Cette nuit, San Antonio a donné une véritable leçon à Dallas, s’imposant dans les grandes largeurs (93-71) sur son parquet.
Le plus fou, c’est que les hommes de Gregg Popovich ont inscrit la bagatelle de 16 tirs à trois points (sur 33 tentatives) pour 48 de leurs 93 points. Une efficacité redoutable derrière l’arc qui ne doit rien au hasard.
Décryptage.
Permis de tirer en début de match
Au fur et à mesure que Tim Duncan et les éléments clefs des Spurs vieillissent, Gregg Popovich appuie de plus en plus son jeu sur le shoot à 3 points. San Antonio est ainsi la sixième équipe de la ligue qui shoote le plus derrière l’arc, mais surtout la deuxième plus efficace derrière Boston.
Comment est-ce possible ? D’abord en laissant toute liberté aux shooteurs en début de match. S’ils ont un peu d’espace sur leur défenseur ou après un écran, Gary Neal et les siens ont le permis de tirer.
Cela offre un double avantage : tester l’adresse de ses propres shooteurs et mettre immédiatement la pression sur l’équipe adverse.
Mais cela ne veut pas dire que les shoots en première intention sont interdits durant le reste de la rencontre. Loin de là.
L’utilisation des corners, zone délaissée par les défenses
L’efficacité des Spurs est également due à une bonne utilisation des coins du terrain, une zone souvent oubliée par les défenses. Ainsi, un bon écran de Tim Duncan libère complètement Gary Neal.
La moindre erreur de rotation est aussitôt exploitée, ici par Richard Jefferson. Delonte West est ainsi totalement perdu au milieu des mouvements adverses et Dirk Nowitzki se retrouve à défendre sur deux joueurs. Il choisit DeJuan Blair et laisse l’ailier seul dans le corner.
La sentence est la même lorsque les Mavericks se mettent en zone. Lamar Odom a suivi Kawhi Leonard et Matt Bonner se retrouve tout seul dans le coin.
Le trois points qui vient après la deuxième aide
Mais ce qui rend les Spurs si efficaces de loin, c’est principalement leur capacité à créer les décalages pour leurs shooteurs. En plus des tirs en première intention et des shoots dans le corner, ils multiplient l’appel aux aides de la défense adverse afin de s’offrir de l’espace.
On pourrait presque appeler ces tirs les « shoots de la deuxième aide ». Le schéma est toujours le même. Un écran sur le meneur ou l’arrière qui porte le ballon, obligeant les adversaires à changer. Tony Parker, T.J. Ford et les autres attaquent alors l’axe de la défense avec un adversaire plus grand, mais moins rapide sur eux.
Voyant leur coéquipier dépassé, un troisième joueur doit venir gêner la pénétration, c’est la deuxième aide. C’est à ce moment-là qu’un joueur des Spurs se décale à 3 points et reçoit le ballon.
Après l’écran de Tiago Splitter, Brendan Haywood ne peut ainsi pas suivre Tony Parker et Vince Carter doit bloquer l’accès au cercle, découvrant Richard Jefferson. Dans l’absolu, il faudrait une troisième aide pour bien couvrir tous les shooteurs texans. Mais celle-ci se fait rarement, ou arrive trop tard.
Ici, c’est la même chose avec un Lamar Odom qui ne peut pas faire l’aller-retour.
Et la séquence peut se répéter inlassablement…
Hier soir, Rick Carlisle a eu beau tester un maximum de combinaisons, il n’a jamais réussi à trouver celle qui pourrait à la fois gérer correctement les changements sur les écrans et l’aide qui doit suivre.
L’efficacité des Spurs à 3 points est-elle suffisante ?
L’année dernière, déjà, San Antonio avait réalisé une superbe saison régulière grâce à cette adresse à 3 points. Lors des playoffs, ils étaient toutefois tombés sur des Grizzlies qui pouvaient freiner cette stratégie grâce à des arrières vifs et un système d’aides qui ne leur offraient pas de shoots ouverts.
Hier soir, Dallas n’avait malheureusement pas tout ça. Et, dans ces conditions, il lui était simplement impossible de rivaliser.