[Previews] Le Magic a les crocs !

Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA.

Après les Nets et les Lakers, les Sixers, les Suns, les Kings, les Nuggets, les Pelicans, le Heat et les Bucks, on reste encore à l’Est avec le Magic. En reconstruction depuis le départ de Dwight Howard, le club floridien n’a plus de temps à perdre et s’est offert un mercato XXL (Jeff Green, Serge Ibaka, Bismack Biyombo) et un nouveau coach (Frank Vogel) pour quitter les tréfonds de la conférence Est et retrouver les playoffs. Mais est-ce que ce sera suffisant ?

Cette fois c’est sûr, la page Dwight Howard est définitivement tournée du côté de l’Amway Center. Fort de son mercato, la franchise floridienne pense bien avoir trouvé la formule magique pour renvoyer son équipe en playoffs cette saison. Reste maintenant à voir si la greffe prendra avec les recrues et le nouveau coach, Franck Vogel, car sur le papier, l’espoir est de mise. L’état major d’Orlando a également réitéré à l’arrière français Evan Fournier toute sa confiance cet été en lui offrant un contrat de 85 millions de dollars sur 5 ans, mais également en tradant Victor Oladipo, son concurrent au poste, à OKC.

Le grand oublié des Jeux de Rio, meilleur marqueur français en NBA en 2015-2016 (15.5 pts de moyenne), arrivera à n’en pas douter avec le couteau entre les dents, bien décidé à aider sa formation à briller et à lui permettre de retrouver un top 8 qui serait synonyme de saison réussie.

Pas loin du but, mais encore trop juste, tel est le sentiment qui se dégage lorsque vient le moment de dresser le bilan du dernier exercice du Magic (11e à l’Est, 35v-47d). Après avoir espéré pendant de longues semaines, il a fallu se rendre à l’évidence. Même après le deal qui a fait venir l’attrayant tandem Jennings-Ilyasova, cette équipe d’Orlando, plombée par un mois de janvier catastrophique (12 défaites en 14 matchs) n’avait pas le niveau pour atteindre les Playoffs. L’effectif reste néanmoins bourré de jeunes joueurs au talent certain (Payton, Hezonja, Oladipo, Fournier, Gordon, Vucevic) et conforte le staff dirigeant dans ses certitudes.

Parmi eux, c’est indéniablement le Français qui a tiré son épingle du jeu, récoltant à la clé un contrat à la mesure de ses prestations, tant en attaque qu’en défense. Au même titre que Nikola Vucevic (18 pts, 9 rbds en moyenne, 29 double-doubles en 65 matchs), c’est la régularité qui étonne chez l’ancien poitevin, à seulement 23 ans. Après son mois de décembre 2015 passé sur un nuage (17.8 pts par match), le staff dirigeant, mis sous le fait accompli, a fini par reconsidérer la hiérarchie et notamment le rôle de Victor Oladipo, drafté en 2e position en 2013 mais qui commençait à stagner.

Après le départ de Dwight Howard en 2012, la franchise a pris son temps pour tout reconstruire, passant de 24% de victoires en 2013 à 42% en saison régulière en 2016. Pour mettre fin à quatre saisons sans participation aux playoffs, restait donc à bonifier ce vivier prometteur par des recrues d’expérience. Et pour cela, Orlando a frappé fort au poste 4. Tout en faisant toujours plus de place à un Evan Fournier sur les ailes, la direction n’a pas hésité à se séparer de Victor Oladipo afin de récupérer Serge Ibaka, en provenance d’OKC, 27 ans mais déjà 6 campagnes de playoffs à son actif. Un trade qui sent très bon mais dont il faudra attendre la mi-avril pour juger de la véritable portée.

Les arrivées de DJ Augustin et Jodie Meeks à l’arrière, Jeff Green à l’aile et de Bismack Biyombo derrière Nikola Vucevic donnent également un nouveau relief à un effectif désormais dirigé par Frank Vogel, en quête de nouvelles sensations après cinq ans passés à Indiana. Le remplaçant de Scott Skiles apportera la même exigence au sein d’un groupe qui reste assez jeune et tentera de lui imprégner une philosophie résumée par cette phrase : « le go-to-guy sera le joueur démarqué ».

L’éclosion des Payton, Hezonja et Gordon, la confirmation des Fournier, Vucevic ou encore la perspective d’une raquette Ibaka-Biyombo propice aux défenses musclées et aux contres spectaculaires… il n’y a pas à dire, le Magic donne envie. Impossible pour autant de promettre aux Floridiens une place au chaud dans le top 8 à l’Est, tant la concurrence sera féroce et leur manque de shooteurs inquiétant. Il ne faudra rien lâcher, et se battre, jusqu’au bout.

Arrivées : DJ Augustin (Nuggets), Serge Ibaka (Thunder), Jeff Green (Clippers), Bismack Biyombo (Raptors), Jodie Meeks (Pistons), CJ Wilcox (LA Clippers), Damjan Rudez (Wolves), Cliff Alexander (Blazers), Stephen Zimmerman Jr, Nick Johnson

Départs : Brandon Jennings (Knicks), Victor Oladipo (Thunder), Ersan Ilyasova (Thunder), Andrew Nicholson (Wizards), Dewayne Dedmon (Spurs), Jason Smith (Wizards).

S’il avait voulu briller dans le mode « My Career » de NBA 2K17, Evan Fournier ne s’y serait pas pris autrement. Le Français, débarqué à 20 ans à peine dans la fraîcheur de Denver, a su saisir sa chance aux Nuggets, allant jusqu’à rapidement faire changer George Karl d’avis à son sujet. Depuis, sa progression est restée constante.

Après avoir bousculé la hiérarchie dès son arrivée en Floride, le gamin de Charenton n’en finit plus de surprendre. Attaquant insaisissable lorsqu’il drive vers le cercle, il s’est mué en redoutable shooteur extérieur la saison passée, avec une adresse remarquable (40% d’adresse de loin sur cinq tentatives par match). En défense aussi, il fait correctement le job. Il a souvent pris le dessus sur des adversaires directs réputés supérieurs, et n’a pas rechigné lorsqu’il a fallu se coltiner les meilleurs ailiers de la planète comme Paul George et même LeBron James (avec plus ou moins de succès).

Sa non sélection pour les Jeux de Rio est finalement une aubaine pour le Magic d’Orlando qui va voir débarquer un Evan Fournier plus déterminé que jamais, prêt à relever de nouveaux défis au sein d’une équipe compétitive.

Meneurs : D.J. Augustin, C.J. Watson, Nick Johnson
Arrières : Jodie Meeks, C.J. Wilcox
Ailiers : Mario Hezonja, Damjan Rudez
Ailiers forts : Jeff Green, Cliff Alexander
Pivots : Bismack Biyombo, Stephen Zimmerman Jr.

Gardée par un trio Ibaka-Vucevic-Biyombo, la raquette d’Orlando demeure une forteresse imprenable, et le jeu rapide que produit ses stops successifs profite à merveille aux voltigeurs Gordon, Green et consorts. Leader de l’attaque au sein d’un collectif débridé, Evan Fournier dépasse les 20 points par match et emmène Orlando au delà des 40 victoires. Le Magic remplit son objectif en se qualifiant pour les playoffs.

Les jeunes pousses ne parviennent pas à confirmer et les Floridiens manquent toujours d’un franchise player pour tenir la baraque lorsque la maison tangue. Elfrid Payton peine à faire tourner la maison et ne pèse que trop rarement dans ses confrontations directes face à la crème des meneurs NBA. Enfin, Bismack Biyombo ne confirme pas son incroyable campagne de Playoffs 2016 avec Toronto et retrouve l’anonymat dans le rôle d’un back-up viril mais correct. Avec le seul Evan Fournier comme artilleur extérieur faible, c’est toujours insuffisant pour rallier les playoffs, et le Magic loupe la postseason pour la cinquième année consécutive, du jamais vu dans l’histoire de la franchise.