Un Devin Booker All-Star, un entraîneur qui apporte une vraie culture : il était temps d’accélérer la reconstruction à Phoenix, alors la franchise a échangé Ricky Rubio et Kelly Oubre Jr. contre Chris Paul dans l’espoir qu’il refasse le coup du Thunder et que les Suns retrouvent les playoffs pour la première fois depuis 11 ans.
LE BON MOMENT POUR ACCÉLÉRER
Car oui, les Suns ont raté les playoffs pour la dixième fois de suite l’an passé. Ils n’avaient malgré tout jamais été aussi proches d’y retourner, terminant à égalité avec Memphis à la 9e place après un bilan parfait de huit victoires en huit matchs dans la « bulle », mais ratant le « play in » à cause du « tie breaker ». La direction aurait pu jouer la carte de la patience en capitalisant sur cette éclaircie. Elle a préféré sortir de sa manche le joker Chris Paul.
Le moment est donc venu de franchir un cap dans cette reconstruction bâtie à coups de défaites, de choix de Draft et de changements d’entraîneurs, autour du patient Devin Booker. Ce dernier a obtenu sa première sélection au All-Star Game en février et Monty Williams a enfin réussi à mettre en place des bases intéressantes (contrairement à Earl Watson, Jay Triano ou Igor Kokoskov). Deandre Ayton, Mikal Bridges et Cameron Johnson ont eux prouvé que des top picks pouvaient progresser sereinement dans l’Arizona (contrairement à Marquese Chriss, Josh Jackson ou Dragan Bender) et leur réussite n’est pas étrangère au rebond du club.
Ricky Rubio et Aron Baynes ont eux démontré que ce sont souvent les vétérans qui font la différence dans ce genre de projet. La direction l’a bien compris, et a décidé de tirer un trait sur l’énergique Kelly Oubre Jr. pour récupérer Chris Paul, le meneur de 35 ans qui a fait des miracles à Oklahoma City.
CHRIS PAUL COMME À OKC ?
« CP3 » touchera 41.4 millions cette saison et dispose d’une « player option » à 44.2 millions pour l’an prochain, mais Phoenix estime que ce n’est pas trop cher payé pour un magicien. Il y a un an, tout le monde se demandait ce que le Thunder allait bien pouvoir faire avec son gros contrat. La réponse : finir cinquième à l’Ouest en boostant la confiance de Shai Gilgeous-Alexander, Dennis Schroder ou encore Danilo Gallinari (avant de l’échanger contre une ribambelle de tours de Draft).
À 35 ans, CP3 a réussi l’exploit de faire oublier son salaire. À Phoenix, si son physique tient, il peut être la pièce manquante du puzzle, le joueur parfait pour totalement libérer Devin Booker et régaler Deandre Ayton sur le pick-and-roll, encadrer Mikal Bridges, Cam Johnson ou Cameron Payne, imposer sa rigueur et sa hargne des deux côtés du terrain et donner une véritable identité aux Suns, sous les ordres d’un Monty Williams qu’il connaît bien.
Un certain Jae Crowder sera également là pour contrôler que tout le monde se donne à fond, comme à Boston ou Miami l’an passé derrière Jimmy Butler. Il avait le choix entre 14 équipes mais a choisi Phoenix car le projet et le rôle qui l’attendent sont vraiment séduisants. Langston Galloway et E’Twaun Moore ont été signés en complément pour poser les fondations d’un projet dans l’ère du temps, articulé autour de la défense, du rythme et des 3-points.
À ça, il faut ajouter la prolongation du toujours précieux Dario Saric, du hargneux Jevon Carter, et la sélection de l’intéressant Jalen Smith en dixième position à la dernière Draft. Personne ne l’attendait si haut mais la direction du club est sûre de ce qu’elle fait avec cet intérieur qui « cochait toutes les cases ». Il n’aura pas à cocher celle d’être « efficace immédiatement » et c’est une nouveauté à Phoenix : on ne regarde plus vers la Draft, mais vers les playoffs.
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Dario Saric, Jevon Carter, Jalen Smith, Chris Paul (Thunder), Abdel Nader (Thunder), Jae Crowder (Heat), E’Twaun Moore (Pelicans), Langston Galloway (Pistons), Damian Jones (Hawks)
Départs : Aron Baynes (Raptors), Ricky Rubio (Timberwolves), Kelly Oubre Jr. (Thunder), Elie Okobo (Brooklyn), Frank Kaminsky (Kings), Jalen Lecque (Thunder), Ty Jerome (Thunder), Cheick Diallo
LE JOUEUR À SUIVRE : DEVIN BOOKER
Il ne manque que les victoires à Devin Booker pour entrer dans cette catégorie des superstars dont il rêve mais qu’il n’a pu goûter que le temps d’un week-end en février, puis pendant quinze jours dans la bulle quand tout le monde le regardait (deuxième au classement du meilleur joueur de la reprise avec 30.5 points de moyenne.)
L’arrivée d’un autre All-Star ne le mettra pas dans l’ombre, au contraire, elle doit le rapprocher du soleil et il se réjouit de voir ses patrons ambitieux. Surtout quand on parle de CP3, dont la « grinta » ne peut qu’être bénéfique au « go-to-guy » local – il n’y a qu’à voir l’effet qu’il a eu sur Shai Gilgeous-Alexander l’an passé.
Après cinq années de progression constante, « Book » est à maturité pour quitter les bas-fonds de la ligue, porter les Suns vers les playoffs et s’imposer comme une star parmi les stars.
MOYENNE D’AGE : 26.1 ans
MASSE SALARIALE : 124.8 millions (19e sur 30)
HYPE PREVIEW |
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Cleveland | 14 – Detroit | 13 – New York | 12 – Charlotte | 11 – Chicago |
10 – Orlando | 9 – Washington | 8 – Indiana | 7 – Atlanta | 6 – |
5 – | 4 – | 3 – | 2 – | 1 – |
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Oklahoma City | 14 – Sacramento | 13 – Minnesota | 12 – San Antonio | 11 – Memphis |
10 – New Orleans | 9 – Houston | 8 – Phoenix | 7 – | 6 – |
5 – | 4 – | 3 – | 2 – | 1 – |