Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA.
Après les Nets et les Lakers, les Sixers, les Suns, les Kings et les Nuggets, on reste à l’Ouest avec les Pelicans. En playoffs il y a 18 mois, les coéquipiers d’Anthony Davis ont depuis chuté à pic, touchés par une multitude de blessures. Le groupe a peu évolué et les ambitions sont intactes. Sauf que le début de saison sera encore miné par des absences marquantes…
Y a-t-il un docteur dans la salle ? |
L’exercice 2014-2015 de tous les espoirs sous les ordres de Monty Williams a laissé place à une saison de tous les cauchemars en 2015/2016 pour les Pelicans sous la houlette d’Alvin Gentry (12e, 30v-52d). Alors que les absences continuent de miner l’effectif de New Orleans (Jrue Holiday auprès de sa femme, Tyreke Evans et Quincy Pondexter pas de retour avant décembre et janvier), le GM Dell Demps a tenté de donner un nouvel élan à la franchise de Louisiane en laissant filer deux cadres vers les Rockets : Ryan Anderson et Eric Gordon. Autour de la superstar Anthony Davis, les cartes vont donc être redistribuées. Une bonne opportunité pour Lance Stephenson de se relancer s’il est conservé, pour le rookie shooteur Buddy Hield de briller d’entrée, ou pour Alexis Ajinça de piquer la place d’Omer Asik pour le poste de pivot titulaire.
Eric Gordon et Ryan Anderson : l’heure du changement
Peut-on blâmer Dell Demps d’avoir voulu donner un peu de sang neuf à ce collectif terrassé par les blessures à répétition depuis plusieurs saisons ? Jusqu’à l’arrivée de Lance Stephenson, le 10 septembre dernier, il faut dire qu’il y avait de quoi être sceptique. Pourtant, à y regarder de plus près, l’heure du changement était sans doute venue. Arrivé avec l’étiquette d’un éventuel futur franchise player en 2011, Eric Gordon, souvent blessé (53 matchs en moyenne par saison depuis 4 ans), n’a jamais réussi à faire franchir un palier à cette équipe, et ce même lorsqu’il a dû se muer en lieutenant en 2013-2014, aux côtés d’Anthony Davis propulsé go-to-guy.
Pour Ryan Anderson, sa présence finissait plus à ressembler à une anomalie qu’autre chose. Surtout lorsque Holiday, Gordon, et/ou Evans manquaient à l’appel, et que les deux meilleurs joueurs de l’effectif s’avéraient être deux poste 4 ! Même s’il s’est épanoui dans son rôle de 6e homme de luxe, l’ancien sniper du Magic a fini par plier bagage, pour rejoindre une formation où il pourra jouir sans problème d’une place de titulaire.
En draftant le prometteur Buddy Hield puis en recrutant le solide E’Twaun Moore en provenance de Chicago pour remplacer Eric Gordon, New Orleans a opté pour un shooteur d’avenir et un complément solide à l’arrière.
Aux postes 3/4, les Pelicans ont également enregistré les arrivées de Solomon Hill (4.2 pts en 8 minutes aux Pacers) et de Terrence Jones (8.7 pts, 4.2 rbds en 21 minutes aux Rockets), ravi de retrouver son ancien coéquipier Anthony Davis avec qui il avait raflé le titre universitaire en 2012 à Kentucky. Sans oublier le rookie malien Cheick Diallo, ailier fort venu de Kansas. Concernant les pivots, Alvin Gentry partagera encore les minutes entre Alexis Ajinça, Omer Asik et le dernier venu, Robert Sacre. Le Français, auteur d’une fin de saison très correcte (14 pts, 8.1 rbds, 1 blk en moyenne sur ses dix derniers matchs), a toutes ses chances pour intégrer le cinq majeur.
Lance Stephenson : un mal pour un bien ?
Ce que Dell Demps n’avait pas prévu en revanche, ce sont les deux mauvaises nouvelles coup sur coup qui ont jeté un froid sur ce début de saison. Outre Quincy Pondexter (genou gauche), la propulsion arrière titulaire Jrue Holiday/Tyreke Evans ne sera pas associée avant de longs mois, le premier étant au chevet de sa femme atteinte d’une tumeur au cerveau, et le second toujours pas remis de ses pépins au genou droit. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, c’est donc Lance Stephenson, laissé sur le côté de la free agency et qui commençait à lorgner sur l’étranger, qui a sauté sur l’occasion en signant un contrat (non garanti) d’un an pour le salaire minimum.
Un moindre mal pour New Orleans qui se dote là d’un joueur imprévisible, pour le pire comme pour le meilleur. Un profil un peu fou-fou qui manquait à cet effectif, déterminé à réussir sous ses nouvelles couleurs.
Reste qu’à la mène, seuls Tim Frazier (Rockets) et Langston Galloway (Knicks) semblent habilités à rentrer dans la peau d’un chef d’orchestre. Pour palier ce déficit, les Pelicans ont récemment mis à l’essaie Quinn Cook (1m86, 23 ans), champion NCAA en 2015 avec Duke et pensionnaire de D-League la saison dernière avec le Canton Charge (19,6 pts, 5,4 pds et 3,9 rbds de moyenne). Rien de bien fameux et ses chances d’intégrer l’effectif sont presque nulles…
Même avec un franchise player tel qu’Anthony Davis, les absences longue durée de Holiday et Evans propulsent de facto les Pelicans hors des potentiels candidats au top 8 à l’Ouest. Hormis une saison extraordinaire (et sans blessure) de son leader, NOLA devra se contenter des places d’honneur, cette saison encore.
Arrivées : Buddy Hield, Solomon Hill (Pacers), E’Twaun Moore (Bulls), Langston Galloway (Knicks), Terrence Jones (Rockets), Lance Stephenson (Grizzlies), Chris Copeland
Départs : Eric Gordon et Ryan Anderson (Rockets), James Ennis (Grizzlies), Luke Babbitt (Heat), Norris Cole, Kendrick Perkins
LE JOUEUR À SUIVRE : Anthony Davis |
Arrêté depuis mi-mars et opéré du genou durant l’été, Anthony Davis a reçu l’aval du staff médical le 9 septembre et se dit « plus puissant et plus explosif » qu’avant. À n’en pas douter, « Unibrow » sera là pour le premier match de la reprise le 27 octobre prochain contre les Nuggets. Avec pour objectif de réaliser une très grande saison, loin des blessures si possible.
Ultra-talentueux et doté d’un physique pour le moins dissuasif (2m11 officiellement), l’ailier fort des Pelicans a toutes les qualités pour se faire une place au soleil dans le top 5 des superstars de la NBA. Alors qu’il a tourné à 24.3 points et 10.3 rebonds par match la saison dernière, le défi de viser encore plus haut cette année peut paraître ambitieux. Mais à 23 ans, « AD » ne se fixe aucune limite. Un vrai franchise player se doit aussi de rendre ses coéquipiers meilleurs et c’est peut-être là que résidera le plus gros challenge pour le jeune n°23, dans une équipe considérablement renouvelée.
Comme l’a rappelé Alvin Gentry hier à l’issue de l’entraînement, Anthony Davis pourrait également évoluer davantage en 5 cette saison dans une version « small ball ». Affaire à suivre.
LE CINQ MAJEUR DU DÉBUT DE SAISON |
LE BANC |
Meneurs : Langston Galloway, Jrue Holiday
Arrières : Lance Stephenson, E’Twaun Moore, Tyreke Evans
Ailiers : Solomon Hill, Alonzo Gee, Quincy Pondexter
Ailiers forts : Terrence Jones, Cheick Diallo
Pivots : Alexis Ajinça, Robert Sacre
MOYENNE D’AGE : 26.2 ans |
MASSE SALARIALE : 108.9 millions (9e sur 30) |
SI TOUT VA BIEN |
Et si Lance Stephenson était le lieutenant tant espéré par Anthony Davis ? Au top de sa forme, voilà un duo qui peut faire des dégâts, surtout si le rookie Buddy Hield est aussi fort et prêt qu’espéré. Shooteur au sang chaud, il a tous les atouts pour s’affirmer dès cette saison dans un rôle important. À l’intérieur, Alvin Gentry utilise tout son arsenal pour alterner entre raquette physique et un basket plus « small ball » avec succès. Avec les retours finalement rapides de Jrue Holiday et Tyreke Evans, New Orleans se mêle un temps de la lutte aux playoffs, en ayant cette fois réussi son début de saison.
SI TOUT VA MAL |
« Si tout va mal », les Pelicans vont vivre la même galère que la saison passée… Un retard à l’allumage à cause d’absences de titulaires (Jrue Holiday, Tyreke Evans, Quincy Pondexter…), et rebelote, ils passent leur saison à courir après les victoires. Le problème, c’est que le duo Frazier-Galloway souffre face aux meilleurs meneurs de la ligue, que Ryan Anderson n’a pas été remplacé et qu’Anthony Davis se tue encore à la tâche, avec la crainte d’une énième rechute. Espérons pour les fans de la Nouvelle Orléans que leur franchise player ne se lassera pas de cette situation…
PREVIEWS : les équipes déjà présentées |