas le meneur dans la future rotation de Monty Williams, alors que des rumeurs l’envoient loin du Michigan.

C’est qu’après trois saisons, le 7e choix de la Draft 2020 n’a pas réussi à solidifier sa place, ses qualités affichées à la création mais aussi en défense ne rattrapant pas son inefficacité récurrente et inquiétante au shoot (38% de réussite au tir depuis son arrivée en NBA, dont 27% de loin…).

Avec un nouveau coach et un club qui ne peut plus se permettre de laisser ses jeunes en roue libre, plus le retour de Cade Cunningham et beaucoup d’arrivées sur le backcourt (Monte Morris, Marcus Sasser voire Ausar Thompson et Joe Harris), Killian Hayes n’est en effet pas du tout certain de faire partie des plans de Monty Williams.

OÙ VOYEZ-VOUS LES PISTONS L’AN PROCHAIN ?