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Roman de l’hiver : Larry Bird-Magic Johnson (3)

C’est désormais une tradition sur Basket USA : chaque été et chaque hiver, nous vous proposons de longs extraits d’un livre en rapport avec la NBA.
Après Phil Jackson, Michael Jordan (par Roland Lazenby), la « Dream Team » et Allen Iverson (par Kent Babb), nous avons continué de piocher dans la collection des éditions Talent Sport et c’est un ouvrage passionnant, signé Jackie MacMullan, que nous vous proposons pour les longues soirées de l’hiver 2018, au coin de la cheminée.

« Larry Bird-Magic Johnson, Quand le jeu était à nous » raconte la formidable rivalité, dans les années 1980, entre l’ailier des Boston Celtics et le meneur des Los Angeles Lakers. Celle qui a assuré le succès et la popularité de la grande Ligue américaine. Embarquez avec nous dans la machine à remonter le temps… Bonne lecture !

Première partie

Deuxième partie

Magic Johnson et George Fox ont tous les deux été décontenancés par ce soudain changement de ton. Coach Knight avait fini de plaisanter. D’innombrables jeunes auraient donné leur vie pour jouer aux Hoosiers. Si Magic Johnson n’était pas l’un d’entre eux, alors Knight n’allait pas perdre son temps. Johnson est resté silencieux pendant un instant puis a lâché : « Je ne suis pas sûr. Je ne connais pas l’Indiana. Si vous commencez à vous en prendre à moi, je ne suis pas sûr de la façon dont je réagirai. »

Bobby Knight a hoché la tête un moment puis s’est levé. L’entretien était terminé. Knight a serré la main de Fox et quitté Lansing. « C’était fini. Je ne lui ai plus jamais reparlé depuis, confie Magic. Pour dire la vérité, je regrette de ne pas y avoir effectué une visite. C’était un coach extraordinaire. Et imagine, si Larry était resté et que j’avais signé là-bas… On aurait joué ensemble en universitaire. Là, ça aurait été quelque chose. »

Contrairement à ce qui s’est passé pour Magic, suivi de près par les recruteurs depuis sa classe de Première, la plupart de ceux qui se sont intéressés à Bird ne se sont pas manifestés avant son année de Terminale. Il a rapidement réduit sa liste à Kentucky, ISU et IU, même si cela n’a pas dissuadé d’autres programmes de le solliciter. Denny Crum, le coach de Louisville, a régulièrement relancé Larry, quand bien même il avait refusé d’effectuer une visite à son université. Bird appréciait Crum et un après-midi, quand il a vu le coach de Louisville faire des paniers dans la salle de son lycée, il est allé lui parler.
« Larry, on aimerait que tu viennes en visite de recrutement. On est vraiment convaincus que ça va te plaire, lui a dit Crum.
– Je ne veux pas, lui a répondu Bird franchement.
– Ecoute, je fais un H.O.R.S.E. avec toi. Si je te bats, tu viens faire une visite », lui a dit Crum.

Kentucky fait fantasmer Larry

Bird a accepté la proposition – et il a presque aussitôt regretté sa décision. Crum était un ancien meneur de UCLA sous l’ère John Wooden et il avait toujours un tir précis dans le périmètre. Il a rendu panier pour panier à Bird durant plus de 15 minutes et le jeune homme a commencé à réaliser qu’il s’était fait avoir.

Ça s’est fini comme la plupart des concours de tirs que Bird disputerait au fil des années : avec ses bras levés en signe de victoire. Il a finalement éliminé Crum avec une bombe à 7 mètres. Quand le dernier espoir de Crum s’est envolé en roulant hors de l’anneau, Bird s’est réjoui, triomphant, avant d’apercevoir le regard agonisant du coach. « Ce n’est qu’à ce moment-là que j’ai compris qu’il était sérieux avec ce pari », a dit Larry. Il a serré la main de Crum, lui a donné une tape sur l’épaule et lui a dit : « Au moins, je n’ai pas à aller voir ton université. »

En vérité, Bird n’imaginait pas quitter son Indiana natal – sauf pour un endroit. Kentucky, qui se trouvait être le principal rival de Louisville, était ancré dans l’histoire. Bird et son père avaient vu, à la télévision, les Wildcats démolir de malheureux adversaires complètement surclassés. « C’est un programme de première classe », avait lancé Joe Bird.
Quand Joe B. Hall a contacté Bird, Larry a emmené ses parents avec lui pour sa visite officielle. Les trois Bird se sont assis dans les tribunes de la Rupp Arena, faisant des yeux tout ronds en écoutant l’explosion sonore à l’arrivée de l’équipe de basket sur le terrain. On était très facilement emporté par l’énergie et la tradition, qui étaient les synonymes du basket de Kentucky. Quand Larry a jeté un coup d’œil à son père, il a vu qu’il était de toute évidence impressionné.

Larry l’était aussi. Cependant, son père préférait Indiana State et sa mère était fascinée par Indiana. Malgré tout, Bird a brièvement rêvé de ce que ça ferait de porter le bleu de Kentucky. L’université n’était qu’à 215 km de chez lui, le campus était magnifique et les installations sportives étaient du dernier cri. Mais avant qu’il ait l’opportunité d’envisager plus sérieusement de rejoindre les Wildcats, Gary Holland, son coach de Terminale, l’a interpellé dans les couloirs du lycée et l’a informé que Joe B. Hall s’inquiétait de savoir s’il pourrait tenir sa place dans la Conférence Southeastern. « En d’autres termes, il ne me recrutait plus », a expliqué Bird.

Si la réaction extérieure de Larry à cette nouvelle est restée très discrète, il était déçu et en colère. Il n’a jamais pardonné à Hall de l’avoir abandonné avant de lui laisser une chance de faire ses preuves. « Je ne sais pas si je serais parti là-bas. Ça me plaisait. Ils ont fini par prendre Rick Robey à ma place. Il faisait 2,11 m. Ils ont eu ce qu’ils voulaient et ils ont remporté le titre national. Donc, on peut penser que leur décision a été la bonne », a poursuivi Bird.

Pas de traitement de faveur

Ses options étaient réduites aux deux universités d’Indiana. Bird a été convaincu par la même approche directe que celle qu’aurait Bobby Knight vis-à-vis de Magic deux ans plus tard : pas de raccourcis, pas de garanties et pas de traitement de faveur. Ils parlaient le langage du jeune homme, aussi bien que celui de sa mère. Georgia Bird a remporté la mise. Son fils Larry a choisi IU.

A la rentrée universitaire, comme les Bird n’avaient pas de voiture familiale, l’oncle de Larry, Amos Kerns, a balancé l’unique sac de ce dernier sur le siège arrière de sa Ford et l’a conduit à 80 km au nord, à Bloomington. Kerns est resté un moment. Puis il a tendu ses bras et dit à son neveu : « Bonne chance, mon gars. Je reviendrai te voir. »

Soudain, Bird se retrouvait seul. Il n’était pas à l’aise loin de chez lui, s’étant contenté, la plupart de sa jeune vie, de rester dans les limites de son canton, à jouer au basket et à fréquenter ses amis. Quand il a jeté un œil à sa chambre, qu’il partageait avec son collègue Jim Wisman, autre recrue, une vague de mal-être l’a submergé. Wisman n’était pas riche mais quand il a défait ses valises et sorti ses effets personnels, Bird a réalisé : « Mince, je n’ai rien du tout. »

En se baladant sur le campus d’Indiana, il a constaté que les étudiants, bien habillés, n’avaient rien à voir avec ses potes de French Lick. Conscient que le basket avait toujours élevé son niveau de confort, Bird venait tous les soirs à l’Assembly Hall avec Wisman et un autre freshman d’IU, Wayne Radford, dans l’espoir d’intégrer l’équipe fanion. Les nouveaux arrivants n’y accédaient que rarement. Les joueurs réguliers enchaînaient les matches sans les y inclure.

Bird et Wisman (celui-ci deviendrait connu plus tard, pour s’être fait tirer par le maillot hors du terrain, en direct à la télévision, par Knight, au cours d’une de ses fameuses soufflantes, en 1976) ont fini par changer de lieu en fréquentant les terrains extérieurs du campus. Quand le bruit a couru qu’il y avait du bon basket qui s’y jouait, les membres de l’équipe fanion d’IU Bobby Wilkes et Scott May ont commencé à y venir et à faire des deux-contre-deux avec eux.

Bird élargit sa panoplie

May, qui était déjà All-American, rentrait tir après tir sur la tête de Bird. Il dominait régulièrement Larry à l’extérieur, avec son fouetté. C’était à la fois frustrant et humiliant. Bird l’a observé avec attention. Il a réalisé que May avait la technique pour se créer de l’espace, en se penchant comme s’il allait tirer puis en faisant un léger step back. Il ne shootait jamais à plus de 5 mètres et choisissait méticuleusement sa distance. « Il ne pouvait pas battre son défenseur en dribble, donc il brillait en spot shooteur. J’ai commencé à me dire : « Si je peux développer ce genre de tir avec le déplacement, les drives, le rebond et les autres trucs que je fais, je serai un basketteur plutôt bon » », a raconté Bird.

Si la star d’IU Kent Benson l’ignorait royalement lors des matches informels à l’Assembly Hall, Bird ne s’est pas vraiment senti exclu. Il avait du mal sur les bancs de la fac mais il savait que dès que la saison de basket commencerait, il bénéficierait de l’aide de tuteurs. Les salles de cours étaient grandes, contenant parfois jusqu’à 100 étudiants. Larry combattait son sentiment d’écrasement en s’asseyant au premier rang. « La plupart du temps, c’était cool. C’est juste que je n’avais pas un sou. Le soir, quand les gars voulaient aller se chercher un truc à manger, je n’avais pas d’argent. Je ne pouvais pas m’acheter un pantalon ni une chemise. Jim était super sympa. Il me prêtait toujours ses fringues. Mais ça commençait à me peser d’être à sec », a-t-il confié.

Après deux semaines de cours, Bird a commencé à repenser sa stratégie. Peut-être devrait-il se retirer d’IU, trouver un boulot puis essayer encore, après avoir acquis un peu de sécurité financière. Il ne partageait ses inquiétudes avec aucun de ses nouveaux amis sur le campus, ni avec ses parents à la maison. Les quelques fois où il appelait, Georgia ressentait qu’il avait le mal du pays mais elle l’encourageait à se démener pour ses études et à ne rien lâcher. Les relations de Bird avec Knight étaient limitées, d’autant que les entraînements de l’équipe n’avaient pas encore commencé officiellement. Il croisait Knight de temps en temps à la salle mais le coach était une figure intimidante et Larry n’était pas du genre à lancer une conversation.

Il aurait peut-être pu le faire s’il ne s’était pas fracturé un orteil lors d’un match informel sur les terrains extérieurs, lorsqu’un joueur lui était retombé sur le pied. La blessure, très douloureuse, avait rendu Bird boiteux sur le campus. Il se levait 40 minutes plus tôt le matin pour arriver à l’heure à son premier cours. Mais il arrivait toujours en retard au cours suivant. « Je suis assis là et je me dis : « J’ai mal, je ne peux pas travailler. Je vais me trouver en difficulté à force d’être en retard en cours. Je n’ai pas une thune et ils ne vont pas me faire jouer un seul match. Il va falloir que je rentre chez moi » », a raconté Bird.

Après vingt-quatre jours à la fac, Larry a fait son sac, fermé la porte de sa chambre d’étudiant et il est rentré en stop à French Lick. Il n’a rien dit à personne de ses plans, pas même au coach qui l’avait recruté. Quand Larry est rentré chez lui, sa mère, qui venait de terminer sa journée de serveuse, faisait la vaisselle dans la cuisine.
« Qu’est-ce que tu fais à la maison ?, lui a demandé Georgia.
– C’est fini. Je ne vais pas y retourner. Je vais bosser », a répondu son fils.

Georgia Bird tombe de haut

La voix de Georgia Bird s’est cassée. C’était une femme fière et forte mais en entendant cette nouvelle, elle s’est effondrée. « Je pensais que tu serais le premier à être diplômé de l’université… C’était une belle opportunité pour toi. Tu comprends ? Je suis terriblement déçue, lui a-t-elle dit.
– Maman, je n’ai pas un rond. Je ne peux pas faire les choses que tous les autres font.
– Tu n’as jamais eu d’argent avant et tu t’en es toujours sorti.
– Mais là, c’est différent. Je ne peux arriver à rien si je n’ai pas un job qui me rapporte une paie.
– Tu allais être le premier », a lancé amèrement Georgia Bird en tournant le dos à son fils.

La mère de Larry n’a rien dit de plus. Elle n’a plus parlé à son fils pendant près d’un mois et demi. Bird est parti chez sa grand-mère, Lizzie Kerns, et n’a plus fréquenté Georgia. A ce moment-là, ses parents avaient divorcé. Joe Bird, mécontent lui aussi de la décision de son fils, lui a dit : « Si tu arrêtes tes études pour travailler, tu ferais mieux de te trouver un job – maintenant. »

Dix jours après avoir quitté le campus d’IU, Bird a emprunté la voiture d’Amos Kerns, il est passé prendre son ami d’enfance Beezer Carnes puis a pris la route de Bloomington pour arrêter officiellement ses études. Il n’est pas allé parler à Bobby Knight, à Jim Wisman ou à ceux qui auraient été ses coéquipiers. Il est tout simplement parti aussi discrètement qu’il était arrivé. « Je ne sais pas du tout quand Coach Knight s’est aperçu que j’étais parti. Je ne lui ai pas reparlé. Ils avaient une super équipe. Je suis sûr qu’il a pensé : « Au diable, Bird ! » Je ne peux pas lui en vouloir. »

La nouvelle du départ de Bird de Bloomington a rapidement fait le tour des petites villes de French Lick et de West Baden. Il n’avait pas seulement déçu sa famille, la déception s’était répercutée dans toute la communauté. Il avait la pression pour signer au plus vite à Northwood Institute mais après deux semaines d’entraînement avec l’équipe, Bird a trouvé la compétition trop faible et il s’est retiré une nouvelle fois.

Il a trouvé un emploi dans la ville de French Lick. Il coupait des arbres, repeignait des panneaux indicateurs, balayait les rues, ramassait les ordures et débouchait les égouts. Il a travaillé, plus tard, pour une société qui livrait des mobil-homes. Bon an, mal an, il continuait de jouer au basket dans des matches informels, des ligues d’été et des tournois AAU. S’il ne faisait plus partie du circuit du basket universitaire, des recruteurs continuaient de l’appeler. Bill Hodges, l’assistant permanent d’Indiana State, était dans le lot. Sans s’annoncer, Hodges passait régulièrement chez Bird, à la laverie ou au Villager, l’un des restaurants où Georgia Bird était serveuse.

1 300 bottes de paille charriées avant le match

Un soir, Hodges et le coach d’Indiana State, Bob King, sont venus voir un match AAU de Bird à Mitchell, dans l’Indiana. L’adversaire était une équipe d’All-Stars d’Indiana qui comptait dans ses rangs le futur meneur des Celtics Jerry Sichting. Bird avait charrié 1 300 bottes de paille cette semaine-là. Il était arrivé tout juste à l’heure pour le match. Il avait quitté les champs puis s’était mis en tenue dans la voiture. Son frère était au volant pour faire les 40 km jusqu’à Mitchell. Quand Larry est arrivé, King a immédiatement deviné d’où venaient les égratignures sur ses bras.

« Tu as charrié des ballots de paille ?, lui a demandé King.
– Oui, monsieur, lui a répondu Bird.
– Tu dois avoir les bras fatigués…
– Je peux à peine les lever », a concédé Larry.

King n’a rien dévoilé de son intérêt pour Bird avant le match. Après que l’ailier supposément épuisé a planté 43 points et pris 25 rebonds sur la tête des meilleurs joueurs d’Indiana, son approche a considérablement changé.
« Hey, Larry ! On a besoin de toi à Terre Haute », lui a-t-il lancé à la fin du match.
Hodges a organisé la visite de Bird et du frère de Beezer, Kevin Carnes, à Indiana State. Mark Bird est venu lui aussi. Les trois jeunes hommes se sont déplacés en jeans et en tennis pour rencontrer les coaches. « C’est comme ça qu’on joue à la maison », a dit Larry en refusant le short et les baskets qu’on lui proposait.

Bird a signé à ISU à l’automne. Il n’a pas joué de la saison car le règlement de la NCAA l’en empêchait. Il s’entraîna avec application tous les jours, donnant du fil à retordre aux meilleurs éléments d’ISU avec tout son arsenal basket. Les Sycamores travaillaient un exercice défensif : 3 secondes au chrono ; les titulaires devaient défendre sur un ultime tir. Six fois de suite, Bird a battu le buzzer d’une bombe improbable. Le lendemain, alors que les titulaires travaillaient la presse tout terrain, Larry a pris la balle au centre et il est parti dans des dribbles étourdissants. « Bird !, a crié King. Va t’asseoir. »

Larry était déconcerté. Pourquoi son coach était-il autant en colère après lui ? Il était très bon sur le terrain. Aucune équipe sensée ne les presserait si c’était lui qui avait la balle en main. Il lui a fallu plusieurs minutes, sur le banc, pour comprendre pourquoi Bob King était aussi irrité. Bird était en train de ridiculiser son équipe.

 

Il a pris son survêtement et il est sorti de la salle. Bill Hodges, le coach assistant, l’a suivi et lui a confirmé son opinion.
« Larry, tu es en train de tuer leur confiance. On est en train de perdre des matches à cause de ça, lui a dit Hodges.
– Bon ben… Je vais rentrer à la maison et y réfléchir. Je suis là pour jouer au basket. J’ai besoin de jouer », lui a répondu Bird.

Larry fait la couverture de « Sports Illustrated »

Hodges lui a expliqué que sa présence démoralisait les titulaires. Ils avaient un bilan de 13 victoires pour 12 défaites cette saison-là. Il les intimidait. Bird lui a rétorqué que les entraînements étaient ses matches à lui, en attendant d’être éligible, et que ses futurs coéquipiers devaient s’endurcir. « Après ça, je me suis entraîné tout le temps », a-t-il raconté.

Presque un an après avoir attendu et regardé, Larry a marqué 31 points et pris 18 rebonds dans son premier match universitaire, contre Chicago State. Il était réconforté de voir près de 5 000 personnes dans les gradins, particulièrement après les affluences clairsemées qu’avaient drainées ses coéquipiers. Le soutien des supporters à Terre Haute était souvent terne. Ce n’est qu’après ce match que Bird a découvert pourquoi la foule était si dense : des cadeaux étaient offerts à la mi-temps.

L’ambiance du basket à Terre Haute était sur le point de changer. La rumeur s’est très vite répandue que Bird était exceptionnellement doué. Lors de sa première saison, son équipe a affiché un bilan de 25 victoires pour 3 défaites. « I’M A BIRD WATCHER » (Je suis le garde du corps de Bird), pouvait-on lire sur les T-shirts dans tout le campus. Le point de basculement s’est produit le 28 novembre 1977, quand

Larry a fait la couverture de « Sports Illustrated » entouré de deux pom-pom girls, l’index devant la bouche faisant « Chut » pour ne pas dévoiler « l’arme secrète du basket universitaire ». Cette couverture a transformé Bird en célébrité du circuit universitaire du jour au lendemain. Mais cette avalanche d’attention n’a pas été une bonne nouvelle pour un gamin timide de la campagne qui préférait ne pas se faire remarquer du tout. « Cette couverture a changé ma vie. Les gens étaient tous après moi. Il y a eu des jours où j’aurais préféré ne l’avoir jamais faite », a concédé Larry.

Magic Johnson, freshman à Michigan State, a parcouru les pages du « Sports Illustrated » dont Bird avait fait la couverture, en quête de l’article le concernant. Il ne pouvait pas s’offrir son propre abonnement, donc, tous les jeudis après l’entraînement à Michigan State, il courait au salon des coaches et chapardait leur exemplaire pour voir qui était en Une cette semaine-là. Le jour où Bird est apparu sur la couverture, il n’y avait pas de propos de Larry accompagnant cette Une. Il avait refusé toute interview.

Pourtant, Magic avait trouvé le bref descriptif de sa petite vie de besogneux aussi ahurissant que ses stats de basketteur. « C’est une plaisanterie ? Ce gars tourne à 30 points par match. Et avant ça, il a pris une année sabbatique en disant à tout le monde : « Je vais bosser le restant de mes jours et ça me va comme ça. » Puis il revient en disant : « OK… Ben, ptèt’ que je vais jouer après tout. » Qui ferait un truc pareil ? C’est incroyable ! Je te le dis. Mince, ce gars est un drôle d’oiseau… », a-t-il dit à Jud Heathcote.

Magic s’identifie à Bird

Magic s’identifiait à Bird, avec la pression ressentie par ce dernier pour aller jouer au basket dans son Etat natal. Johnson avait lui aussi restreint ses choix de fac à une université prestigieuse, très grande (Michigan), et à l’université de l’Etat (Michigan State), que sa famille préférait. Et comme Bird, il avait une multitude d’autres options : Maryland, Notre Dame, North Carolina State et Indiana, pour n’en nommer que quelques-unes. Chaque jour, des dizaines d’universités inondaient la famille Johnson de courriers, d’appels téléphoniques et d’interactions « accidentelles ». Finalement, Earvin Johnson Sr avait changé de numéro de téléphone.

Un matin froid d’hiver, le coach de Detroit, Dick Vitale, est arrivé à Lansing juste après 6h du matin. Il a frappé à la porte de la maison de Magic. Christine Johnson lui a répondu poliment que son fils était déjà parti. Il était dehors. Il faisait des shoots dans la neige avant d’aller à l’école. Il était courant que les recruteurs se présentent à des heures inhabituelles du jour ou de la nuit. Les règles de la NCAA étaient beaucoup plus permissives à l’époque et Magic se retrouvait souvent le matin à attendre le car scolaire à son arrêt en compagnie de trois ou quatre recruteurs.

En se rendant au Burger King pour déjeuner, le coach assistant de Maryland a effectué quelques allées et venues sur le parking, dans l’espoir de le rencontrer. Johnson a été particulièrement flatté quand il a été contacté par le coach de UCLA, Larry Farmer. Il s’est vanté auprès de ses amis qu’il allait « partir pour Hollywood ». Cependant, Magic a vite été confronté au revers de la médaille du recrutement d’élite. Peu de temps après avoir planifié son voyage à Los Angeles, il a été rappelé par Farmer qui lui a dit d’attendre. Les Bruins étaient très décidés à recruter Albert King, du lycée Fort Hamilton de Brooklyn, dans l’Etat de New York. King avait été classé joueur numéro 1 du pays, devant Magic et un autre élève de Terminale nommé Gene Banks.

A suivre…

Jackie MacMullan, « Larry Bird-Magic Johnson, quand le jeu était à nous », sorti le 31 mai 2017 (352 pages, 22 euros)

Chez le même éditeur

Phil Jackson, « Un coach, onze titres NBA » (2014, 352 pages, 22 euros)
Roland Lazenby, « Michael Jordan, The Life » (2015, 726 pages, 24 euros)
Jack McCallum, « Dream Team » (2016, 396 pages, 22 euros)
Kent Babb, « Allen Iverson, Not a game » (2016, 330 pages, 22 euros)
Roland Lazenby, « Kobe Bryant, Showboat » (2018, 600 pages, 24 euros)
Marcus Thompson II, « Stephen Curry, Golden » (2018, 300 pages, 21,90 euros)
Julien Müller et Anthony Saliou, « Top 50 : Les Légendes NBA » (2018, 372 pages, 19,90 euros)
Julien Müller et Elvis Roquand, « Petit quiz NBA, 301 questions » (2018, 176 pages, 9,90 euros)

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