Le « steal ». En français, on traduirait ça par « la bonne pioche », ou « la perle rare que personne n’avait vue »… Beaucoup de joueurs pensent pouvoir le devenir, la plupart des dirigeants espèrent le récupérer, chaque fan prie pour. Ce joueur que pas grand monde n’imaginait aussi fort, ce choix perdu au milieu du second tour qui devient All-Star.
Chaque Draft connaît son lot de surprises, plus ou moins grandes, celle de la nuit prochaine n’y échappera pas. Il faudra attendre des mois ou des années pour s’en rendre compte, mais quelque part derrière les Doncic, Ayton et Bagley Jr. se cache, a minima, un joueur solide sur lequel beaucoup feront l’impasse, ou mieux, un futur grand que personne n’avait vu venir. Il n’y a qu’à voir les dix dernières cuvées de Draft pour le constater. Basket USA vous propose de revenir sur dix ans de « steal ».
2008 – Serge Ibaka (24e)
Difficile d’identifier un « steal » qui fera l’unanimité dans celle-ci. On retrouve deux All-Stars au deuxième tour de la cuvée 2008 – DeAndre Jordan et Goran Dragic – mais deux All-Stars sur le tard. Pour trouver des hommes considérés comme des bonnes pioches à l’époque, il faut aller en fin de premier tour avec la triplette Serge Ibaka/Nicolas Batum/George Hill aux 24e, 25e et 26e places, et on penche pour le premier nommé, titulaire chez le finaliste NBA dès sa troisième saison. Nikola Pekovic, 31e choix, aurait pu y prétendre sans sa fin de carrière prématurée..
2009 – Stephen Curry (7e)
En 2009, Stephen Curry est choisi en 7e position, après Hasheem Thabeet ou encore Jonny Flynn. Un peu plus loin, aux 17e et 19e place, les Sixers et les Hawks font deux belles affaires avec Jrue Holiday et Jeff Teague, tandis que deux futurs champions passent inaperçus en fin de cuvée : Danny Green (46e choix) et Patty Mills (55e). Verdict ? Un meneur de jeu fluet choisi 7e, qui change la face de la NBA, remporte trois titres et deux MVP, c’est un « steal ».
2010 – Paul George (10e)
Un an après la Draft 2010, la grande surprise se nommait Landry Fields, 39e choix, auteur de 9.7 points et 6.4 rebonds de moyenne pour les Knicks à 50% aux tirs et 39% de loin. Huit ans plus tard, on citerait plutôt Eric Bledose ou Avery Bradley, choisi en 18e et 19e position par OKC (envoyé chez les Clippers) et Boston. Hassan Whiteside avait été sélectionné tard également, en 33e position, mais il a connu un parcours bien particulier par la suite. Finalement, c’est peut-être Indiana qui fit la meilleure opération en récupérant la future superstar Paul George avec son 10e choix. Deux profils similaires lui avaient été préférés dans le Top 10 : Wesley Johnson et Al-Farouq Aminu.
2011 – Isaiah Thomas (60e)
Si San Antonio a réalisé un joli coup en arrachant Kawhi Leonard, sélectionné en 15e position, aux Pacers, et que Chicago a récupéré Jimmy Butler en 30e position, le « steal » incontestable de cette Draft se nomme Isaiah Thomas. Et pour cause : le meneur de jeu fut choisi en dernier ! Seuls les Kings croient alors au potentiel du joueur de 1m75, qui le leur rend bien : 11.5 points de moyenne la première année, 13.9 la deuxième, 20.3 la troisième. Aujourd’hui à l’arrêt, IT a quand même été deux fois All-Star et franchise player de la meilleure équipe de la conférence Est depuis. Pas mal pour un 60e choix de Draft.
2012 – Draymond Green (35e)
Le « steal » de la cuvée 2012 ne souffre aucune contestation tant il en réunit tous les critères. En 2012, Draymond Green est un prospect caractériel, trop lourd pour jouer à l’aile, trop petit pour jouer à l’intérieur, le genre de joueur que la NBA fuit à cette époque. Les Warriors se laissent tenter avec leur 35e choix, ils ne le regretteront pas : l’ancien de Michigan State devient, après deux saisons, le pilier défensif de la dynastie Golden State. Avec trois titres de champions à la clé, deux sélections au All-Star Game, un trophée de meilleur défenseur de l’année ou encore une médaille d’or olympique. Rien que ça.
2013 – Giannis Antetokoumpo (15e)
Le titre se joue ici entre deux phénomènes physiques qui effraient aujourd’hui leurs adversaires, et qui effrayaient à l’époque pas mal de dirigeants : Giannis Antetokoumpo (15e) et Rudy Gobert (27e). Des dirigeants qui n’ont d’ailleurs pas d’excuse quand on voit la pauvreté de cette cuvée 2013. Mais ces deux potentiels étaient trop bruts pour une grande partie de la ligue. Pas pour les Bucks et le Jazz, qui les ont parfaitement fait grandir d’année en année jusqu’à en faire des « franchise players ».
2014 – Nikola Jokic (41e)
Nikola Jokic fait l’unanimité pour la mention de « steal » de la cuvée 2014. Sélectionné en 41e position, le pivot a lui aussi fait peur à un paquet de franchises avec son profil atypique : un Européen pas athlétique pour un sou. Mais elles ont surtout fait l’impasse sur un intérieur unique, formidable attaquant, doté d’un QI basket au-dessus de la moyenne et de mains en or. Une super affaire en somme. On note le joli pari des Rockets aussi, qui avaient choisi de prendre Clint Capela avec leur 25e choix. Et là aussi, la Draft était pourtant bien faible, et comme souvent, ce sont deux Européens…
2015 – Devin Booker (13e)
On retrouve dans la Draft 2015 énormément d’espoirs déchus. Jahlil Okafor, Mario Hezonja, ou Emmanuel Mudiay… Pourtant, une superstar en puissance se cachait à la 13e place cette année-là : Devin Booker. Très jeune et 6e homme en NCAA, l’ancien Wildcat est resté dans l’ombre de ses anciens coéquipiers de Kentucky, avant d’exploser à Phoenix. Une super affaire pour les Suns. Le Heat fait lui aussi un joli coup cette année-là en récupérant Josh Richardson, futur titulaire, à la 40e place.
2016 – Malcolm Brogdon (36e choix)
Pour le coup, le calcul est assez simple puisque le Rookie de l’année 2017 avait été choisi au deuxième tour en 2016 : une première dans l’histoire de la ligue. Les félicitations vont aux Bucks, qui ont misé sur Malcolm Brogdon et lui ont fait confiance, le meneur de 24 ans se montrant tellement précieux qu’il piqua la place de titulaire de Matthew Dellavedova avant d’aller chercher son titre de ROY. La concurrence n’était pas folle, certes, mais quand même.
2017 – Donovan Mitchell (13e)
Après plusieurs années compliquées, la Draft nous a offert l’an passé une cuvée exceptionnelle en tout point. Car derrière les nombreuses futures superstars du début de premier tour se cachent aussi un paquet de bonnes surprises. On pense à Kyle Kuzma en 27e position ou Dillon Brooks en 47e. Mais si ce dernier possède le rapport place/points le plus intéressant avec ses 11 points comme titulaire du côté de Memphis, difficile de ne pas donner le titre officieux de « steal » à Donovan Mitchell. En course pour être élu ROY, l’arrière s’est imposé comme le « go-to-guy » du Jazz cette saison alors que plusieurs franchises lui avaient préféré d’autres joueurs sur son poste. Le coup parfait.