Alors que l’ouverture de la nouvelle saison approche de plus en plus, Basket USA poursuit sa traditionnelle présentation, franchise par franchise, de la saison NBA à venir. Comme chaque année, celle-ci prend la forme d’un compte à rebours, du pire bilan de la ligue à notre favori pour le titre de champion.
Aujourd’hui, on poursuit notre ascension vers le sommet de la conférence Est avec un passage obligé à Philadelphie, où les 76ers sont habitués au haut du tableau depuis maintenant près de cinq ans, sans pour autant parvenir à s’approcher vraiment du titre, avec une nouvelle élimination en demi-finale de conférence.
Une saison en deux actes
La saison passée a même été un pas en arrière dans la progression collective du club tant celle-ci a été particulièrement mouvementée.
Tout a commencé avec l’épisode Ben Simmons, lors de la série du deuxième tour des playoffs 2021 contre les Hawks. Dans le « money-time » d’un Game 7 que les 76ers perdaient quelques minutes plus tard, l’Australien transmettait le cuir à Matisse Thybulle dans le « corner » plutôt que d’écraser un dunk tout cuit devant un Trae Young impuissant. Provoquant l’incompréhension dans son propre camp, et la colère des fans de la franchise…
Le début d’un long bras de fer entre le joueur australien et son club. Après des mois compliqués, marqués par une bataille publique, à cheval entre l’intersaison et le début de l’exercice 2021/22, les deux camps ont finalement pu tourner la page, en février à l’approche de la « trade deadline », quand Ben Simmons a été envoyé à Brooklyn en échange de James Harden. Un soulagement pour tout le monde, chacun y trouvant son compte.
Pour les 76ers, c’était le début du deuxième acte de leur saison, en quelque sorte. Daryl Morey retrouvant ainsi son barbu préféré, pour l’associer à Joel Embiid.
Mais ce nouveau projet a finalement été un succès mitigé, car si les 76ers ont certes remporté 16 de leurs 24 matches restants en saison régulière après l’arrivée de James Harden, ils ont cependant calé, encore une fois, au second tour des playoffs, face au Heat (4-2). La faute, notamment, aux multiples pépins physiques du pivot des 76ers, d’un niveau MVP en saison régulière mais qui a fini sa saison sur les rotules, et au niveau de jeu décevant du meneur, pas au niveau physiquement et globalement sous-performant en Pennsylvanie.
Tyrese, la Maxey satisfaction
Le malheur des uns fait bien souvent le bonheur des autres, et à Philadelphie, c’est l’imbroglio autour de Ben Simmons qui a pleinement profité à Tyrese Maxey.
En l’absence prolongée de l’Australien, le dragster des 76ers, après une saison rookie satisfaisante, a intégré le cinq majeur dès sa deuxième année, sur le poste clé de meneur de jeu, et a assumé ce nouveau statut avec brio. Avec un temps de jeu logiquement augmenté (de 15.3 minutes à 35.3 minutes), il a en effet plus que doublé son apport aux points (8 à 17.5) et aux passes (2 à 4.3), et quasiment aux rebonds (1.7 à 3.2) !
Toujours agressif vers le cercle, adroit derrière l’arc, altruiste quand il le faut et volontaire en défense, l’ancien de Kentucky a assurément été une des plus grandes satisfactions de la saison, pas seulement en Pennsylvanie mais à l’échelle de toute la ligue.
Après l’arrivée de James Harden en février, il a retrouvé un poste plus naturel d’arrière scoreur. Et plus largement, après deux premières saisons de mise au point, il a trouvé sa zone de confort dans le dispositif de Doc Rivers.
A l’aube de sa troisième saison, il est incontestablement le troisième joueur le plus important des 76ers.
Un vrai nouveau départ cette saison
Avec seulement 21 matches joués sous le maillot des 76ers la saison passée, James Harden considère en tout cas que ce nouvel exercice 2022/23 constitue, à titre personnel, son vrai nouveau départ.
« L’ensemble est essentiellement un nouveau départ et un nouveau décor. C’est un camp d’entraînement intégral, et il y a des moments et des périodes où vous avez les jambes mortes ou les jambes raides. Mais ce sont les moments où vous devez juste passer outre » a-t-il notamment déclaré au début du mois.
Remis de ses pépins physiques, notamment d’une cuisse défaillante, plus intégré que jamais au projet de son équipe après un effort financier qui a permis de recruter ses anciens coéquipiers PJ Tucker, Danuel House Jr. et Montrezl Harrell, « The Beard » semble effectivement aujourd’hui dans une meilleure sphère, tant physique que mentale, qu’à son arrivée à Philly il y a huit mois.
Il en va certainement de même pour Joel Embiid, usé physiquement au terme de la campagne de playoffs du printemps dernier, et qui s’est (littéralement) refait une santé cet été, en réparant sa main droite meurtrie par une déchirure du ligament du pouce.
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
– Arrivées : PJ Tucker (Heat), Danuel House Jr. (Knicks), De’Anthony Melton (Grizzlies), Montrezl Harrell (Hornets)
– Départs : DeAndre Jordan (Nuggets), Danny Green (Grizzlies), Paul Millsap
LE JOUEUR À SUIVRE : James Harden
Joel Embiid ayant terminé à la deuxième place du vote du MVP et Tyrese Maxey ayant affiché une des progressions les satisfaisantes de toute la ligue l’an passé, il est de facto assez logique que les attentes à Philadelphie cette saison soient tournées vers James Harden.
Un peu moins dans la lumière ces deux dernières saisons, le MVP 2018, aujourd’hui âgé de 33 ans, doit élever son niveau de jeu pour donner une chance à son escouade de se relancer collectivement, après une saison 2021/22 laborieuse. Surtout que les 76ers se sont bien renforcés cet été, et ont assurément un coup à jouer dans la conférence Est, si la santé tient pour tout le monde…
Après avoir évoqué ouvertement ses problèmes physiques des derniers mois, l’ancien joueur du Thunder et des Rockets semble bien plus affûté au camp des 76ers cette année, et c’est déjà un bon début.
Dans le jeu, on attendra aussi de James Harden qu’il retrouve un peu plus de mordant en attaque, lui qui a parfois semblé trop attentiste lors des derniers playoffs, notamment face au Heat. Bien sûr, personne ne lui demandera de répliquer son apport offensif de la fin des années 2010, surtout qu’il est bien entouré en attaque avec Joel Embiid, Tyrese Maxey voire Tobias Harris et n’a donc pas besoin d’être en surrégime. Mais l’arrière ne doit pas en oublier pour autant qu’il demeure un formidable attaquant, dont les 76ers auront besoin plus d’une fois cette saison.
Moyenne d’âge : 26.6
Masse salariale : 169 millions de dollars (14e)
LE SCÉNARIO IDÉAL
La deuxième partie de la saison 2021/22 n’était qu’un échauffement, un premier aperçu du potentiel de cette équipe. Car cette saison, les 76ers passent à la vitesse supérieure et affichent un plafond beaucoup plus haut.
Grâce en premier lieu à son trio : Joel Embiid est toujours aussi dominant et maintient un niveau de jeu de calibre MVP, pendant que Tyrese Maxey n’en finit plus de progresser et que James Harden affiche un visage nettement plus convaincant que celui de la saison précédente.
La santé tient toute l’année pour les trois piliers du club, tous les trois nommés au All-Star Game en février.
La « Rockets Connection » fonctionne aussi : les anciens de Houston – PJ Tucker, Danuel House Jr. et Montrezl Harrell – brillent dans les tâches de l’ombre, pendant que De’Anthony Melton et Furkan Korkmaz apportent du punch offensif et de l’adresse extérieure en sortie de banc. En bref, les 76ers affichent un jeu équilibré et sérieux.
Ainsi, au terme de la saison régulière, la troupe de Doc Rivers a sécurisé une place sur le podium de l’Est et débute donc les playoffs avec l’avantage du terrain et un excellent momentum. De surcroit, tout le monde est en bonne santé, contrairement à la campagne de l’an passé… Philly est logiquement un sérieux candidat au titre.
LE PIRE SCÉNARIO
Difficile de s’enthousiasmer pour cette nouvelle saison des 76ers, qui ressemble beaucoup à la précédente.
En premier lieu, l’intégration de James Harden n’est toujours pas optimale. L’arrière s’est pourtant donné les moyens de rebondir durant l’été, et il apparait clairement plus léger physiquement et tourne aisément en 20/10… mais la mayonnaise ne prend tout simplement pas sur le terrain. Joel Embiid, dans la continuité de son exercice 2021/22, poursuit pourtant son entreprise de démolition de toutes les raquettes de la ligue, et il faut bien ça pour maintenir son club dans le Top 6 en saison régulière.
En fait, dans l’ensemble, la saison des 76ers est loin d’être ridicule puisque le club affiche un bilan largement positif, mais on sent bien que le plafond collectif n’est pas plus élevé que la saison passée. Malgré des recrues estivales qui font le job, et la progression constante de Tyrese Maxey…
Ainsi, au terme d’une saison régulière bien plus plate que ce à quoi on pouvait s’attendre, les 76ers sont en playoffs, mais ils ont stagné. Ayant dû forcer sur son physique, Joel Embiid est encore une fois sur les rotules pour la « postseason ». Philadelphie est encore en bonne position pour passer le premier tour, mais pas le deuxième.
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Thunder | 14 – Spurs | 13 – Jazz | 12 – Rockets | 11 – Kings |
10 – Blazers | 9 – Pelicans | 8 – Lakers | 7 – Wolves | 6 – Mavericks |
5 – Grizzlies | 4 – Nuggets | 3 – … | 2 – … | 1 – … |
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Magic | 14 – Pacers | 13 – Pistons | 12 – Hornets | 11 – Knicks |
10 – Wizards | 9 – Hawks | 8 – Raptors | 7 – Bulls | 6 – Cavaliers |
5 – Nets | 4 – Heat | 3 – Sixers | 2 – … | 1 – … |