[Previews] Des Suns encore convalescents

Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA.

Après les Nets et les Lakers et les Sixers, place aux Suns, qui vont devoir sortir la tête de l’eau après une saison cauchemardesque l’an dernier. Fini l’ère Jeff Hornacek et l’idée des trois meneurs… Place désormais aux jeunes, et notamment au talentueux Devin Booker. Mais l’année risque encore d’être longue pour une équipe qui part de loin.

L’an dernier, tout est allé de travers dans l’Arizona. La franchise, qui voulait se baser sur une colonne vertébrale solide avec Eric Bledsoe et Tyson Chandler, a sombré au rythme des blessures de ses cadres. C’est l’ancien Clipper qui a mis le clignotant en premier, après deux mois de compétition. Ce n’était pas mieux du côté du pivot vétéran, qui a loupé trente matches la saison dernière. Si l’on ajoute à cela les absences de Brandon Knight, ça fait beaucoup.

Même trop pour Jeff Hornacek, remercié après 49 matches. L’occasion pour Earl Watson de lancer sa carrière de coach, et de donner sa chance aux jeunes de l’effectif. Alex Len, Archie Goodwin, T.J. Warren mais surtout Devin Booker, amenés à devenir la relève de la franchise, profitent de ce chantier pour acquérir de l’expérience, et les Suns vont placer beaucoup d’espoirs en eux dans les mois à venir.

Avec une moyenne d’âge de moins de 25 ans, Phoenix possède le deuxième effectif le plus jeune de la ligue, derrière les Sixers. Une force, mais aussi une faiblesse pour une équipe qui manque forcément d’expérience – à l’image de son coach – et de culture de la gagne. C’est pour ça qu’elle aura besoin de ses cadres, en bonne santé. Au coup d’envoi de la saison, la franchise va pouvoir compter sur Eric Bledsoe, Brandon Knight et Tyson Chandler mais P.J. Tucker est déjà incertain. Et si les deux arrières évitent les blessures, Devin Booker, très prometteur l’an passé, sera-t-il bridé dans son développement ?

La question de l’intégration des draftés va également se poser. Si Jared Dudley devrait être titulaire au début de la saison au poste d’ailier fort, ce n’est sans doute qu’une solution temporaire, en attendant que Dragan Bender ou Marquese Chriss prouve qu’ils ont les épaules pour intégrer le cinq majeur. Mais ça risque de prendre du temps.

Dans l’Arizona, le staff va donc devoir choisir entre donner la priorité au résultat sportif ou se focaliser sur la progression de son jeune corps. Cet été, la franchise a ainsi ramené deux anciens de la maison : Jared Dudley et Leandro Barbosa. Ces joueurs, comme Chandler ou Tucker, commencent à compter leurs années dans la ligue et devraient difficilement accepter une saison de tanking. Le Brésilien a confirmé vouloir jouer ce rôle de grand frère, mais jusqu’à combien de défaites ?

Arrivées : Leandro Barbosa (Golden State), Dragan Bender, Marquese Chriss, Jared Dudley (Washington), Tyler Ulis

Départs : Chase Budinger, Jon Leuer (Detroit), Ronnie Price (Oklahoma City), Mirza Teletovic (Milwaukee)

Le retour en forme d’Eric Bledsoe sera à surveiller côté Suns, surtout s’il arrive à enchaîner les matches, mais l’attraction dans l’Arizona, et Drake ne s’y trompe pas, c’est bien Devin Booker. Tout jeune, des faux airs de Kobe Bryant, une capacité à élever son niveau de jeu face aux grosses adversités… Il en fallait pas plus pour attirer tous les regards dans une franchise qui cherchait un peu de réconfort l’an dernier.

Pourtant, il a eu du mal à prendre le pli de la NBA, pas aidé par Jeff Hornacek plus focalisé sur les résultats immédiats que sur la progression de ses jeunes. Mais avec Earl Watson, il va avoir sa chance. Titulaire sur les 44 derniers matches de la saison, ses statistiques montent en flèche. Après le All-Star Break, il a d’ailleurs tourné à 19.2 points de moyenne, contre seulement 10.6 avant. Au final, il finit avec 16 matches à plus de 20 points, et 6 à plus de 30 sur l’ensemble de la saison.

Mais le chemin est encore long pour le 13e choix de la Draft 2015, qui va devoir confirmer cette saison, et faire avec la concurrence. Le retour d’Eric Bledsoe et Brandon Knight ne garantit pas une titularisation. Il devra aussi gagner en régularité, notamment au niveau de son adresse, et devenir une référence défensive, pour imposer ses ambitions.

Meneurs : Brandon Knight, Tyler Ulis
Arrières : Leandro Barbosa, Archie Goodwin, John Jenkins
Ailiers : T.J. Warren
Ailiers forts : Marquese Chriss, Dragan Bender
Pivots : Alex Len, Alan Williams

Les leaders de la franchise parviennent à rester en bonne santé. Eric Bledsoe s’installe comme le référent offensif et ses performances le font frapper à la porte du All-Star Game. À ses côtés, Devin Booker s’impose comme une menace de plus en plus solide alors que Brandon Knight alterne bien entre le poste de meneur et celui d’arrière. Les trois s’y retrouvent en termes de temps de jeu et la mayonnaise prend assez vite.

Tyson Chandler, en forme et motivé par les progrès de son équipe, retrouve des bonnes jambes et redevient une tour de contrôle dans la raquette. Avec une base arrière enfin en forme et des vétérans (P.J. Tucker, Leandro Barbosa, Jared Dudley…) qui jouent parfaitement leur rôle et déchargent un peu de pression des épaules d’Earl Watson, l’équipe peut imposer son rythme et faire progresser ses jeunes, à l’image de Tyler Ulis et surtout du duo Dragan Bender – Marquese Chriss, porté par une belle émulation. Les fondements sont là, mais c’est encore loin des playoffs.

Comme ces deux dernières années, les blessures viennent rapidement noircir la saison des Suns. Eric Bledsoe, Brandon Knight et Tyson Chandler continuent de rater des matches, et le cinq majeur de l’équipe change tous les soirs. Devin Booker est souvent placé dans le rôle du sauveur, mais sous pression, il arrose encore plus qu’avant, et ça commence à râler à coté de lui. Surtout qu’Earl Watson démontre son inexpérience avec un jeu assez pauvre, qui manque de structure.

Dans ce contexte, les intérieurs ne progressent pas. Les deux draftés ont du mal à se montrer et perdent confiance, alors qu’Alex Len n’arrive toujours pas à passer un cap. Dans ce marasme, les vétérans n’y sont plus et le bateau coule. À peine engagé, Earl Watson est déjà sous pression et la reconstruction semble encore longue dans l’Arizona…