[Previews] Des pépites à polir et à faire briller chez les Nuggets

Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA.

Après les Nets et les Lakers, les Sixers, les Suns et les Kings, l’heure est venue de parler des Nuggets. En pleine transition la saison dernière sous les ordres de Mike Malone et avec l’arrivée du jeune meneur Emmanuel Mudiay, la franchise du Colorado nourrit désormais de grosses ambitions, réalisables grâce à son talent, même s’il lui faudra faire très attention aux blessures, l’un de ses cauchemars récurrents du club tout en gérant un effectif très dense.

À son arrivée, Mike Malone avait prévenu que la patience serait de mise avant de retrouver les playoffs. Avec un jeune groupe sous ses ordres, l’ex-entraîneur des Kings n’a pas fait de miracles avec 33 victoires pour 49 défaites et même défensivement, l’équipe n’a que peu progressé (24e avec 106.4 pts concédés sur 100 possessions). À sa décharge, le coach a dû faire avec un groupe constamment incomplet, privé de Wilson Chandler à l’année, de Danilo Gallinari pour la deuxième partie de saison, sans oublier les nombreux matchs manqués des autres (24 pour Emmanuel Mudiay, 25 pour Kenneth Faried, 50 pour Jusuf Nurkic).

Malgré ses innombrables atouts, en termes de draft et de souplesse financière, la direction de l’équipe (d’ailleurs prolongée cet été) avait prévenu qu’elle ne cèderait pas à la surenchère des contrats cet été. De fait, la franchise s’est contentée de drafter des joueurs d’intérêt et de les signer (Jamal Murray, Malik Beasley, Juan Hernangomez). Sur le marché, elle a prolongé Mike Miller, Darrell Arthur pour un contrat très intéressant et va tester Robbie Hummel.

Même si d’autres sont partis (Joffrey Lauvergne au Thunder, D.J. Augustin à Orlando), le groupe avance donc dans la continuité et l’espoir de progresser après un été salvateur pour se remettre en forme et travailler individuellement.

La principale difficulté pour Mike Malone sera désormais d’intégrer de nouveaux jeunes et de trouver du temps de jeu à tout ce beau monde, notamment avec Jamal Murray en balade sur deux postes, déjà occupés par des jeunes talentueux (Emmanuel Mudiay à la mène, Gary Harris à l’arrière) et nombreux.

Arrivées : Jamal Murray (draft), Malik Beasley (draft), Juancho Hernangomez (draft)

Départs : Joffrey Lauvergne (Thunder), D.J. Augustin (Magic)

En dépit de sa fragilité (194 matchs manqués en 5 saisons), l’Italien est l’un des plus beaux joueurs à l’aile en NBA. De retour en trombe la saison dernière, il a néanmoins dû s’arrêter en février en raison de problèmes ligamentaires à la cheville. Était-ce l’arrêt de trop ? Au regard de ses performances lors du TQO avec l’Italie cet été (11.2 pts et 7.2 rbds en 23.7 min), il semble que la star des Nuggets ait retrouvé tous ses moyens.

Sur le terrain, il a déjà prouvé qu’il pouvait porter son équipe à bout de bras. Cette saison, dans un groupe composé de jeunesse et d’expérience, il a les moyens d’enfin exploser au plus haut niveau.

Il ne lui manque pas grand-chose pour s’affirmer durablement comme l’un des meilleurs ailiers de la NBA, si ce n’est la solidité physique. Denver croise les doigts pour qu’il soit enfin chanceux de ce côté. Une chose est sûre : il le mérite au regard des galères traversées ces dernières années.

Meneurs : Jamal Murray, Jameer Nelson
Arrières : Will Barton, Axel Toupane, Malik Beasley
Ailiers : Wilson Chandler, Jakarr Sampson, Mike Miller
Ailiers forts : Darrell Arthur, Juancho Hernangomez
Pivots : Jusuf Nurkic

Mike Malone parvient à s’appuyer sur les qualités athlétiques et la profondeur de son effectif pour instaurer un socle défensif épuisant sur les hauteurs des Rocheuses. Meilleur dans sa gestion du rythme, Emmanuel Mudiay fait mal entre ses pénétrations et ses fixations pour l’extérieur où Danilo Gallinari et Gary Harris se régalent. À l’intérieur, Nikola Jokic a bien gagné sa place de titulaire et s’il souffre encore des coups de sifflet, son talent offensif compense cette lacune, aidée par une grosse densité dans la raquette. En progression au rebond, Denver s’appuie sur son jeu rapide pour se créer des opportunités de victoire et si le groupe passe à un cheveu des playoffs, l’avenir semble prometteur.

La malédiction des blessures frappe encore : Wilson Chandler ne parvient jamais à retrouver son niveau de jeu, à l’image de Jusuf Nurkic également en galère. Danilo Gallinari fait encore des allers-retours à l’infirmerie et l’identité de jeu voulue par Mike Malone se disloque, d’autant qu’à l’arrière, la concurrence n’est pas saine. À l’intérieur, Kenneth Faried est redevenu fantomatique et la franchise commence désormais à penser briser son noyau dur et anticipe rapidement l’intersaison.