On avait quitté les Suns sur un Game 7 complètement raté, à domicile. Ecrasés par Luka Doncic et les Mavericks, Chris Paul et ses camarades étaient partis en vacances avec des questions plein la tête.
Le problème, c’est que l’été n’a pas forcément apporté les réponses. Certes, le feuilleton Deandre Ayton a pris fin puisque le pivot est finalement resté dans l’Arizona après avoir signé l’offre des Pacers (133 millions de dollars sur quatre ans), sur laquelle les Suns ont fini par s’aligner. Mais la détermination de Phoenix à ne pas offrir de contrat de cinq ans à son pivot pourrait avoir des effets à long terme. Tout comme le feuilleton Kevin Durant, puisque les Suns faisaient partie des destinations préférées de l’ailier, et que les jeunes (Mikal Bridges, Cam Johnson…) ont pu voir leurs noms apparaître dans les rumeurs. Ou encore l’épisode, toujours pas réglé de Jae Crowder…
Sans oublier évidemment l’enquête sur le propriétaire, Robert Sarver, les secousses inévitables en interne et la décision de l’homme d’affaires de finalement mettre en vente la franchise.
Bad Vibrations ?
De quoi créer un drôle de climat dans l’Arizona. Avec le meilleur bilan de la dernière saison, une élimination (certes décevante) en demi-finale de conférence et un groupe qui n’a pas beaucoup changé, les Suns ont pourtant toutes les armes pour viser encore très haut cette saison, mais l’ambiance au sein du club semble morose.
La présaison a semblé le confirmer, avec notamment cette défaite face aux Adelaide 36ers, et surtout un gros manque d’enthousiasme général, bien loin de ce qui a fait la force de Chris Paul et de ses camarades.
Évidemment, on évitera de tirer des conclusions hâtives à partir de ces matchs d’échauffement, mais l’impression visuelle a de quoi interroger. C’est que Phoenix a beaucoup de choses à digérer. L’équipe a peut-être simplement de temps pour retrouver son entrain, et mettre en place les changements offensifs souhaités par Monty Williams.
Pour éviter un nouveau crash en playoffs, le coach veut ainsi davantage responsabiliser Mikal Bridges et Cameron Johnson à la création des actions, et ainsi être moins dépendant des lectures du duo Paul/Booker.
« Cela me satisfait beaucoup » a d’ailleurs réagi le meneur. « C’est quelque chose dont nous parlons depuis quelques années. La seule façon de s’améliorer dans un domaine comme celui-ci est de l’intégrer dans son jeu. Mikal (Bridges) en a parlé. Booker aussi. Évidemment, il y aura des situations où je jouerai toujours en tant que meneur de jeu, mais il y aura des manières de jouer sans ballon et de changer un peu les choses. »
Des retouches timides
En attendant de savoir où ira Jae Crowder, à l’écart du groupe en attendant son transfert, et ce que les Suns pourront obtenir en contrepartie, le recrutement de la franchise a été plutôt très calme.
JaVale McGee est allé à Dallas, Aaron Holiday à Atlanta, et seuls Damion Lee, Jock Landale et Josh Okogie sont arrivés. Pas vraiment de quoi modifier le profil de l’équipe, ni bouleverser la rotation. Phoenix compte ainsi visiblement beaucoup sur la progression interne de ses joueurs, comme Mikal Bridges, Cam Johnson et Deandre Ayton dans le cinq majeur, mais aussi Landry Shamet sur le banc, appuyé par le retour aux affaires de Dario Saric.
Pourquoi pas, mais il semble manquer une option en relais sur les postes 3/4 pour tenir le choc face aux autres grosses cylindrées de l’Ouest, et il risque donc d’y avoir quelques soubresauts.
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
– Arrivées : Damion Lee (Warriors), Jock Landale (Hawks), Josh Okogie (Wolves)
– Départs : JaVale McGee (Mavericks), Aaron Holiday (Hawks), Jae Crowder (?)
LE JOUEUR À SUIVRE : Deandre Ayton
La drôle d’ambiance à Phoenix est parfaitement symbolisée par son pivot. Revenu au « training camp » avec très peu d’entrain, en déclarant rapidement qu’il n’avait toujours pas discuté avec Monty Williams depuis le Game 7 de la demi-finale de conférence (qu’il avait fini sur le banc) et en montrant clairement son manque d’enthousiasme, Deandre Ayton est clairement le joueur qui va déterminer la réussite, ou l’échec des Suns cette saison.
S’il reste sérieux, et qu’il prend même encore du volume, en devenant une force de domination constante dans la raquette, le Bahaméen peut rapidement remettre Phoenix sur les bons rails. Le problème, c’est qu’il est souvent difficile à suivre, et que maintenant qu’il a obtenu son gros contrat, il sera encore plus difficile à contrôler.
A-t-il toujours envie d’écouter les conseils (et les critiques) de Chris Paul ? Fera-t-il toujours passer les intérêts de l’équipe avant les siens ? Deux questions qui peuvent déterminer de la saison dans l’Arizona, alors qu’avec sa prolongation de contrat, Deandre Ayton ne peut pas être échangé avant janvier.
Moyenne d’âge : 27.6
Masse salariale : 172 millions de dollars (9e)
LE SCÉNARIO IDÉAL
Jae Crowder est rapidement échangé et Phoenix parvient dans l’opération à mettre la main sur un poste 3/4 d’expérience, capable d’apporter en sortie de banc. En responsabilisant davantage Mikal Bridges, Cam Johnson et Deandre Ayton, Monty Williams parvient d’ailleurs à ramener de l’enthousiasme dans l’effectif de l’Arizona.
L’équipe perd certes un peu plus de matchs que la saison précédente, Chris Paul ne gérant pas toujours les « money time », mais la responsabilisation constante des jeunes est bénéfique à moyen terme.
Car les Suns ont tout de même assuré leur place dans le Top 4 de la conférence Ouest, et comme l’équipe ne dépend plus seulement de Chris Paul et Devin Booker pour créer des décalages, elle est beaucoup plus difficile à manœuvrer en playoffs. De quoi effacer la déception de la précédente « postseason », et retrouver les Finals…
LE PIRE SCÉNARIO
Clairement, quelque chose s’est cassée à Phoenix. Monty Williams sent bien qu’une partie des joueurs n’entend plus son discours et ça se ressent dans l’enthousiasme général… et également dans les résultats.
Les Suns assurent toujours face aux équipes moyennes ou faibles, mais Phoenix est descendu d’un cran dans la hiérarchie et ne tient plus le choc face aux meilleures formations, surtout que l’Ouest s’est renforcé avec les retours de blessures de Kawhi Leonard, Jamal Murray, Zion Williamson et compagnie. Le cas Jae Crowder traîne d’ailleurs en longueur, tandis que celui de Deandre Ayton s’aggrave au fil des semaines et des mois…
Plus vraiment impliqué, souvent égoïste, le pivot bahaméen devient un problème et le club envisage dès que possible un transfert. Chris Paul et Devin Booker reprennent d’ailleurs assez vite le contrôle du ballon, afin de garder un bilan positif et de rester dans le Top 6 de l’Ouest, mais l’équipe arrive en playoffs sans aucun momentum.
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Thunder | 14 – Spurs | 13 – Jazz | 12 – Rockets | 11 – Kings |
10 – Blazers | 9 – Pelicans | 8 – Lakers | 7 – Wolves | 6 – Mavericks |
5 – Grizzlies | 4 – Nuggets | 3 – Suns | 2 – … | 1 – … |
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Magic | 14 – Pacers | 13 – Pistons | 12 – Hornets | 11 – Knicks |
10 – Wizards | 9 – Hawks | 8 – Raptors | 7 – Bulls | 6 – Cavaliers |
5 – Nets | 4 – Heat | 3 – Sixers | 2 – … | 1 – … |