Alors que l’ouverture de la nouvelle saison approche de plus en plus, Basket USA poursuit sa traditionnelle présentation, franchise par franchise, de la saison NBA à venir. Comme chaque année, celle-ci prend la forme d’un compte à rebours, du pire bilan de la ligue à notre favori pour le titre de champion.
Après un détour par Orlando il y a quelques semaines, on retourne en Floride, cette fois à Miami pour passer en revue l’été du Heat.
Finaliste en 2020 dans la « bulle » sanitaire d’Orlando, décevante l’année suivante et logiquement éliminée dès le premier tour des playoffs par les Bucks, la troupe de South Beach a retrouvé un élan positif l’an passé. Après une saison régulière de très bonne facture (53 victoires et la première place de la conférence Est), le Heat a en effet assez aisément rejoint la finale de conférence face à Boston, après un premier tour bouclé en cinq manches face à Atlanta, et un second tour en six manches face à Philadelphie.
Incroyablement disputée et intense, la série contre les Celtics n’est pas passée loin de tourner en faveur des Floridiens, puisque tout s’est finalement joué sur cet ultime tir à 3-pts manqué par Jimmy Butler, dans tous les derniers instants de la septième manche.
Après cette fin de parcours amère, qui n’enlevait pour autant rien à la qualité globale de l’exercice 2021/22 du club, l’intersaison a été calme à Miami, assez logiquement. Tout proche des Finals, le Heat a effectivement choisi la stabilité, en conservant ses « free agents » les plus importants – Victor Oladipo, Caleb Martin, Dewayne Dedmon et Udonis Haslem dans une moindre mesure – à l’exception de PJ Tucker, titulaire sur le poste 4 toute la saison et parti occuper ce même poste chez les 76ers.
Le plus gros dossier de l’intersaison pour Pat Riley a finalement été celui de Tyler Herro, tout récemment prolongé au prix fort (quatre ans, 130 millions de dollars), à un an de la fin de son contrat rookie.
En résumé, le Heat de l’an passé est sensiblement le même que celui qui va fouler les parquets cette saison. Un Heat solide et sérieux des deux côtés du terrain, qui jouera les premiers rôles à l’Est, comme d’habitude.
LES MOUVEMENTS DE l’ÉTÉ
– Arrivées : Nikola Jovic (Draft)
– Départs : PJ Tucker (76ers), Markieff Morris (Nets)
LE JOUEUR À SUIVRE : Tyler Herro
Un choix évident après une prolongation de contrat lucrative. Bientôt payé comme un titulaire, voire comme une superstar, Tyler Herro a des comptes à rendre à ses dirigeants. Il doit justifier ce salaire, montrer que son club a eu absolument raison de lui faire confiance, et qu’il ne se reposera pas sur ses lauriers.
Pour l’heure, Erik Spoelstra n’a pas indiqué si son arrière de 22 ans intégrera le cinq majeur ou s’il conservera son rôle de sixième homme. Néanmoins, Pat Riley avait été clair au début de l’été : pour être un titulaire indiscutable, le meilleur 6e homme en titre va devoir devenir un vrai « two-way player », beaucoup plus solide en défense.
Titulaire ou remplaçant, les attentes seront en tout cas les mêmes : poursuivre sa progression. Offensivement, le joueur sort d’une saison réussie (44.7% aux tirs, 39.9% derrière l’arc, 86.8% aux lancers-francs), mais il a encore certainement de la marge pour nettoyer sa prise de décisions.
L’idéal ? Qu’il continue de progresser à tel point qu’il élève le niveau plafond de son équipe, tout en toquant sérieusement à la porte du All-Star Game, en février. Pour son coach, il n’en était déjà pas si loin l’an dernier.
Moyenne d’âge : 28.4
Masse salariale : 153.8 millions de dollars (18e)
LE SCÉNARIO IDÉAL
Avec un effectif quasiment inchangé, le Heat n’a aucun mal à répliquer son succès de l’exercice précédent en saison régulière, et demeure un mastodonte de la conférence Est. La défaite au Game 7 en finale de conférence contre Boston a laissé des traces, mais dans le bon sens du terme.
En effet, les joueurs d’Erik Spoelstra, en mission, gardent en tête ce sentiment amer d’avoir échoué si près du but pour constamment rester motivés, et conservent tous les soirs une intensité étouffante pour l’adversaire. Parmi les plus importantes progressions en interne, il y a d’ailleurs en tête de liste Tyler Herro.
Si sa conséquente prolongation de contrat n’est effective qu’à partir de la saison 2023/24, l’arrière du Heat ne perd cependant pas de temps pour afficher ses progrès et justifier la confiance de ses dirigeants.
À l’issue de la saison régulière, le Heat reste ainsi au sommet de la conférence Est et attaque donc les playoffs avec l’avantage du terrain jusqu’au bout. De surcroit, et c’est assez rare ces dernières années, l’effectif a évité les blessures importantes tout au long de la saison, et tous les joueurs sont alors dans le meilleur rythme possible pour se lancer dans la quête du titre. Renforcé par un ailier fort solide en cours de campagne (Jae Crowder ?), le Heat a fière allure, avec un collectif huilé et sans réel point faible. Toute les armes donc pour aller chercher le titre.
LE PIRE SCÉNARIO
Les certitudes de la saison passée s’envolent, et on retrouve plutôt le Heat instable de la saison 2020/21. Défensivement, c’est toujours du haut niveau, mais l’attaque est étonnamment bien moins efficace que la saison passée (113.7 points sur 100 possessions, 10e meilleure de la ligue), alors que la formule est toujours la même.
À commencer par Jimmy Butler, toujours le meilleur joueur du Heat mais qui ne retrouve pas tout à fait son niveau étincelant de l’exercice précédent. Pour Bam Adebayo, c’est encore le même refrain : il n’est pas suffisamment entreprenant en attaque, et les phases offensives du Heat ont alors parfois tendance à devenir prévisibles. Débarrassé de ses soucis personnels, Kyle Lowry est dans une meilleure condition physique, mais l’âge se fait sentir pour le meneur, qui alterne toujours entre le terrain et l’infirmerie, alors que Tyler Herro reste fidèle à lui-même en sortie de banc, mais commence à s’agacer du refus de ses dirigeants de lui accorder une place de titulaire…
En bref, la saison régulière du Heat est poussive. Le classement du club au terme de l’exercice est à cette image : une place dans le Top 6 est certes assurée, mais sans l’avantage du terrain. Le Heat doit donc se déplacer chez un cador de la saison régulière dès le premier tour, avec comme seule certitude une défense qui va faire le boulot.
Un « upset » n’est pas impossible car le Heat n’est jamais à sous-estimer, mais cela va demander des efforts épuisants aux hommes de « Spo » et, dans l’ensemble, la saison 2022/23 est un pas en arrière dans la hiérarchie.
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Thunder | 14 – Spurs | 13 – Jazz | 12 – Rockets | 11 – Kings |
10 – Blazers | 9 – Pelicans | 8 – Lakers | 7 – Wolves | 6 – Mavericks |
5 – Grizzlies | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Magic | 14 – Pacers | 13 – Pistons | 12 – Hornets | 11 – Knicks |
10 – Wizards | 9 – Hawks | 8 – Raptors | 7 – Bulls | 6 – Cavaliers |
5 – Nets | 4 – Miami | 3 – … | 2 – … | 1 – … |