30 jours/30 équipes : Milwaukee Bucks

À quelques jours du début de la saison régulière, Basket USA approche de la fin de sa traditionnelle présentation, franchise par franchise, de la saison NBA à venir. Comme chaque année, celle-ci prend la forme d’un compte à rebours, des équipes attendues dans les tréfonds du classement à notre favori pour le titre de champion.

Aujourd’hui, on continue de se rapprocher du sommet avec les Bucks, qui ont bousculé leur groupe après l’élimination au premier tour des derniers playoffs face au Heat. Exit d’abord Mike Budenholzer, remplacé par Adrian Griffin, ancien assistant de Nick Nurse qui décroche là son premier poste de « head coach ». Exit ensuite Jrue Holiday, qui se voyait pourtant finir sa carrière dans le Wisconsin, remplacé par Damian Lillard…

Milwaukee a bien entendu les coups de pression de Giannis Antetokounmpo, qui a multiplié les signaux d’alerte sur son avenir au club, en chamboulant un groupe solide. Pendant les cinq saisons de Mike Budenholzer à la tête de l’équipe, les Bucks ont ainsi largement été l’équipe la plus victorieuse en saison régulière de toute la NBA, avec 271 succès, devant les Sixers (248), les Nuggets (248), les Celtics (241) ou encore le Jazz (240).

Le duo Lillard/Giannis fait trembler la NBA

Il y a surtout eu le titre de 2021, cinquante ans après celui de Kareem Abdul-Jabbar et Oscar Robertson. Malgré tout, les autres échecs en playoffs (finale de conférence en 2019, demi-finale de conférence en 2020 et 2022, premier tour en 2023) ont convaincu la direction de changer de cap, pour maximiser les meilleures années du « Greek Freak » et le convaincre de prolonger l’aventure à long terme.

Est-ce que Damian Lillard permettra aux Bucks de récupérer un deuxième titre en quatre ans ? C’est évidemment toute la question, l’ancien leader des Blazers apportant sa puissance de frappe offensive, pour former un duo effrayant sur le pick-and-roll avec Giannis Antetokounmpo.

Lui qui a toujours rêvé d’un relais d’impact, capable de profiter des prises à deux qui offraient des avantages numériques à son équipe côté faible, semble ainsi trouver le partenaire idéal. Et on comprend évidemment bien son enthousiasme, qui a vite effacé la déception de n’avoir pas pu rejoindre Miami, comme il le souhaitait.

LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ

Arrivées : Adrian Griffin (coach), Damian Lillard (Blazers), Cameron Payne (Suns), Robin Lopez (Cavaliers), Malik Beasley (Lakers), Andre Jackson Jr, Chris Livingston
Départs : Jrue Holiday (Celtics), Grayson Allen (Suns), Jevon Carter (Bulls), Wes Matthews (Hawks)

LE JOUEUR À SUIVRE : DAMIAN LILLARD

Le choix est très simple. Après tant d’années à tenter de porter les Blazers vers le titre, Damian Lillard va enfin jouer avec la superstar qu’il attendait. Et pas n’importe quelle superstar puisqu’on parle d’un double MVP (2019, 2020), MVP des Finals (2021), champion (2021) et septuple All-Star (2017–2023).

Le meneur a enfin le relais qu’il attendait à l’intérieur, et sur le pick-and-roll, avec Giannis Antetokounmpo. Une doublette qui va être à la base du jeu des Bucks, et qui fait déjà faire des cauchemars à toute la NBA…

« Bonne chance à tout le monde, et aux 28 autres équipes derrière nous qui vont devoir trouver un moyen d’arrêter ça. Je suis juste heureux qu’on ne les croise que deux fois en saison régulière », a lâché Darvin Ham.

Avec la menace que représente Damian Lillard derrière la ligne à 3-points, Giannis Antetokounmpo peut désormais s’attendre à avoir plus d’espace dans la raquette en tant que poseur d’écran. De quoi bonifier l’attaque de Milwaukee, qui avait tendance à stagner ? De quoi surtout ramener l’équipe sur le trône ?

Moyenne d’âge : 28.3 ans
Masse salariale : 189.6 millions de dollars (7e)

LE SCÉNARIO IDÉAL

Comme attendu, le duo Damian Lillard – Giannis Antetokounmpo, en particulier sur le pick-and-roll, est un casse-tête insoluble pour les adversaires. Faut-il laisser un peu de liberté au meneur pour gérer en priorité l’intérieur ? Faut-il le prendre à deux quitte à laisser le « Greek Freak » profiter d’espaces dans le dos de la première ligne ? Tout le monde se pose les mêmes questions mais personne n’arrive finalement à trouver les bonnes réponses…

Dans le sillage de ce double moteur, c’est toute l’attaque de Milwaukee qui retrouve des couleurs, et surtout de l’imprévisibilité, avec Khris Middleton, Brook Lopez, Malik Beasley, Bobby Portis ou encore Jae Crowder et Pat Connaughton qui peuvent profiter des décalages et punir toutes les stratégies défensives adverses.

Et comme Adrian Griffin pousse également son équipe en défense, avec là aussi des schémas moins rigides que ceux de Mike Budenholzer, les Bucks font la course en tête à l’Est, et attaquent les playoffs en position de force. De quoi aller chercher un nouveau titre, et convaincre Giannis Antetokounmpo de prolonger à long terme à Milwaukee.

LE PIRE SCÉNARIO

Alors que Giannis Antetokounmpo et Khris Middleton se remettent doucement de leurs blessures, le rendu technique de l’association Lillard – Giannis est beaucoup moins impressionnant qu’attendu.

Certes, les Bucks restent quand même dans le bon peloton à l’Est, grâce à leur talent intrinsèque et la densité de leur effectif, mais le départ surprise de Terry Stotts a fait mal, avec une attaque qui peine à se mettre en place, et qui repose sur les exploits individuels des stars pour dominer les adversaires.

Plus inquiétant, ce que l’équipe a gagné en attaque avec le départ de Jrue Holiday et l’arrivée de Damian Lillard, elle l’a perdu en défense. Le duo Lillard/Beasley est un gros point faible de ce côté du terrain, trop facile à attaquer, et les Bucks en paient lourdement le prix en playoffs. Encore éliminés sans gloire de la « postseason », les dirigeants du Wisconsin ont raté leur pari, et Giannis Antetokounmpo n’a plus très envie de s’attarder à Milwaukee…