Quatre ans après avoir marqué l’histoire des Bucks avec ce titre de champion NBA, et quelques mois après son transfert aux Wizards, Khris Middleton était de retour au Fiserv Forum, cette fois sous un autre maillot. Pour la première fois depuis son transfert, il a foulé le parquet de Milwaukee en tant que visiteur. L’émotion était palpable : pour lui, pour ses anciens coéquipiers, et pour tout un public qui ne l’a jamais oublié.
Dès la présentation des équipes, la salle s’est levée pour acclamer l’ancien numéro 22. L’émotion est encore montée d’un cran lorsque la traditionnelle vidéo hommage de deux minutes est apparue sur les écrans géants, retraçant ses douze saisons à Milwaukee : ses shoots décisifs, sa complicité avec Giannis Antetokounmpo, et bien sûr, la bannière du titre NBA 2021.
À la fin de la vidéo, Khris Middleton s’est avancé seul sur la ligne des lancers-francs, a levé les bras vers les gradins… et le Fiserv Forum a explosé.
Une légende des Bucks
« C’est bizarre, quand tu quittes un endroit où tu as passé autant de temps, tu sens qu’un morceau de toi reste là », a-t-il confié au Milwaukee Journal Sentinel. « Mais c’est la vie. Je suis juste heureux de pouvoir revenir, revoir les gens, jouer ici à nouveau. »
Échangé à Washington en février dernier, Khris Middleton a tourné la page d’une aventure unique. Arrivé en 2013 des Pistons avec le simple statut de second tour de Draft, il sera le fil conducteur de la transformation des Bucks, de franchise en reconstruction à championne NBA.
En douze saisons, il est devenu le meilleur shooteur à 3-points de l’histoire de Milwaukee, le deuxième en nombre de matchs et de minutes jouées, le troisième au classement des points et des passes décisives, et surtout un triple All-Star, champion olympique avec Team USA et bien sûr champion NBA.
« C’était un peu comme assister à ses propres funérailles »
Mais au-delà des statistiques, c’est son duo avec Giannis qui restera gravé dans la mémoire collective. Une complicité visible dans leurs multiples accolades en marge de la rencontre, remportée par les Bucks.
« Je sais qu'elle n'a pas aimé que je dise ça, mais j’ai dit à ma mère que revenir ici, c’était un peu comme assister à ses propres funérailles » a-t-il lâché . « C’est comme ça pour les sportifs. On bouge, on est échangés, on a droit aux vidéos hommage… et on revoit une partie de notre vie passée. C’est triste, d’une certaine manière, mais aussi excitant, parce que tu réalises tout ce que tu as accompli — et tu es là pour le voir, ce qui rend le moment encore plus spécial. Tu reçois ces fleurs, tu reçois cet amour. Au fond, je pense que c’est tout ce que les joueurs — et les gens en général — recherchent : sentir cet amour, et se sentir respectés. »
Avec 23 points à 9/14 au tir, 6 rebonds et 3 passes, Khris Middleton a prouvé qu’il n’avait rien perdu de son toucher. À la sirène finale, il a reçu une troisième standing ovation. En regagnant le tunnel des visiteurs, il a levé le poing, les yeux humides.
« Les standing ovations, c’est quelque chose de vraiment unique, je trouve. Je ne m’attendais pas à autant d’amour et de reconnaissance de la part des fans… c’est incroyable. Je pense qu’on s’imagine tous, quand on est gamin, saluer une foule de 20 000 personnes. Et aujourd’hui, j’ai enfin vécu ce moment-là. C’était vraiment génial. »