La barre symbolique de la vingtaine de matchs dépassée pour l’intégralité des équipes NBA, il est temps de tirer les enseignements du premier quart de la saison. BasketUSA vous propose de le faire en cinq volets : les places fortes, les outsiders, les bonnes surprises, les déceptions et les cancres.
Après les places fortes et les outsiders en haut du classement, puis les bonnes surprises, on poursuit notre tour d’horizon du début de saison avec les déceptions. Elles sont en nombre, avec les Wolves, les Nets, les Lakers ou encore les champions en titre de Golden State. Attendues dans les premiers rôles, ces équipes se fondent pour le moment dans la masse, bien en-deçà des espérances.
Brooklyn Nets (13-11)
S’il y a un net mieux sur la semaine qui vient de s’écouler à Brooklyn, qui reste sur quatre victoires de rang, dont une fessée contre Toronto, et cinq victoires sur ses six dernières sorties, les Nets font partie des déceptions de ce début de saison, à l’image d’un Ben Simmons (8 points, 7 rebonds, 6 passes) longtemps tâtonnant et beaucoup trop timoré, en plus d’être à nouveau sur le flanc.
Depuis sa promotion au poste d’entraîneur en chef après le départ volontaire de Steve Nash lâché par ses joueurs, Jacque Vaughn a pu compter sur un groupe solidaire, à l’image des soldats Royce O’Neale (10 points, 5 rebonds, 5 passes) et Nic Claxton (12 points, 8 rebonds) qui réalisent leur meilleure saison en carrière, voire Yuta Watanabe (8 points, 3 rebonds), qui complémentent parfaitement les grosses individualités du cinq majeur.
La dynamique est positive pour les Nets qui peuvent enfin se concentrer sur le jeu, et profitent de la grande forme de Kevin Durant (30 points, 7 rebonds, 5 passes), toujours aussi régulier dans ses performances.
En parallèle, le retour à temps plein de Kyrie Irving (25 points, 4 passes, 4 rebonds) permet aussi aux Nets de stabiliser leur attaque, alors que le banc continue de s’étoffer avec TJ Warren qui vient d’effectuer son grand retour après deux ans d’absence ou que Seth Curry retrouve peu à peu sa forme de saison.
Golden State Warriors (13-11)
Très fragiles à l’extérieur, à peine à l’équilibre à 13 victoires pour 11 défaites, les Warriors sont pourtant désormais virtuellement qualifiés pour les playoffs, à la 6e place de l’Ouest. Pourquoi ? Parce qu’ils disposent d’un certain Stephen Curry (31 points, 7 passes, 7 rebonds). La superstar a déjà aligné des matchs hallucinants à 47 et 50 points, prouvant s’il le fallait encore, qu’il est toujours au sommet de son art.
Mais à part Stephen Curry, qui n’a pas pu empêcher les siens de s’incliner 10 fois sur 12 à l’extérieur, il faut bien reconnaître que ça a longtemps été la soupe à la grimace dans la Baie. Auteur de très bons passages, dont une pointe à 41, Klay Thompson (17 points, 4 rebonds) n’a pas encore véritablement retrouvé l’intégralité de son basket. Draymond Green (9 points, 7 passes, 6 rebonds) a beau avoir retrouvé un peu de clinquant offensif, les Dubs manquent de profondeur de banc et Steve Kerr a dû vite revoir ses plans.
Alors que Golden State comptait s’appuyer sur deux groupes, celui des vétérans dans le cinq et les jeunes en sortie de banc, le coach a rapidement arrêté les frais avec ses « minots », à l’image de James Wiseman qui a été renvoyé faire ses gammes en G-League et Jonathan Kuminga qui a plutôt squatté le banc que les planches.
Du coup, ça va mieux pour les Warriors, qui ont remporté 7 de leurs 9 dernières sorties, et qui ressemblent aux champions en titre qu’on connait. En attendant de voir comment Steve Kerr va réintégrer ses jeunes…
Miami Heat (11-12)
À Miami, on dit toujours que la préparation physique est primordiale. Cette saison, ça coince avec une infirmerie qui ne désemplit pas, avec Jimmy Butler, Bam Adebayo, Tyler Herro, Duncan Robinson, Gabe Vincent, Caleb Martin ou encore Dewayne Dedmon qui ont ainsi tous manqué un ou plusieurs matchs.
Quand le vétéran Kyle Lowry (14 points, 6 passes, 5 rebonds) est le joueur le plus régulier, c’est mauvais signe.
Parmi les pires attaques de la Ligue, 23e avec 110.0 points inscrits en moyenne seulement, le Heat manque tout simplement de « bodies » (corps) ! Leur leader, Jimmy Butler (21 points, 7 rebonds, 6 passes) a déjà manqué 9 des 23 matchs de son équipe et Tyler Herro (19 points, 6 rebonds, 4 passes) en a lui raté 8. Bam Adebayo (21 points, 9 rebonds, 3 passes) et Kyle Lowry ont sauvé les meubles mais les attaques floridiennes sont un calvaire.
À la 11e place au classement des défenses, Miami n’arrive ainsi pas à voyager sereinement jusqu’à présent, avec 3 victoires seulement en 11 tentatives. Une fois au complet, le Heat a bon espoir de retrouver son rang à l’Est.
Minnesota Timberwolves (11-12)
Attendus au tournant après avoir réalisé l’un des plus gros échanges de la dernière intersaison en faisant venir Rudy Gobert, les Wolves pataugent pour le moment dans la gadoue, avec un bilan littéralement moyen et une défense en berne. L’association entre Rudy Gobert (14 points, 12 rebonds) et Karl-Anthony Towns (21 points, 8 rebonds, 5 passes) d’une part et entre Rudy Gobert et Anthony Edwards (23 points, 6 rebonds, 4 passes) d’autre part n’a pas vraiment convaincu jusqu’à présent. C’est peu dire…
La récente blessure de Karl-Anthony Towns complique encore les affaires de Chris Finch mais pourrait néanmoins s’avérer être un mal pour un bien avec davantage d’espaces pour Anthony Edwards à l’extérieur, et Rudy Gobert à l’intérieur. Et pourquoi pas un regain défensif ?
Sur les nerfs, les Wolves seront vite fixés alors que se profile un « road trip » périlleux de cinq matchs sur la Côte Ouest avec le Jazz, les Blazers (deux fois) et les Clippers pour un menu copieux.
Dallas Mavericks (11-11)
Non sans rappeler les Rockets de l’omnipotent James Harden, le jeu des Mavs cette saison ne fait clairement pas partie des plus plaisants à suivre, « one-man show » dédié exclusivement au talent d’un joueur hors-normes offensivement, Luka Doncic. Le problème, c’est que le basket reste un sport collectif et qu’avec un fonds de jeu aussi famélique et caricatural, ses coéquipiers restent clairement en retrait, voire carrément en coulisses.
Si Luka Doncic affole les compteurs avec trois triple-double à 40 points ou plus, les Mavs ne décollent pas, actuellement à la dernière place pour un strapontin en play-in ! La star slovène s’implique davantage défensivement, avec quasiment 2 interceptions par match, et Dallas est à la 8e place des meilleurs défenses. Mais c’est en attaque que ça bloque avec seulement trois joueurs à 10 points ou plus : Christian Wood (17 points, 8 rebonds), Spencer Dinwiddie (16 points, 5 passes) et Tim Hardaway Jr. (11 points).
JaVale McGee et Reggie Bullock sont deux rotations importantes qui sont actuellement en perdition, tout comme Davis Bertans ou Frank Ntilikina… Le coaching de Jason Kidd va être mis sous le microscope cette saison, alors que Kemba Walker va bientôt faire ses débuts sous la tunique texane.
New York Knicks (10-13)
Non qualifiés en playoffs la saison passée, les Knicks suivent encore le même chemin cette saison, actuellement à la même 11e place à l’Est. Les hommes de Tom Thibodeau alternent les bonnes performances (une victoire contre les Wolves) et les très mauvaises prestations (grosse défaite à Brooklyn). Pire, ils restent sur cinq défaites rageantes à la maison, au Garden.
L’arrivée de Jalen Brunson (21 points, 6 passes) a fait du bien à la mène mais l’instabilité chronique de RJ Barrett (19 points, 5 rebonds, 3 passes mais 28% à 3-points) et Julius Randle (21 points, 9 rebonds dont 33% à 3-points) limitent clairement le potentiel offensif des Knicks. Qui se privent donc volontairement de leur shooteur le plus prolifique la saison passée, Evan Fournier…
Les Knicks sont bons derniers à l’adresse à 3-points (moins de 32%), alors qu’ils figurent au 11e rang du plus grand nombre de tentatives par match (plus de 34) ! Tom Thibodeau ne trouve toujours pas son équilibre entre attaque et défense, et il faut voir combien de temps la direction lui laisse avant de vraiment s’inquiéter…
Los Angeles Lakers (9-12)
Cataclysmiques au démarrage, avec pas moins de dix défaites sur leurs douze premières rencontres, les Lakers se sont placés dans un bon trou pour lancer leur campagne. Depuis, ça fait sept victoires en neuf matchs et une vraie dynamique intéressante, avec le retour en grande forme d’Anthony Davis (27 points, 13 rebonds, 3 passes, 2 contres), suivi par LeBron James (29 points, 7 rebonds, 6 passes) qui a lui aussi retrouvé des jambes !
Replacé en sixième homme, Russell Westbrook (15 points, 7 passes, 5 rebonds) renaît aux côtés du spectaculaire Lonnie Walker (17 points) et du fameux « Hillbilly Kobe« , Austin Reaves. Les sourires sont revenus mais le marathon ne fait que commencer pour les retardataires californiens, lancés en sus sur un « road trip » de six matchs sur la côte Est.
Manifestement pas dans son assiette à LA, Pat Beverley pourrait bien faire ses valises sous peu…
Chicago Bulls (9-13)
Seulement douzièmes après un quart de saison, les Bulls de Billy Donovan déçoivent car leur « Big Three » ne trouve toujours pas la bonne carburation. Ça commence avec Zach LaVine (21 points, 4 rebonds, 4 passes) qui a des stats en baisse et a du mal à retrouver sa forme physique après une nouvelle opération au genou durant l’été.
En fin de contrat ou quasi, DeMar DeRozan (26 points, 5 rebonds, 4 passes) et Nikola Vucevic (16 points, 11 rebonds) ne sont pas non plus au meilleur de leur forme et les deux vétérans savent bien qu’ils sont sur la sellette, aptes à faire leurs valises dès cette saison.
Avec quatre séries de deux défaites consécutives, et une autre de quatre revers de rang, les Bulls ne sont clairement pas à la hauteur des attentes. Vont-ils espérer un redressement, ou vite changer de cap ?