Officiellement annoncé la semaine dernière, le début de la « free agency » 2020 est prévu pour le 20 novembre, deux jours seulement après la Draft. Quant aux signatures, elles pourront être officialisées à partir du 22 novembre, juste après le traditionnel moratoire dont la durée est exceptionnellement passée de trois à deux jours.
Si le marché des « free agents » n’est pas le plus alléchant qui soit cette année, contrairement à celui qui aura lieu en 2021 par exemple, il va tout de même y avoir quelques bonnes affaires à réaliser, notamment au poste d’arrière. Comme souvent, la situation devrait rapidement se décanter avec les premières signatures et les premiers échanges.
Bon à savoir : les montants du « salary cap » et de la « luxury tax », respectivement fixés à 109.1 et 132.6 millions de dollars, n’ont pas évolué par rapport à la saison dernière, malgré le lourd impact financier des crises diplomatique (Chine) et sanitaire (Covid-19).
À lire : le Top 10 des meneurs de jeu.
1 – Bogdan Bogdanovic (28 ans – protégé – Sacramento Kings)
Statistiques en 2019-20 : 15.1 points, 3.4 rebonds, 3.4 passes et 1.0 interception.
Le transfert entre Milwaukee et Sacramento semblait avoir scellé le sort de Bogdan Bogdanovic. Finalement, la transaction devrait capoter et le (supposé) meilleur arrière de cette « free agency » 2020 testera le marché pour la toute première fois, sans savoir de quoi sera fait son avenir. Il y rencontrera probablement d’autres franchises que les Kings, qui auront tout de même la possibilité de s’aligner sur des offres extérieures.
À 28 ans, l’arrière serbe pourrait donc ouvrir prochainement un nouveau chapitre de sa carrière, que ce soit à Sacramento ou ailleurs, de préférence dans un rôle de titulaire. Bien qu’il excelle tout aussi bien dans un rôle de sixième homme. Une chose est sûre, il devrait réussir à décrocher un joli contrat dans les jours à venir.
2 – Jordan Clarkson (28 ans – non protégé – Utah Jazz)
Statistiques en 2019-20 : 15.2 points, 2.6 rebonds et 1.9 passe.
Depuis son arrivée par la petite porte en NBA, à l’été 2014, Jordan Clarkson est progressivement passé d’un rôle de meneur de jeu à un rôle de pur deuxième arrière. Et c’est désormais à ce poste qu’il excelle le plus pour y exprimer pleinement ses qualités d’attaquant. Tout aussi efficace avec ou sans ballon, de loin comme de près, le joueur de 28 ans s’est rapidement rendu indispensable au Jazz, qui était allé le chercher à Cleveland en fin d’année dernière.
Parmi les sixièmes hommes les plus réguliers de la Ligue, l’ancien « combo guard » des Lakers et des Cavaliers est une valeur sûre de la NBA lorsqu’il s’agit de dynamiser les « second-units » adverses, à l’instar de Dennis Schröder, Lou Williams ou encore Derrick Rose. Il y a donc fort à parier qu’il obtiendra plusieurs propositions séduisantes cet automne. À commencer par celle de la franchise de l’Utah ?
3 – Kentavious Caldwell-Pope (27 ans – non protégé – Los Angeles Lakers)
Statistiques en 2019-20 : 9.3 points, 2.1 rebonds et 1.6 passe.
Critiqué par bon nombre de fans des Lakers il y a encore un an, Kentavious Caldwell-Pope a brillamment répondu à ses détracteurs sur le parquet, afin de les faire taire au fil des mois. Dans l’ombre de LeBron James et Anthony Davis, le joueur de 27 ans s’est ainsi habitué à merveille à son rôle de « 3&D », au point d’afficher 38.5% de réussite à 3-points et d’être régulièrement missionné sur le meilleur extérieur adverse en défense.
Mieux encore, de par son adresse extérieure, « KCP » s’est avéré essentiel dans le parcours des « Purple & Gold » en playoffs, ponctuant notamment ses Finals avec 12,8 points de moyenne. Fort de ses récentes performances individuelles, le néo-champion a logiquement décliné sa « player option » de 8.5 millions de dollars pour mieux tester le marché, où il devrait bénéficier de plusieurs offres attractives. Reste à savoir s’il privilégiera l’argent au sportif.
4 – Malik Beasley (23 ans – protégé – Minnesota Timberwolves)
Statistiques en 2019-20 : 11.2 points, 2.7 rebonds et 1.4 passe.
D’un point de vue individuel, Malik Beasley a parfaitement su tirer profit de son changement d’équipe. Passé de Denver à Minneapolis lors de la dernière « trade deadline », il a immédiatement confirmé les différents espoirs entrevus dans le Colorado, malgré un bilan collectif guère reluisant. En 14 matchs disputés avec les Wolves, le joueur de 23 ans a ainsi tourné à quasiment 21 points et 5 rebonds de moyenne, affichant des pourcentages de réussite de 47% aux tirs et 43% à 3-points. Il semblait donc se diriger vers une intersaison faste, avec une importante revalorisation salariale à la clé.
Seul bémol, et il est de taille : le 19e choix de la Draft 2016 est désormais en proie à des problèmes judiciaires. D’abord arrêté pour possession de marijuana et dissimulation d’armes volées, puis ensuite accusé de menaces avec armes à feu (notamment sur son propre enfant), il doit prochainement passer devant le tribunal. En clair, cette situation pourrait coûter cher à l’ancien arrière des Nuggets, tant sur le plan judiciaire que financier. Rappelons également qu’il avait déjà refusé une prolongation de 30 millions de dollars sur trois ans à l’automne 2019, ce qui avait par la suite poussé ses dirigeants de l’époque à l’échanger.
En l’état, il reste difficile de savoir quelles seront les conséquences de cette inculpation. Une chose est sûre, la franchise du Minnesota conserve la main sur le dossier puisqu’elle dispose d’une « qualifying offer » afin de s’aligner sur toutes les offres extérieures.
À consulter : le tableau complet des échanges et des transferts
5 – Avery Bradley (29 ans – non protégé – Los Angeles Lakers)
Statistiques en 2019-20 : 8.6 points, 2.3 rebonds et 1.3 passe.
À l’image de Rajon Rondo, Markieff Morris ou Dwight Howard, Avery Bradley a redonné un sens à sa carrière en signant avec les Lakers. Champion pour la toute première fois, il s’est rapidement imposé dans le cinq de départ des Californiens grâce à son activité défensive et ses qualités dans ce domaine. Si son absence pour raisons personnelles s’est faite sentir à l’entame de la « bulle », les « Purple & Gold » s’y sont peu à peu adaptés. Rendant sa prolongation de contrat plus incertaine que jamais ?
L’arrière de bientôt 30 ans (il les aura le 26 novembre, ndlr) vient en tout cas de décliner sa « player option » de 5 millions de dollars, afin de mieux tester le marché. Car les Bucks et les Warriors se montreraient intéressés par son profil de défenseur d’élite et, en ce sens, peut-être que son récent changement d’agent est annonciateur de ce qu’il compte faire dans les prochains jours…
6 – Wesley Matthews (34 ans – non protégé – Milwaukee Bucks)
Statistiques en 2019-20 : 7.4 points, 2.5 rebonds et 1.4 passe.
Comme Avery Bradley, Wesley Matthews sera particulièrement courtisé par différents prétendants au titre – dont les Lakers justement – lors de cette « free agency ». En plus d’être un défenseur chevronné, il fait effectivement partie des bons shooteurs à 3-points de la ligue (38% de réussite en carrière). Son profil ne manquera ainsi pas d’intéresser les équipes en quête d’un « 3&D » expérimenté pour renforcer leur traction arrière.
À 34 ans, l’ancien élève de Marquette continuera donc à coup sûr son aventure en NBA au sein d’une formation lui offrant la possibilité de remporter sa première bague de champion. En plus des deux franchises de Los Angeles et des Bucks, où il évolue depuis un an, les Warriors, les Mavericks, les Celtics ou encore le Heat pourraient tenter de l’enrôler. Mais se contentera-t-il d’un salaire au minimum, lui qui vient tout juste de décliner sa « player option » de 2.7 millions de dollars ?
7 – Alec Burks (29 ans – non protégé – Philadelphia 76ers)
Statistiques en 2019-20 : 15.0 points, 4.3 rebonds et 2.9 passes.
En raison de différents pépins physiques et d’un cruel manque de confiance, Alec Burks avait peu à peu disparu des radars depuis le mois de décembre 2015. Mais contre toute attente, les malheurs des Warriors lui ont permis de sortir la tête de l’eau et de relancer sa carrière. Sans Stephen Curry ni Klay Thompson, le joueur de 29 ans était l’un des rares membres de Golden State capable de créer des différences et des décalages en attaque. Ses bonnes prestations lui ont ensuite permis d’atterrir à Philadelphie, où il a fini la saison, toujours en tant qu’energizer.
L’ancien arrière du Jazz aura désormais à coeur de parapher un contrat sur le long terme, avec une équipe en manque de talent offensif sur son banc, histoire de concrétiser financièrement ses récentes performances. Et compte tenu de la faiblesse du marché, il ne devrait pas avoir trop de mal à trouver un nouveau point de chute, que ce soit chez un prétendant au titre ou une franchise moins compétitive.
8 – Dion Waiters (28 ans – non protégé – Los Angeles Lakers)
Statistiques en 2019-20 : 11.1 points, 2.4 rebonds et 2.0 passes.
Contrairement à certains de ses coéquipiers, Dion Waiters n’a malheureusement pas pu se relancer chez les Lakers, malgré des débuts prometteurs. Il en aura au moins profité pour décrocher le premier titre de sa carrière, en ayant un rôle insignifiant (ou presque) en raison de sa blessure à l’aine contractée lors de la demi-finale de conférence face aux Rockets.
À 28 ans, le 4e choix de la Draft 2012 s’apprête ainsi à tester le marché en étant principalement en quête de temps de jeu, afin de donner un second souffle à sa carrière. Il faut dire qu’il n’aura pas à trop se préoccuper de l’aspect financier car les Grizzlies, qui l’avaient coupé en février dernier, lui devront encore près de 13 millions de dollars l’an prochain. Pétri de talent, l’arrière sait donc ce sur quoi il lui faut se focaliser lors de cette intersaison.
9 – Bryn Forbes (27 ans – non protégé – San Antonio Spurs)
Statistiques en 2019-20 : 11.2 points, 2.0 rebonds et 1.7 passe.
Il n’est peut-être pas le joueur des Spurs le plus connu, mais Bryn Forbes n’en reste pas moins intéressant par son adresse à 3-points (40% en carrière). Sa présence dans le cinq de départ était effectivement essentielle pour les hommes de Gregg Popovich car, contrairement à Dejounte Murray ou DeMar DeRozan, il apportait de l’espace afin de rendre l’attaque texane moins prévisible notamment.
Mais pour le conserver, les dirigeants de San Antonio vont probablement devoir faire avec une concurrence féroce puisque les shooteurs seront particulièrement courtisés cette année encore. Si ses qualités dans ce domaine devraient sans doute permettre à l’arrière de 27 ans d’obtenir un joli chèque, ses lacunes défensives devraient dans le même temps l’empêcher de toucher autant qu’un Kentavious Caldwell-Pope par exemple. Pour autant, l’ancien élève de Michigan State ne manquera pas d’offres cet automne.
10 – Kent Bazemore (31 ans – non protégé – Sacramento Kings)
Statistiques en 2019-20 : 8.8 points, 4.3 rebonds, 1.4 passe et 1.1 interception.
Joueur solide de rotation depuis plusieurs années maintenant, Kent Bazemore a connu une saison 2019-20 relativement compliquée, tant sur le plan individuel que collectif. Passé par les Blazers puis les Kings, il a vu ses statistiques personnelles – déjà loin d’être en adéquation avec son salaire – baisser quelque peu.
Prolongé par les Hawks pour 70 millions de dollars sur quatre ans à l’été 2016, l’ancien arrière/ailier des Warriors et des Warriors ne pourra évidemment pas parapher un contrat similaire lors de cette intersaison. En revanche, sa qualité de shoot et sa capacité à défendre efficacement sur plusieurs positions attirera tout de même l’oeil de quelques dirigeants.
Mentions : Jamal Crawford, J.R. Smith, Langston Galloway, Tyler Johnson, Marco Belinelli, Pat Connaughton, Brandon Knight, Courtney Lee, Garrett Temple, Jordan McRae, E’Twaun Moore, Treveon Graham, DeAndre’ Bembry, Troy Daniels, Sterling Brown, David Nwaba, Shaquille Harrison, Garrison Matthews, Gary Payton II…
LEXIQUE |
Free agency : période comprise entre le 20 novembre 2020 et (sans doute) mars 2021. Elle permet aux franchises de recruter des joueurs libres de tout contrat, mais aussi de procéder à des échanges. Dès vendredi, il faut s’attendre à une multitude de signatures de joueurs en fin de contrat et, généralement, les plus gros free agents sont signés très rapidement, souvent dès les premières minutes de l’ouverture du marché.
Free agent : joueur qui se retrouve libre de tout contrat. Il peut être soit protégé (restricted) soit non protégé (unrestricted). S’il est non protégé, un joueur peut signer où il le souhaite, sans que son ancienne équipe n’ait son mot à dire. En revanche, s’il est protégé, il dépend encore de son ancienne équipe car celle-ci dispose d’une qualifying offer lui permettant de s’aligner sur n’importe quelle offre émise par une autre franchise et acceptée par le joueur en question. En clair, cette ancienne équipe peut décider de conserver (ou non) son joueur.
Salary cap : c’est la masse salariale définie par la NBA. Pour la saison à venir, elle sera encore de 109 millions de dollars, mais les franchises ont la possibilité de la dépasser, lorsqu’elles prolongent leurs propres joueurs ou grâce à des « exceptions ».
Luxury tax : le salary cap n’est pas strict en NBA, et la Ligue autorise les franchises les plus riches à dépasser le seuil fixé avec une marge de tolérance d’environ 20%. En l’occurrence, cette année, les franchises peuvent dépenser jusqu’à 132 millions de dollars. Ensuite, pour chaque dollar dépensé au-dessus de ce plafond, les franchises doivent verser la luxury tax à la Ligue. Une sorte d’impôt qui peut coûter cher, très cher même, bien que la crise sanitaire ait rendu la NBA plutôt clémente la saison passée.
Trade deadline : date limite à partir de laquelle il n’est plus possible d’effectuer le moindre échange.
Qualifying offer : proposition faite par une franchise à l’un de ses joueurs se trouvant dans la dernière année de son contrat rookie. Basée sur son ancien salaire, cette offre permet de prolonger le joueur pour un an et de s’aligner sur n’importe quelle offre faite au joueur par une autre franchise. Si le joueur ne rempile pas avec son équipe l’année de la qualifying offer, il est automatiquement libre la saison prochaine et son équipe ne pourra alors pas s’aligner sur quelconque offre extérieure.
Player option : possibilité pour un joueur d’activer (ou non) la dernière année de son contrat, afin de terminer son bail ou de devenir free agent avec un an d’avance.