30 jours/30 équipes : Golden State Warriors

À quelques jours du début de la saison régulière, Basket USA en termine de sa traditionnelle présentation, franchise par franchise, de la saison NBA à venir. Comme chaque année, celle-ci prend la forme d’un compte à rebours, des équipes attendues dans les tréfonds du classement à notre favori pour le titre de champion.

Aujourd’hui, place aux Warriors qui comptent toujours sur leur « Big Three » et sur l’addition d’un ancien ennemi juré, Chris Paul, pour retrouver leur trône.

Après leur titre en 2022, les Warriors sont passés du paradis à l’enfer en l’espace de quelques mois. L’altercation entre Draymond Green et Jordan Poole lors du training camp a fracturé le vestiaire et les performances de Golden State en ont souffert pendant toute la saison. Outre le mal-être compréhensible de Jordan Poole, les Warriors ont tenté, sans réussite, de rajeunir leur équipe. Les défaites se sont accumulées en début de saison, les blessures et absences se sont enchainées et malgré un chef d’œuvre de Stephen Curry qui leur a permis de sortir les Kings au premier tour des playoffs, ils ont été dominés par les Lakers en demi-finale de conférence.

Cette élimination face à Los Angeles était la première avant les NBA Finals, en playoffs, depuis l’arrivée de Steve Kerr en 2015, et la première série depuis 2013 sans une victoire à l’extérieur. Le départ de Bob Myers, GM et architecte de la dynastie de Golden State, a fait planer le doute sur l’avenir des Warriors mais son remplaçant, Mike Dunleavy Jr, a pris le relais en fixant une direction claire pour la franchise de la Baie.

Maximiser les dernières saisons au sommet de Stephen Curry

Après trois saisons de cohabitation délicate entre les vétérans et les jeunes prometteurs, mais encore verts, les dirigeants de Golden State ont décidé de tout miser sur leurs légendes, tournant la page de la « double timeline » qui se conclut donc avec un titre, mais qui n’était finalement pas viable sur le long terme.

Avec un Stephen Curry à 35 ans mais toujours au sommet de son art, les Warriors ont donc non seulement prolongé Draymond Green mais ils ont également dit au revoir à Jordan Poole dans un transfert à sensation qui a amené Chris Paul, l’ennemi public numéro un, à faire le chemin inverse.

En allant chercher CP3, mais aussi Dario Saric et Cory Joseph, et en draftant deux jeunes joueurs moins « bruts » que James Wiseman, Patrick Baldwin Jr. ou encore Ryan Rollins, les Warriors misent tout sur l’expérience pour entourer Stephen Curry, Klay Thompson et Draymond Green. Avec également Andrew Wiggins, Kevon Looney, Gary Payton II, Jonathan Kuminga et Moses Moody ancrés solidement dans la rotation de Steve Kerr, les Warriors ont sur le papier un effectif solide qui doit pouvoir leur permettre de rester dans le Top 4 de la conférence Ouest et, si tout se passe comme ils le souhaitent, récupérer le titre NBA en fin de saison…

LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ

Arrivées : Chris Paul (Suns), Dario Saric (Suns), Cory Joseph (Pistons), Brandin Podziemski, Trayce Jackson-Davis, Usman Garuba
Départs : Jordan Poole (Wizards), Donte DiVincenzo (Knicks), Andre Iguodala (retraite), Anthony Lamb, JaMychal Green, Ty Jerome (Cavs), Patrick Baldwin Jr. (Wizards), Ryan Rollins (Wizards)

LE JOUEUR À SUIVRE : CHRIS PAUL

À bien des égards, Chris Paul représente à la fois tous les espoirs et les craintes de Golden State.

Une fois le choc de voir CP3 sous le maillot de Golden State passé, il est facile de voir comment le « Point God » peut amener de la diversité à sa nouvelle équipe. Son intelligence de jeu, sa gestion du cuir et sa science du « pick & roll », le tout placé dans le jeu collectif et plein de mouvements des Warriors, pourraient être dévastateurs tant il bénéficiera des espaces créés notamment par Stephen Curry et Klay Thompson.

Évidemment, Chris Paul n’est pas aussi électrique que Jordan Poole, mais il est beaucoup plus rigoureux. Sa présence sur le terrain, en particulier quand Stephen Curry souffle, devrait hausser le niveau du deuxième cinq et devrait également aider à diminuer le nombre de ballons perdus des Warriors. Deux problèmes récurrents pour Golden State.

Durant cette phase de préparation, Chris Paul a l’air en jambe mais c’est évidemment en avril, mai et potentiellement en juin que sa saison, et celle des Warriors, sera jugée. La réussite de la campagne de Chris Paul et de celle de Golden State devraient donc être intimement liées, pour le meilleur ou pour le pire…

Moyenne d’âge : 28.8 ans
Masse salariale : 194.3 millions de dollars (1er)

LE SCÉNARIO IDÉAL

Jordan Poole parti, les Warriors retrouvent leur cohérence et une meilleure alchimie générale. Draymond Green est particulièrement motivé afin de démontrer qu’il mérite la confiance de Golden State, ainsi que sa nouvelle prolongation de contrat, et la troupe de Steve Kerr s’installe rapidement dans le Top 3 de la conférence Ouest, en parvenant à gagner autant à l’extérieur qu’à domicile, contrairement à la saison passée.

Chris Paul apporte toute sa rigueur, et il permet aux jeunes Jonathan Kuminga et Moses Moody de passer un cap, pour ainsi mieux faire souffler Stephen Curry et Klay Thompson, ce dernier se rapprochant de son tout meilleur niveau, en retrouvant un gros impact défensif et en s’intégrant mieux au rythme offensif. Globalement, Steve Kerr peut s’appuyer sur un groupe intelligent et qui sait mettre en place ses préceptes offensifs et défensifs.

De quoi attaquer les playoffs en position de force, avec un Chris Paul à 100% de ses moyens pour la lutte finale, et qui parvient à récupérer sa bague aux côtés de ses anciens meilleurs ennemis…

LE PIRE SCÉNARIO

Le poids des ans se fait rapidement sentir pour ce groupe particulièrement âgé, en particulier chez les cadres. Stephen Curry, Klay Thompson, Draymond Green et Chris Paul doivent gérer les pépins physiques tout en s’accrochant dans une conférence Ouest dense, dans laquelle ils n’ont pas vraiment le temps de se reposer.

Pour Steve Kerr, c’est un nouvel équilibre compliqué, d’autant que Chris Paul accepte mal son rôle de 6e homme, et que le duo Paul/Green exaspère tous les arbitres de la ligue…

À l’expérience, Golden State parvient à se maintenir dans le peloton de la conférence Ouest mais les Warriors ont bien du mal à trouver du rythme avant les playoffs. Et sans trop de surprise, d’autres formations sont mieux armées qu’eux, et plus frais physiquement, lorsque les choses sérieuses commencent.