30 jours/30 équipes : Minnesota Timberwolves

À quelques semaines du début de la saison régulière, Basket USA poursuit sa traditionnelle présentation, franchise par franchise, de la saison NBA à venir. Comme chaque année, celle-ci prend la forme d’un compte à rebours, des équipes attendues dans les tréfonds du classement à notre favori pour le titre. Aujourd’hui, place aux Wolves.

« C’est le titre ou rien. » En juillet 2022, Karl-Anthony Towns avait résumé de la plus brève des manières l’objectif des Wolves avec l’acquisition de Rudy Gobert, récupéré contre un paquet de monnaies d’échange (Malik Beasley, Patrick Beverley, Walker Kessler, Jarred Vanderbilt et de multiples tours de Draft…). Si l’on se fie à cette seule déclaration, les joueurs du Minnesota ont terminé très loin du compte.

Comme la saison précédente, les Wolves ont été évincés dès le premier tour des playoffs, face aux futurs champions, les Nuggets. Arriver à ce stade n’était déjà pas gagné car l’équipe a dû passer par la case « play-in », à l’issue d’une saison globalement médiocre où ils n’ont jamais su durablement faire basculer leur bilan dans le positif.

En amont de la saison, il avait beaucoup été question de l’association technique entre Karl-Anthony Towns et le Français. Un aperçu très mitigé mais de courte durée car « KAT », longtemps blessé, n’a joué qu’une trentaine de parties. Les dirigeants, sans faire de folies à la « free agency » (Troy Brown, Shake Milton), reconduisent donc l’expérience avec deux changements majeurs par rapport au début de saison dernière.

Le premier a été de faire une croix sur D’Angelo Russell pour récupérer Mike Conley, vieillissant (35 ans) mais dont le profil de meneur-passeur colle sans doute plus à la configuration offensive des Wolves. L’autre changement, plus récent, a été de verbaliser un changement de leadership : le patron de l’équipe s’appelle désormais Anthony Edwards, et non plus Karl-Anthony Towns.

Est-ce que ce sera suffisant pour permettre aux Wolves de passer un cap, et donc un premier tour de playoffs ?

LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ

Arrivées : Troy Brown Jr (Lakers), Shake Milton (Sixers)
Départs : Taurean Prince (Lakers), Jaylen Nowell…

LE JOUEUR À SUIVRE : KARL-ANTHONY TOWNS

Avec sa grosse prolongation de contrat et son nouveau statut de leader « officiel » de l’équipe, Anthony Edwards sera évidemment sous le feu des projecteurs dans le Minnesota. Ce sera également sans doute le cas de Rudy Gobert, dont tout le monde attend qu’il fasse sentir son impact défensif, à un niveau plus élevé que l’an passé.

Mais le joueur à suivre, ou celui qui a en tout cas les clés de la réussite des Wolves, c’est Karl-Anthony Towns.

Le Dominicain, qui a retrouvé du plaisir à la Coupe du monde, a certes rétrogradé dans la hiérarchie collective mais son talent offensif, bien exploité, peut permettre à la troupe de Chris Finch de viser très haut, s’il parvient donc à mieux combiner avec Anthony Edwards et Rudy Gobert. Sa capacité à écarter le jeu, pour celui qui se considère comme le meilleur « big man » shooteur de l’histoire, est ainsi essentielle pour Minnesota.

Sa volonté défensive et sa complémentarité avec Rudy Gobert, tant en attaque qu’en défense, seront deux facteurs majeurs pour les Wolves, s’ils veulent être au niveau de leurs ambitions.

Moyenne d’âge : 25,7 ans
Masse salariale : 213,7 millions de dollars (2e)

LE SCÉNARIO IDÉAL

À l’instar de leurs bourreaux en playoffs, les Nuggets, les Wolves ont misé sur la stabilité et ils ont bien fait. Car l’évolution hiérarchique leur donne raison : Anthony Edwards est bien le patron attendu. La question de la bonne relation entre Karl-Anthony Towns et Rudy Gobert devient secondaire tant l’arrière, soir après soir, confirme son statut de All-Star et s’impose comme l’un des meilleurs attaquants de la ligue.

Aux côtés de ce trio phare, Mike Conley s’occupe de l’alimentation avec brio. Le meneur n’a plus ses jambes de sa période Grizzlies mais son intelligence de jeu et son altruisme collent parfaitement aux besoins de l’équipe. À l’aile, un autre joueur commence sérieusement à faire parler de lui : Jaden McDaniels. Oubliée sa bêtise de fin de saison, l’autre gros potentiel du club confirme de meilleures dispositions offensives, au niveau du tir notamment.

Question tir, les Wolves sont aussi mieux servis cette saison et le bons apports de Troy Brown Jr et de Shake Milton, qui contribuent au « spacing » d’une attaque bien garnie dans le jeu intérieur.

Grâce à un système offensif davantage structuré, qui a gommé pas mal de défauts, Chris Finch parvient à faire tourner la machine, qui hausse également fortement le ton en défense, et son équipe se hisse même dans le Top 4 à l’Ouest. Cette fois-ci, le premier tour ne sera qu’une formalité pour cette équipe puissante et revancharde.

LE PIRE SCÉNARIO

Le « KAT » avait promis de ranger son égo et de laisser Anthony Edwards prendre le pouvoir, mais dans les faits, c’est plus compliqué que ça. L’intérieur a beaucoup de mal à accepter une nouvelle réduction de ses « ticket shoots ». Son association avec Rudy Gobert ne marche clairement pas, les deux joueurs permettant aux défenses adverses de se regrouper près du cercle et d’empêcher Anthony Edwards de l’attaquer.

Dans ce tâtonnement général, personne ne cache sa frustration, ce qui n’aide pas à la bonne ambiance au sein du vestiaire, déjà perturbé en fin de saison dernière par le coup de sang de Rudy Gobert contre Kyle Anderson.

Pour ne rien arranger, le poids des ans commence sérieusement à se faire sentir pour Mike Conley, qui a du mal à suivre le rythme et multiplie les allers-retours à l’infirmerie, Jordan McLaughlin étant trop léger, et trop seul, pour assurer si souvent le relais. Comme un an plus tôt, le bilan des Wolves ne décolle pas et l’équipe s’enlise dans le ventre mou. Les dirigeants, à l’approche de la « trade deadline », en viennent à se demander : faut-il procéder à un nouveau transfert d’ampleur (Karl-Anthony Towns ? Rudy Gobert ?) en cours de saison ?