L'émotion de la médaille de bronze avec la Grèce est retombée, et Giannis Antetokounmpo va retrouver son train-train du Wisconsin. Le double MVP sera le fer de lance de Milwaukee, où il va disputer sa 13e saison. À 30 ans, le « Greek Freak » reste une machine à statistiques et un leader incontesté. Mais il n’est plus une garantie de victoires, ses Bucks enchaînant désormais les saisons frustrantes…
La troisième élimination de rang au premier tour a de plus été marquée par la blessure d'un joueur majeur, Damian Lillard. Le meneur n'allait pas jouer de la saison à venir et a été sacrifié pour que la franchise reste compétitive. Mais le temps presse, et Giannis Antetokounmpo ne s'inscrit plus aussi formellement dans l'avenir que par le passé.
L'intérieur le répète encore et encore : seule la victoire l'intéresse. Pour le moment, cela signifie porter l’uniforme des Bucks. Mais les Knicks sont dans un coin de sa tête. Alors, plus que jamais, Milwaukee doit retrouver ce statut de réel outsider pour le titre, quatre ans après le titre de 2021. Sans Damian Lillard comme deuxième star pour épauler Giannis Antetokounmpo, les dirigeants ont dû se montrer créatifs.
Le contrat du meneur All-Star a été lissé dans le temps pour conserver un peu de flexibilité financière. Myles Turner a été arraché aux Pacers pour succéder à Brook Lopez sous le cercle. Un ajout intéressant, qui vient combler le besoin en spacing et en couverture de cercle qu'offrait Brook Lopez, mais avec quelques années de moins. Myles Turner n'en reste pas moins un lieutenant plus qu'un bras droit, et Giannis Antetokounmpo va porter sur ses larges épaules les responsabilités offensives de l'équipe.
Milwaukee compte aussi beaucoup sur un rebond de Kyle Kuzma, trop timide depuis son arrivée en cours de saison dernière (14.5 points, 33.3 % à 3-points et même 5.8 points à 34.3 % en playoffs contre les Pacers).
Comme kyle Kuzma, le « front office » des Bucks a cherché cet été des joueurs capables d'écarter le jeu et profiter des espaces créés par le Grec en attaque. Gary Trent Jr a été prolongé à prix cassé, une belle prise après sa très bonne série contre les Pacers (18.8 points à 50% derrière l'arc), tout comme Taurean Prince (38.4% de loin en carrière) et Ryan Rollins (40.8% en 2024-2025). Ce dernier devrait se disputer les minutes à la mène avec Kevin Porter Jr, intéressant depuis son transfert à Milwaukee en février, et Cole Anthony, une des principales recrues de l'été. Des apports ciblés qui, sur le papier, ne font pas basculer les Bucks dans une nouvelle dimension.
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Thanasis Antetokounmpo, Cole Anthony, Gary Harris, Mark Sears (two-way), Myles Turner
Départs : Pat Connaughton, Damian Lillard, Brook Lopez, Vasilije Micic
LE JOUEUR À SUIVRE : GIANNIS ANTETOKOUNMPO
Au-dessus des 30 points de moyenne pour la troisième saison consécutive, sur le podium du vote pour le MVP pour la cinquième fois en sept saisons… Giannis Antetokounmpo pourrait difficilement en faire plus pour emmener les Bucks vers les sommets de l'Est. C'est pourtant la tâche, pas loin d'être herculéenne, qui l'attend cette saison.
Le « Greek Freak » n'a cette fois plus de All-Stars à ses côtés, chose qui ne lui était arrivée qu’une seule fois en carrière, en 2014/15. Il n'était alors qu'un projet, que personne ou presque ne voyait atteindre un niveau pareil. C'est sur lui que reposent les espoirs de toute une franchise. Une franchise qui peine à lui offrir les conditions et la stabilité pour parvenir aux objectifs de sa star.
Giannis Antetokounmpo ne cache plus vraiment son début d'impatience après plusieurs années d'échec. Et s'il reste d'une fiabilité exemplaire, cela ne suffisait pas jusque-là pour s'imposer parmi le gratin de l'Est. Myles Turner, Bobby Portis et Kyle Kuzma peuvent-ils suffire à le convaincre de s'inscrire dans la durée ? Ça n'est vraiment pas certain, et les prochains mois s'annoncent cruciaux pour l'une des principales stars de la ligue…
Moyenne d'âge : 27,5 ans
Masse salariale : 180,8 millions de dollars (25e)
LE SCÉNARIO IDÉAL
Jrue Holiday, puis Khris Middleton et maintenant Brook Lopez : les vestiges du titre de 2021 ont été peu à peu balayés par Milwaukee. Cette place nette a eu le mérite de redistribuer les rôles et les responsabilités… Pour en confier encore davantage à Giannis Antetokounmpo. L'intérieur grec reste un des joueurs les plus dominateurs de la ligue, capable de mettre en pièces toutes les défenses, surtout avec un tir à mi-distance devenu correct (43.9% de réussite pour ses tirs pris entre 5 mètres et la ligne à 3-points en 2024/25).
Véritable meneur de jeu de l'effectif, il peut compter sur un effectif rempli de shooteurs pour profiter de ses fixations et sanctionner les adversaires. De quoi retrouver le Top 4 de la conférence Est, affaiblie par les blessures. De quoi satisfaire Giannis Antetokounmpo jusqu'aux playoffs, en espérant ne pas seulement y jouer les faire-valoir…
LE PIRE SCÉNARIO
Il faudrait plutôt parler de scénarios au pluriel. Le premier consisterait en un bis repetita des derniers opus, avec des espoirs mesurés en arrivant en playoffs et une élimination rapide sans gloire qui pourrait achever de convaincre Giannis Antetokounmpo que son futur ne s'écrit plus dans le Wisconsin. Un autre, plus extrême, verrait le Grec en souffrance après un été chargé et une première partie d'exercice à devoir être au four et au moulin. Sans son « Greek Freak », ses 15 matchs manqués en moyenne sur ces quatre dernières saisons et ses deux campagnes de playoffs 2023 et 2024 conclues à l'infirmerie, les Bucks plongeraient vraisemblablement au classement.
Et il existe celui, pas forcément improbable, où Milwaukee ne subirait aucun réel coup du sort, mais ne serait tout simplement pas au niveau de l'élite de l'Est ou de la NBA. Les lignes arrières Porter – Trent Jr – Anthony – Green – Rollins – Harris n'offrent que très peu de garanties de production et de régularité. Kyle Kuzma a, lui, encore tout à prouver dans le rôle de deuxième option offensive d'une équipe ambitieuse.
Autant de motifs d'inquiétude qui pourraient voir les Bucks glisser lentement vers la zone du play-in, au risque là aussi de contrarier les desseins de son joueur vedette, voire de le pousser à vite réclamer son transfert.
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Jazz | 14 – Pelicans | 13 – Kings | 12 – Suns | 11 – Blazers |
10 – Grizzlies | 9 – Spurs | 8 – … | 7 – … | 6 – … |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Nets | 14 – Hornets | 13 – Wizards | 12 – Raptors | 11 – Bulls |
10 – Heat | 9 – Pacers | 8 – Sixers | 7 – Celtics | 6 – Hawks |
5 – Pistons | 4 – Bucks | 3 – … | 2 – … | 1 – … |