Champion NBA dès sa saison rookie, Sam Cassell dut patienter jusqu’à ses 35 ans pour connaître la consécration individuelle via une sélection All-Star.
Partout où il est passé, le « Chinois » a séduit par son jeu très précis, son énergie contagieuse et sa passion immodérée pour le basket. Un véritable extraterrestre, et pas seulement pour cette bouille moquée amicalement…
Game 3 de la Finale NBA 1994. Knicks et Rockets ont sorti le double rideau défensif. Il reste une trentaine de secondes à jouer. Pat Riley sait que le ballon d’attaque de Houston va échouer dans les mains d’Hakeem Olajuwon. Logique. Il lui colle un triple marquage. Mais le cauchemar viendra d’ailleurs. Samuel James Cassell a 24 ans et il est rookie. Lors de la draft 1993, il a été choisi en vingt-quatrième position. Hakeem ne force pas son tir. Il préfère adresser une passe à Sam. Le monde à l’envers ! Le Madison Square Garden retient son souffle… Cassell lâche une bombe. Trois points. Dans les dernières secondes, il réussira les quatre lancers francs qui crucifieront les Knicks. Victoire 93-89. Magistral.
« Ce sont des gestes que j’ai tentés des centaines de fois, je ne vois pas pourquoi je devrais avoir peur. »
Un maximum de culot. Parfois, cette confiance peut passer pour de la vanité. Mais c’est mal connaître ce que Cassell a enduré dans son Baltimore natal.
« Je vivais dans un quartier pauvre. La drogue, les meurtres, les bagarres, tout cela était fréquent. Ma seule chance de m’en sortir, c’était d’éviter d’être mêlé à tout ça. »
Et son unique distraction, le basket. Les rebonds de la balle orange sur le playground pour éviter les corvées scolaires.
« C’est là que j’ai appris à ne pas perdre. »
Cette volonté de fer lui vaut d’être placé sous la houlette d’un mentor de qualité : Bob Wade, coach de lycée à Dunbar (Baltimore). Bob a entendu parler de Sam. Il se pointe un jour, juste par curiosité. Des gars font un match. Tous barbus. Pas vraiment le look lycéen… Le joueur que Bob observe longuement a l’air encore plus âgé. Crâne dégarni, visage agressif, des poches sous les yeux… Ebahi, Wade s’écrie :
« Qui m’a fait venir ici ? Il a quel âge, ce type ? »
Cassell s’arrête de jouer et réplique :
« C’est mon âge ou mes qualités de basketteur qui t’intéressent ? »
Hilarité générale. Bob comprend qu’il est tombé sur un os ! 1989. Sam est élu meilleur basketteur de la ville de Baltimore. Son jeu attise la curiosité des recruteurs universitaires. Son niveau scolaire, beaucoup moins. A 18 ans, il tourne déjà à 22 points et 9 passes décisives. Mais son bulletin de notes l’empêche d’intégrer la fac de DePaul, comme prévu. En vertu de la fameuse proposition 48, il est déclaré inéligible pour une entrée au college. La solution ? Un junior college. Cassell prend la direction du Texas. Welcome to the San Jacinto Junior College. Deux ans pour se faire un nom et une réputation. Son équipe établit un record en enregistrant 34 victoires pour 4 défaites. Suffisant pour taper dans l’œil de Pat Kennedy, le coach de Florida State. Nous sommes en 1991. Cassell est confiant :
« C’est quoi, la notoriété ? Rien du tout. Seul le meilleur joue. Et moi, quand je me pointe, c’est pour être le meilleur. Je ne suis pas prétentieux mais j’ai confiance en mes capacités. »
Une tronche de trentenaire mais des cannes de feu
Premier match de Florida State. Le public est incrédule. Sam possède la tronche d’un trentenaire et des cannes de feu. Rob Wilson, le professeur chargé d’être son confident, découvre un Cassell aux multiples facettes.
« Il a un regard étrange sur le parquet. Méchant, avec un sourire aux lèvres. C’est un message adressé à son adversaire. En plus, dès qu’il fait son premier dribble, il se met à parler. Là, il est dans son match. Agressif et intenable. »
Durant son année senior (18.3 pts, 4.3 rbds, 4.9 pds), les Seminoles (25-10) échouent aux portes du Final Four NCAA. Sorti par le Kentucky de Jamal Mashburn. Sam Cassell et Bob Sura forment l’un des meilleurs backcourts universitaires du pays. En saison régulière, ils ont rapporté 38.2 points et 10.4 rebonds à eux deux. Au cours de la « March Madness » 1993, le regard fouineur de Rudy Tomjanovich se pose sur Sam.
« C’est le type de joueur qui vous impressionne immédiatement. »
A plusieurs reprises, le coach des Rockets se déplace pour superviser Doug Edwards, le basketteur le plus renommé de Florida State. A chaque fois, il repart avec une impression bizarre et un prénom dans la tête : Sam. Obsession et coup de poker. Draft 1993. Cassell est sur le listing mais annoncé plutôt au second tour. Tomjanovich le sort de son chapeau au premier. Eclats de rire dans tout le Texas. Dans cette équipe, il y a déjà Kenny Smith, Scott Brooks, Vernon Maxwell, des arrières confirmés. Rudy annonce :
« Avec lui, je prépare l’avenir. »
Sam, lui, s’est déjà fixé un objectif :
« L’épreuve la plus dure sera de m’imposer dans cette équipe. Après, tout deviendra plus facile. »
Novembre 1993. Le genou de Kenny Smith craque de nouveau. « Rudy T » fait appel à Cassell dans le cinq de départ.
« Il n’a peur de rien. Nous avons disputé trois rencontres et nous les avons gagnées, contre Chicago, Utah et les Clippers. Il n’avait rien d’un rookie. Il sait que je veux faire de lui l’homme de base des Rockets. »
Playoffs 1994, demi-finales de Conférence Ouest, Match 7 face à Phoenix. Le big game. Les Suns cadenassent Hakeem Olajuwon et croient tenir la solution miracle pour se qualifier. Erreur. Cassell sort du banc et allume. 22 points. Charles Barkley peut aller jouer au golf… Au suivant ! Sam fait ensuite craquer le Jazz, s’attirant ce commentaire de Jerry Sloan, le coach d’Utah :
« C’est le genre de joueur qui sait faire capoter tous les plans échafaudés et qui peut faire exploser une partie ».
Cassell croule sous les éloges. Quand il entre sur le parquet, la température monte parmi les fans des Rockets, qui redoublent d’encouragements.
« Il a un jeu en pénétration percutant. Il sait prendre les tirs décisifs. Il est très confiant aux lancers francs et possède un tir à 3 points fiable. C’est notre rookie vétéran. Si nous sommes en Finales NBA, Sam y est pour beaucoup », analyse Hakeem Olajuwon.
Cassell rêve éveillé. Il a été le seul rookie de la cuvée 1993-94 à disputer le titre. Pourtant, comparé aux Chris Webber, Penny Hardaway et autres Jamal Mashburn, il possède un contrat de smicard : 5 ans à 2,5 millions de dollars la saison.
« Rien n’a jamais été facile. J’ai travaillé dur pour être là. J’ai regardé et appris. Dès que je suis sur le parquet, je n’ai plus qu’à m’imposer. »
L’année suivante, le n°10 grappille 6 minutes de temps de jeu (9.5 pts) et dispute les 82 rencontres de saison régulière, auxquelles s’ajoutent 22 matches de playoffs. Champion sortant, Houston aborde cette campagne en position délicate, avec seulement le sixième bilan à l’Ouest, mais Hakeem Olajuwon continue d’évoluer sur une autre planète. Il a des comptes à régler avec le MVP de la saison régulière, David Robinson. Le massacre aura lieu durant la finale de Conférence Ouest. A son niveau, le back-up de Kenny Smith rentabilise au maximum son temps de jeu (11 pts et 4 pds en 22 mn sur l’ensemble des playoffs). Le 14 juin 1995, en battant Orlando 113-101 dans le Texas, Houston réussit le back-to-back auquel personne ne croyait plus. Après 24 mois passés en NBA, Cassell possède déjà deux bagues de champion. Il lui faudra patienter 13 ans pour glaner la troisième.
Trois équipes en un an
S’il ne faut jamais sous-estimer le cœur d’un champion (« Rudy T »), il ne faut pas non plus surestimer le cœur d’un champion fatigué (Gary Payton). La belle harmonie du vestiaire texan vole en éclats avec le sweep infligé par Seattle en demi-finales de Conférence Ouest au printemps 1996. Houston pense effacer le traumatisme en s’offrant Charles Barkley. Evidemment, il faut lâcher du lest. Sont sacrifiés Sam Cassell, désormais troisième meilleur scoreur de l’équipe, Robert Horry, Chucky Brown et Mark Bryant qui rapportaient à eux quatre 43.7 points.
Le natif de Baltimore n’a pas le temps de défaire ses cartons : transféré à Phoenix le 19 août, il rejoint Dallas le 26 décembre suivant après la conclusion d’un blockbuster trade impliquant notamment Jason Kidd et Michael Finley. Chez les Mavs, Don Nelson est en plein ménage. Il ne voulait plus de Kidd, il ne veut plus de Jim Jackson. En février 1997, il lui trouve un point de chute : New Jersey. Plusieurs joueurs qui n’avaient rien demandé se retrouvent dans le sas d’embarcation. Il y a là Chris Gatling, Eric Montross, George McCloud et Cassell qui connaît donc, à 27 piges, son troisième club en un an.
New Jersey l’accueille à bras ouverts. Avec le départ de Kenny Anderson à Portland, les Nets avaient besoin de mettre de l’ordre dans leur jeu. Difficile de ne pas aimer la personnalité de celui que l’on surnomme le « Chinois ». Le basketteur est fougueux, démonstratif, extraverti. Son moteur, c’est l’énergie et la passion. L’homme est un leader naturel. On ne le déstabilise pas facilement. Sur le parquet, Sam est un extraterrestre. Il y a cette gueule unique, souvent raillée affectueusement (sauf peut-être quand Charles Barkley le compare à « E.T. »…). Et puis il y a le meneur scoreur prolifique, bon playmaker, vrai clutch player, qui abuse peut-être du shoot à mi-distance au lieu d’aller chercher les fautes. Le contact physique, à petites doses. Cassell (1,91 m, 84 kg) préférera toujours un pick and roll bien propre ou un tir downtown à un one on one musclé.
La médiocrité des Nets (26 victoires en 1996-97) ne l’effraie pas : il resigne au cours de l’été suivant. Avec Keith Van Horn, Kerry Kittles, Kendall Gill et l’homme « à la tête d’alien », New Jersey possède de solides arguments dans le jeu extérieur. Cela se traduit par une deuxième place dans la division Atlantic (43-39) et une participation aux playoffs. Ce 24 avril 1998, c’est déjà un exploit de pousser Chicago en prolongation dans le Game 1. Victoire des Bulls 96-93, qualification 3-0.
Sam pense avoir trouvé un port d’attache. Il n’en est rien. La bouderie de Stephon Marbury chez les Timberwolves est à l’origine d’un échange à trois le 11 mars 1999. Les Nets misent logiquement sur un meneur de 22 ans appelé à devenir une terreur. Terrell Brandon (Milwaukee) part le remplacer à Minnesota, Sam Cassell prend la place de Brandon chez les Bucks. Il ne perd pas au change : Glenn Robinson et Ray Allen mettent eux aussi le feu en attaque. Les trois compères donnent naissance à l’un des « Big Three » les plus prolifiques de la Ligue. Au lendemain d’un sweep infligé par Indiana au premier tour des playoffs, ces trois-là rapportent 61.6 points en moyenne. L’attaque des Bucks est flamboyante. Ça canarde de partout. La raquette est vide, la défense est molle mais ça plante à gogo. Et la formule est à deux doigts de faire mouche. Pas en 2000, où Indiana passe en force (3-2), mais en 2001 où Philadelphie est contraint d’accueillir un Game 7 chez lui en finale de Conférence Est. L’orgie offensive des Bucks (62.2 pts pour le « Big Three » en saison régulière) prend fin le dimanche 3 juin avec seulement 91 points marqués contre 108 pour les Sixers. Il n’y aura pas de seconde chance puisque l’arrivée d’Anthony Mason a pour effet de dynamiter le vestiaire de Milwaukee. La franchise du Wisconsin loupe carrément les playoffs. Glenn Robinson file chez les Hawks. Gary Payton arrive en provenance de Seattle. Michael Redd prend du poids dans l’équipe. Mais à l’arrivée, ça donne une nouvelle élimination au premier tour (4-2) contre New Jersey.
Impuissant face aux « 4 Fantastiques » de L.A.
L’oncle Sam a 34 ans. On lui promet une fin de carrière pépère. Il a été champion deux fois, n’a jamais fait partie du gratin des meneurs NBA (aucune sélection All-Star) mais n’a plus rien à prouver. Et puis jouer semble suffire à son plaisir. Ça sent la dernière ligne droite effectuée en roue libre. Seulement, c’est mal connaître l’animal.
Transféré à Minnesota en juillet 2003, Cassell reprend du poil de la bête. Les Timberwolves sont une bonne équipe, avec un collectif appliqué sous la baguette de l’esthète Flip Saunders, mais l’ensemble manque de caractère et de dureté. Un ou deux aboyeurs ne seraient pas de trop. Ça tombe bien : Kevin McHale, le GM, obtient Latrell Sprewell et le « Chinois ». Avec Kevin Garnett en 4, Minny tient là un trio irrésistible. Les trois gus s’entendent à merveille et cela profite à chacun.
A 35 ans, Cassell décroche sa première sélection All-Star à Los Angeles (4 pts, 7 pds en 13 mn). Il finira la saison dans la All-NBA Second Team. Kevin Garnett est couronné MVP. Minnesota obtient le meilleur bilan à l’Ouest (58-24), passe le premier tour des playoffs pour la première fois de l’histoire et atteint la finale de Conférence. Face aux Lakers du quatuor Payton-Bryant-Malone-O’Neal, la tâche s’annonce compliquée. Elle l’est encore plus avec un Cassell diminué au dos. Il loupe les 16 dernières minutes du Game 1, perdu 97-88. Dans le 2, il tient… 43 secondes. La série se termine sans lui. 4-2 pour le « Fab Four » californien.
« C’est dur pour moi en ce moment… », commente « le Chinois » après la perte du Game 4 où il est limité à 5 minutes. « C’est dur de ne pas être physiquement apte. Je sais que les blessures font partie de la vie d’un basketteur pro mais c’est difficile de rester assis sur le banc à regarder mon équipe en difficulté, sans pouvoir aider. »
Là non plus, il n’y aura pas de seconde chance. Latrell Sprewell n’a plus qu’une année de contrat. On lui propose 27 M$ sur 3 ans mais il estime que ce n’est pas assez pour nourrir sa famille. La gâchette Wally Szczerbiak se plaint de son rôle dans l’équipe. Le vestiaire part en sucette, ouvert à tous les caprices, toutes les humeurs. Minnesota obtient 53.7% de victoires. Ce n’est pas suffisant pour disputer les playoffs. Sprewell est foutu à la porte avec un coup de pied au cul. A 36 ans, Cassell est jugé bon pour la casse alors qu’il tourne encore à 13.5 points et 5.1 passes. Aujourd’hui coach des Rockets, Kevin McHale est le seul GM de la Ligue, sans doute, à croire que le meneur serbe Marko Jaric est capable de le faire oublier.
Le 12 août 2005, « McFail » commet sa boulette annuelle – il refusa aussi un échange Szczerbiak-Artest… – en envoyant « le Chinois » chez les Clippers. Où il s’affiche, dès l’année suivante, à 17.2 points par match tandis que Jaric en rapporte laborieusement 7.8 dans la région des Grands Lacs… Pire : la deuxième équipe de Los Angeles renoue avec les playoffs après neuf ans de disette pendant que Minnesota part en vacances ! Dans un vestiaire en mal de leaders – que ne seront jamais Elton Brand, Cuttino Mobley ou Corey Maggette -, Cassell apporte tout ce que l’on attend d’un vétéran. Sagesse, expérience, exemplarité. « L’équipe la plus nulle des sports américains » se découvre une identité en même temps qu’un public. Denver, pourtant tête de série numéro 3, est expédié 4-1 au premier tour.
En demi-finales de Conférence, Phoenix se fait accrocher. Il faut un Game 7 dans l’Arizona – un blowout 127-107 en faveur des Suns – pour décider de l’issue de la série. Les Clippers partent en congés le cœur léger, en se découvrant de nouvelles ambitions. Atlanta veut le « Chinois », auteur d’une postseason royale (18 pts, 4 rbds, 5.8 pds), et lui soumet un contrat de 15 millions de dollars sur 2 ans. Il décide de rester en Californie pour un peu moins (13 M$).
Retrouvailles à Boston
En 2006-07, Cassell démarre 30 matches sur 58. A 38 ans, il émarge encore à 12.3 points et 4.7 passes de moyenne. La saison des Clippers s’achève en avril pour deux malheureuses victoires (40-42). Dès l’année suivante, ils retrouvent leur médiocrité légendaire une fois Elton Brand et Shaun Livingston sur le flanc. Le « Chinois » discute d’un buyout avec sa direction. Les négociations traînent et s’animent. On lui demande de renoncer à ses dernières mensualités, ce qu’il n’est pas disposé à faire. Il a rendu quelques services et il s’affiche encore à 12.8 points et 4.7 assists dans sa quinzième saison NBA. Finalement, les Clippers passent à la caisse et le libèrent le 28 février avec un chèque de 850 000 $.
Le 3 mars, Sam est libre. Il approche de la quarantaine et il est temps de penser à sa reconversion, lui qu’on voit embrasser une carrière de coach avec son caractère volubile, sa connaissance du jeu et sa grosse expérience. Seulement, le « Chinois » en a encore sous le pied… Phoenix et Dallas contactent son agent, David Faulk. Denver aussi. George Karl l’a coaché à Milwaukee et Carmelo Anthony vient lui aussi de Baltimore. Boston, idem.
L’idée est séduisante : Ray Allen est une vieille connaissance, Kevin Garnett également. Cassell devient un Celtic avec le minimum salarial pouvant être offert à un vétéran, 1,2 million de dollars, ce qui porte ses gains en carrière à 58,4 M$. L’ancien n°10, également vu avec le 20 et le 19, choisit le 28. Il signe ses débuts officiels le 10 mars contre les Sixers et met les fans dans sa poche le 17, jour de la Saint Patrick, en permettant aux Celtics de battre les Spurs de deux points après avoir été à -22. Sam en inscrit 17 en sortant du banc, dont un tir primé décisif. Il est à l’honneur un peu partout. Le 14 février précédent, Florida State a retiré son maillot. A Milwaukee, on fête les 40 ans de la franchise. Courant mars, un sondage organisé auprès des fans place Cassell parmi les 20 meilleurs Bucks de l’histoire (Top 5 : Abdul-Jabbar, Robertson, Moncrief, Ray Allen, Redd). Et le meilleur reste est à venir. Boston est en route pour un 17e titre NBA. Papy Sammy dispute toute la campagne de playoffs (4.5 pts sur 21 matches) et décroche donc une troisième bague de champion, pour ce qui sera sa dernière année sur les parquets. La boucle est bouclée.
En février 2009, Boston cède son contrat aux Kings contre un deuxième tour de draft 2015. Sacramento le coupe immédiatement. En fin d’exercice, le « Chinois » annonce sa retraite.
« En 15 ans dans cette Ligue, j’ai accompli tous mes rêves de joueur. Le temps est venu pour moi de mettre ma passion du basket au service d’une équipe et de transmettre ce que j’ai appris. »
A l’époque, Flip Saunders est nommé head coach des Wizards, et il propose à son ancien meneur de l’assister.
« Quand il jouait, j’ai toujours considéré Sam comme un entraîneur sur le terrain. En tant que triple champion NBA et winner reconnu, il nous apporte une crédibilité immédiate. »
Cassell est en terrain connu puisqu’il y a aussi là Randy Wittman, ex-assistant coach de Saunders chez les Wolves. Et le GM, Ernie Grunfeld, était à la tête des Bucks durant son séjour dans le Wisconsin. Sam aborde cette seconde carrière avec gourmandise et curiosité. Et côté sensations fortes, il ne sera pas déçu…
A Washington, il va connaître l’annus horribilis avec l’affaire Gilbert Arenas-Javaris Crittenton et le départ des All-Stars Caron Butler et Antawn Jamison. L’arrivée du n°1 de la draft, John Wall, était censée ouvrir une ère nouvelle, mais trois ans plus tard, les playoffs ne sont toujours pas au rendez-vous…
Randy Wittman sur la sellette, Sam Cassell rêve peut-être d’obtenir les rênes d’une franchise… Laissons le temps au temps. Parmi les Rockets champions NBA en 1994 et 95, deux joueurs l’ont précédé dans cette voie. Avec des fortunes diverses. Mario Elie a été assistant chez les Spurs et les Mavs avant de filer à Sacramento puis à Brooklyn, sans jamais bénéficier de grosses opportunités. Le deuxième n’est autre que celui qui est à la tête du Thunder d’Oklahoma City : Scott Brooks.
Parmi ses modèles, Sam Cassell cita toujours Jeff Hornacek, le fantastique shooteur du Jazz, aujourd’hui coach des Suns. Un bon exemple à suivre…
CV
15 ans
993 matches (690 fois starter)
15.7 pts, 3.2 rbds, 6 pds, 1.1 int, 0.2 ct
45.4% aux tirs, 33.1% à 3 points, 86.1% aux lancers francs
PALMARÈS
Champion NBA : 1994, 95, 2008
All-Star : 2004
All-NBA Second Team : 2004
CLIP
[videopub https://www.youtube.com/watch?v=NnK43zgV-5k]