La présaison désormais terminée, Basket USA continue sa traditionnelle présentation, équipe par équipe, de la saison NBA à venir. Celle-ci prend, comme chaque année, la forme d’un compte à rebours, du pire bilan de la ligue à notre favori pour le titre de champion.
Alors que la saison régulière 2022/23 débute demain soir, on s’intéresse aujourd’hui à l’équipe la mieux placée à nos yeux pour dominer l’Est : les Boston Celtics. Il faut dire qu’en étant finalistes en titre, avec un goût d’inachevé dans la bouche et après s’être clairement renforcé durant l’intersaison, la franchise a de solides arguments.
Garder le momentum de la deuxième partie de saison
Le premier argument, c’est bien sûr que le duo Jayson Tatum – Jaylen Brown avait trouvé comment fonctionner ensemble à partir de janvier dernier, et que le visage de l’équipe avait changé. Sur la première moitié de la campagne 2021/22, les Celtics semblaient pourtant au bord de l’implosion, et beaucoup se demandaient si le tandem Tatum/Brown ne devait pas être séparé. Avec 18 victoires pour 21 défaites, la 8e défense mais la 22e attaque, Boston ressemblait à l’équipe malade de la saison précédente.
Et puis les choses se sont mises en place, Boston a fini la deuxième partie de saison avec 33 victoires en 43 matchs, la 2e meilleure attaque et la meilleure défense (de très loin).
Sur cette deuxième phase, les Celtics affichaient d’ailleurs un « Net Rating » (différence entre points inscrits et encaissés, sur 100 possessions) hallucinant de +13.5, bien loin des Suns (+7.2), deuxième sur la période, et surtout très loin du « Net Rating » de leur première partie de saison, qui n’était que de +0.7 !
La puissance défensive du duo Marcus Smart – Robert Williams III, parfaitement secondée par Al Horford, Jaylen Brown et Jayson Tatum dans le cinq, mais également les premières rotations Grant Williams et Derrick White, arrivé en cours de campagne, a ainsi fait très mal durant l’année civile 2022, avec une attaque qui se mettait aussi en place. De quoi accéder aux Finals, en se compliquant sans doute la vie face aux Bucks et au Heat, pour finalement perdre face aux Warriors.
Les hommes d’Ime Udoka ont-ils payé leurs efforts physiques de la deuxième partie de saison, comme le pense notamment Marcus Smart, dans la dernière ligne droite, à l’image d’un Robert Williams III diminué et d’un Jayson Tatum clairement sur les rotules ? Ont-ils plutôt payé leur manque d’expérience des moments les plus importants ? Le manque d’un créateur supplémentaire ? En tout cas, ils avaient de quoi se motiver pour cette nouvelle saison.
Un élan déjà coupé ?
Désormais dirigeant, Brad Stevens a d’ailleurs vite voulu construire sur ce momentum, positif, malgré la défaite finale. Le président des Celtics a ainsi semblé réaliser l’été parfait, en récupérant le solide Malcolm Brogdon pour apporter un créateur de plus en sortie de banc, capable de défendre aussi fort que la plupart des membres du cinq majeur, pour apporter une option de plus dans les « money time » au couteau.
Avec Danilo Gallinari, le club mettait également la main sur un ailier/ailier fort d’expérience capable d’écarter le jeu. Bref, tout semblait parfait dans le Massachusetts, avant que ça ne déraille…
Car l’Italien a été victime d’une nouvelle déchirure d’un ligament croisé du genou lors de la préparation de l’EuroBasket, et il n’est pas sûr qu’on le revoie cette saison, même s’il va tout faire pour. Et puis il y a eu l’épisode Ime Udoka, suspendu un an pour sa relation hors mariage avec une membre de son staff.
C’est son assistant Joe Mazzulla qui prend le relais sur le banc de l’équipe. Une continuité bienvenue, même si le groupe va quand même devoir s’adapter à une autre voix, qui débute aussi comme « head coach ».
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
— Arrivées : Danilo Gallinari (Spurs), Malcolm Brogdon (Pacers)
— Départs : Aaron Nesmith, Daniel Theis, Nik Stauskas, Juwan Morgan et Malik Fitts (Pacers)
LE JOUEUR À SUIVRE : Jaylen Brown
Le retour de Robert Williams III et son efficacité lors de son retour de blessure seront sans doute essentiels pour les Celtics, mais Jaylen Brown demeure l’élément clé de la réussite celte.
Jayson Tatum s’est affirmé la saison passée comme l’un des tous meilleurs joueurs de la ligue, intégrant la première All-NBA Team et finissant à la 6e place des votes pour le MVP. Il a tout pour confirmer cette saison et rester le fer de lance offensif du groupe, capable de prendre feu et de faire la différence par lui-même.
Pour Jaylen Brown, il reste encore un cap à franchir. Sélectionné une seule fois au All-Star Game, en 2021, il a raté le match des étoiles la saison dernière, à cause de la mauvaise première partie de saison de Boston. Mais si les Celtics affichent encore le même niveau que sur le début d’année civile, il devrait bien être présent à Salt Lake City en février, et surtout s’affirmer, comme son coéquipier, comme l’un des tous meilleurs joueurs NBA.
Pour cela, il lui faudra toutefois passer outre le fait que son nom a été évoqué entre les Celtics et les Nets, au moment où Kevin Durant voulait quitter Brooklyn.
Moyenne d’âge : 27.5 ans
Masse salariale : 175.6 millions de dollars (9e)
LE SCÉNARIO IDÉAL
Le remplacement d’Ime Udoka par Joe Mazzulla n’a pas d’incidence sur l’équipe. L’ancien assistant, propulsé coach, est un vrai meneur d’hommes, qui sait tirer le meilleur de son groupe.
Un groupe extrêmement motivé après la défaite en Finals, et qui ne veut pas devoir cravacher en deuxième partie de saison. Même sans Robert Williams III pour le début de campagne, les Celtics dominent des deux côtés du parquet, avec un Malcolm Brogdon qui fait du bien dans la gestion des moments chauds.
Le pivot revient rapidement, en jouant son rôle d’intimidateur en deuxième rideau, et Danilo Gallinari parvient également à retrouver les terrains sur la deuxième partie de saison. Étouffants défensivement, encore plus solides et collectifs offensivement, les Celtics roulent sur l’Est et décrochent leur 18e bannière de champion grâce à cette rotation à 9/10 joueurs qui n’affiche que peu de faiblesses, en saison mais aussi en playoffs.
LE PIRE SCÉNARIO
Le momentum est bien coupé à Boston, Joe Mazzulla tâtonnant logiquement comme « head coach » à la tête d’un groupe aussi ambitieux. Le début de saison est beaucoup plus compliqué que prévu, les Celtics restant globalement à l’équilibre, même si les défaites frustrantes commencent à entamer l’optimisme sur ce groupe.
On retrouve d’ailleurs les signes de nervosité de la première partie de saison dernière, avec un duo Jayson Tatum – Jaylen Brown qui rejoue à tour de rôle, et qui oublie ses camarades dans les fins de match.
De plus, Robert Williams III tarde à revenir et lorsqu’il le fait, c’est clairement avec beaucoup moins d’explosivité. Sans sa muraille du deuxième rideau, la défense de Boston est clairement moins impressionnante, et ça oblige Al Horford à beaucoup (trop) en faire. Le Dominicain paye à son tour ses efforts, et son âge, surtout après une lourde saison 2021/22, et ses allers-retours à l’infirmerie déséquilibrent encore l’ensemble.
Les Celtics n’ont pas réussi à capitaliser sur leur dernier parcours en playoffs et leur recrutement, se faisant à nouveau dépasser dans la hiérarchie de l’Est par les Bucks, les Sixers, le Heat ou encore les Nets.
L’équipe atteint certes les playoffs, mais il n’y aura pas de 18e bannière à l’issue de cette saison 2022/23.
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Thunder | 14 – Spurs | 13 – Jazz | 12 – Rockets | 11 – Kings |
10 – Blazers | 9 – Pelicans | 8 – Lakers | 7 – Wolves | 6 – Mavericks |
5 – Grizzlies | 4 – Nuggets | 3 – Suns | 2 – Warriors | 1 – … |
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Magic | 14 – Pacers | 13 – Pistons | 12 – Hornets | 11 – Knicks |
10 – Wizards | 9 – Hawks | 8 – Raptors | 7 – Bulls | 6 – Cavaliers |
5 – Nets | 4 – Heat | 3 – Sixers | 2 – Bucks | 1 – Celtics |