Alors que l’ouverture de la nouvelle saison approche de plus en plus, Basket USA poursuit sa traditionnelle présentation, franchise par franchise, de la saison NBA à venir. Comme chaque année, celle-ci prend la forme d’un compte à rebours, du pire bilan de la ligue à notre favori pour le titre de champion.
Après les Suns hier, on prend la direction de la Baie de San Francisco pour se demander si la nouvelle explosion de Draymond Green va déclencher la fin de la dynastie Warriors ou s’ils peuvent espérer garder leur titre de champion.
Après deux saisons au purgatoire, la bande de Steve Kerr a retrouvé son identité la saison dernière malgré de nombreuses blessures et un trio Curry – Green – Thompson limité à seulement 11 minutes ensemble sur le terrain en saison régulière. Troisième de la conférence Ouest, ils ont réussi à atteindre les NBA Finals en venant facilement à bout des Nuggets, avant de cravacher face aux Grizzlies, et de finir en muselant Luka Doncic et les Mavs.
Leur expérience, leur défense intraitable, l’éclosion de Jordan Poole, la solidité de Kevon Looney et d’Andrew Wiggins, ainsi qu’un Stephen Curry enfin MVP des Finals leur ont permis de gagner les trois derniers matchs des Finals face aux Celtics, pour remporter leur quatrième titre de champion lors des huit dernières saisons.
Entre expérience et jeunesse
Le champagne et les confettis ont cependant vite laissé place à la réalité financière. Golden State a dû se résigner à laisser partir Gary Payton II, Otto Porter Jr. et Nemanja Bjelica, trois joueurs précieux de leur rotation pour ne pas faire exploser leur « luxury tax ». Bob Myers a toutefois réussi deux beaux coups lors en allant chercher l’arrière Donte DiVincenzo, champion avec les Bucks en 2021, et JaMychal Green qui apportera dureté et et adresse à l’intérieur. Ils ont également conservé le sage, Andre Iguodala, alors que ce dernier avait neuf orteils à la retraite.
Ces décisions estivales permettront également de donner des responsabilités aux « Baby Dubs ». Moses Moody et Jonathan Kuminga vont devoir confirmer lors de leur deuxième saison alors que James Wiseman, numéro 2 de la Draft 2019, semble enfin en bonne santé. À ce trio, ajoutons évidemment Jordan Poole. Le feu follet a explosé la saison dernière pour s’établir comme un joueur indispensable de Golden State aux côtés des vétérans.
Alors qu’ils avaient bien commencé leur training camp avec les NBA Japan Games, les Warriors ont presque sombré dans le chaos la semaine dernière quand Draymond Green a décidé d’en venir aux mains avec Jordan Poole, le tout sur fond de prolongation de contrats éventuelles pour les deux protagonistes, mais également Andrew Wiggins.
Sur le papier, les Warriors font donc partie des favoris pour sortir de la conférence Ouest. Mais dans les faits, il leur faudra être costaud mentalement pour ne pas laisser tous les à-côtés faire dérailler leur saison.
LES MOUVEMENTS DE l’ÉTÉ
– Arrivées : Donte DiVincenzo (Kings), JaMychal Green (Nuggets), Patrick Baldwin Jr (Draft), Ryan Rollins (Draft)
– Départs : Otto Porter Jr. (Raptors), Gary Payton II (Blazers), Nemanja Bjelica (Fenerbahçe), Damion Lee (Suns), Juan Toscano-Anderson (Lakers)
LE JOUEUR À SUIVRE : Draymond Green
Entre la première saison pleine de Klay Thompson depuis son retour de blessure et l’année de la confirmation pour Jordan Poole, on avait l’embarras du choix. On a pourtant jeté notre dévolu sur Mister Draymond, Docteur Green !
Avant même son altercation avec Jordan Poole, il savait que les Warriors n’étaient pas pressés de lui proposer une prolongation de contrat aussi lucrative qu’il le souhaitait. S’il possède une « player option » la saison prochaine, tout indique qu’il la déclinera l’été prochain pour tester le marché. Il se devait donc de réaliser une saison pleine pour mettre la pression à ses dirigeants et faire saliver les autres franchises.
Son pétage de plomb de la semaine dernière renforce donc la position de Golden State mais les deux parties savent qu’elles ont besoin l’une de l’autre pour rester au top. Les Warriors ne sont pas les Warriors sans Draymond Green, et un Draymond Green qui ne joue pas avec le feu sacré ne vaut pas grand-chose pour Golden State.
Draymond Green a donc tout intérêt à être à son meilleur niveau. Rappelez-vous qu’il était de loin le favori pour le titre de meilleur défenseur de l’année la saison dernière avant sa blessure au dos. Steve Kerr s’était d’ailleurs félicité de la forme et de l’énergie de son leader pour débuter le training camp. Celui-ci était même adroit à 3-points lors des deux matchs face aux Wizards. Un signe encourageant, même s’il est à prendre avec de grosses pincettes.
En résumé, les performances de Draymond Green peuvent décider non seulement de la saison de Golden State, mais également de la fin de sa carrière.
Moyenne d’âge : 28.4
Masse salariale : 189.1 millions de dollars (2e)
LE SCÉNARIO IDÉAL
Draymond Green et Jordan Poole parviennent rapidement à mettre leur incident de côté, permettant à tout le collectif des Warriors de s’unir derrière eux pour prouver au reste de la ligue que rien ne peut faire dérailler leur quête d’une cinquième bague. Jordan Poole décroche le pactole juste avant le début de la saison régulière et continue sur la lancée de la saison dernière alors que les autres « Baby Warriors » continuent de progresser pour s’installer solidement dans la rotation de Steve Kerr.
L’alchimie entre les cinq titulaires est à son paroxysme. Bien dans ses baskets, Andrew Wiggins confirme qu’il peut être l’un des meilleurs lieutenants de la NBA. Klay Thompson retrouve une adresse plus régulière et gagne en mobilité. Kevon Looney est égal à lui-même. Stephen Curry se place de nouveau parmi les favoris à la course au MVP. Et Draymond Green reprend son rôle de chef d’orchestre de la défense pour aider les Warriors à rester dans le Top 3 de la ligue de ce côté du terrain.
Steve Kerr sait toutefois qu’il a besoin que son équipe arrive en forme pour les playoffs. Les tauliers sont donc ménagés et Golden State finit dans le top 4 de la conférence Ouest. Ils entament les playoffs en bonne santé physique, et l’invincibilité historique du trio Curry – Green – Thompson à l’Ouest depuis 2015 se poursuit. Ils vont chercher une cinquième bague de champion en guise de dernier chapitre de cette dynastie, avant la « free agency » de Draymond Green, qui cherche un autre défi.
LE PIRE SCÉNARIO
Malgré la bonne volonté de chacun, le coup de poing de Draymond Green a laissé des traces. L’âme de l’équipe est sur la retenue et c’est tout le collectif de Golden State qui en souffre. La défense peine à retrouver son niveau des playoffs, et les Warriors ont moins d’opportunité de dicter leur rythme à leur adversaire.
Les pépins physiques et musculaires n’épargnent également pas la bande de Steve Kerr. Si aucun joueur ne se blesse grièvement, le trio Curry – Thompson – Green rate assez de match pour que les Warriors perdent leur beau jeu collectif. En relais des « Splash Brothers », Jordan Poole veut trop en faire et oublie souvent ses coéquipiers. Et si Moses Moody est une des satisfactions de la saison, Jonathan Kumigna et James Wiseman ont eux du mal à rester dans la rotation.
Dans une conférence Ouest ultra compétitive, les Warriors sont redescendus d’un cran dans la hiérarchie. Ils se qualifient certes tout de même directement pour les playoffs mais chutent au premier tour.
La dynastie est terminée alors que le club doit faire des choix financiers, et Stephen Curry met la pression sur ses dirigeants avant d’ouvrir la porte sur l’un des étés les plus incertains de la franchise.
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Thunder | 14 – Spurs | 13 – Jazz | 12 – Rockets | 11 – Kings |
10 – Blazers | 9 – Pelicans | 8 – Lakers | 7 – Wolves | 6 – Mavericks |
5 – Grizzlies | 4 – Nuggets | 3 – Suns | 2 – Warriors | 1 – … |
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Magic | 14 – Pacers | 13 – Pistons | 12 – Hornets | 11 – Knicks |
10 – Wizards | 9 – Hawks | 8 – Raptors | 7 – Bulls | 6 – Cavaliers |
5 – Nets | 4 – Miami | 3 – Sixers | 2 – … | 1 – … |