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Le 11 mars 2020, la NBA plongeait dans le chaos

NBA – Retour sur cette soirée du 11 mars 2020 où, quelques instants avant le début d’un match entre le Thunder et le Jazz, la NBA a mis sa saison sur pause face à l’arrivée du Covid-19.

Mercredi 11 mars 2020, 20h37. C’est à ce moment précis que tout a basculé en NBA et dans le monde du sport américain en général. Ce soir-là, au travers d’un communiqué publié à 2h37, heure française, les instances de la principale ligue de basket de la planète ont effectivement pris une mesure drastique et inédite dans l’histoire : interrompre la saison en cours, afin d’empêcher que le Covid-19 ne se propage en son sein.

À lire également : L’instant où la saison 2019/20 s’est arrêtée

Élément déclencheur de cette décision radicale et inattendue : la contamination de Rudy Gobert. Un vrai coup du sort pour le Français, qui plaisantait quelques jours auparavant à propos du virus et de la situation épidémique, en touchant les micros et les téléphones de journalistes présents en conférence de presse…

« C’était le premier jour après avoir appris que les journalistes ne pourraient plus nous interviewer et se tenir près de nous », se remémorait alors le double All-Star. « On ne savait pas grand chose de cette maladie à l’époque, donc j’ai simplement voulu détendre l’atmosphère. Mais, avec le recul, je n’aurais évidemment jamais dû faire ça. […] Devenir le premier joueur NBA testé positif, ça m’a bousculé mentalement. »

Envoyé au front, Adam Silver doit réagir dans l’urgence

Toujours est-il que le pivot du Jazz a entraîné, bien malgré lui et avec sa contamination au Covid-19, la suspension de la saison 2019/20, pour une durée de finalement quatre mois et demi. Et, ce, à quelques minutes du match de son équipe sur le parquet du Thunder. À une époque où la NBA envisageait, déjà, de prendre des mesures vis-à-vis de la dégradation de la situation sanitaire aux États-Unis.

« Lors d’une réunion avec Michele Roberts [présidente du syndicat des joueurs, ndlr], nous avions discuté de la possibilité de jouer des matchs devant moins de spectateurs », confiait ainsi le commissioner Adam Silver, au New York Times, un an après les événements. « Nous nous étions aussi entretenus avec les différents propriétaires des franchises pour évoquer la situation et connaître l’avis de chaque équipe. Mais nous n’avions encore pris aucune décision, à ce moment-là. »

Jusqu’à ce coup de tonnerre provoqué par la contamination de Rudy Gobert, donc.

« Je venais de quitter mon bureau pour rentrer chez moi, lorsque mon conseiller m’a appelé », racontait ensuite le patron de la NBA. « Il m’a alors dit qu’il venait d’apprendre le test positif de Rudy Gobert. Mais je n’ai pas directement répondu : ‘Arrêtez tout’. Je voulais d’abord connaître les recommandations du directeur général de la santé de l’État de l’Oklahoma. Dans les dix minutes suivantes, j’ai aussi parlé à Sam Presti et Clay Bennett, le GM et le propriétaire du Thunder, car les joueurs étaient sur le point de démarrer leur match. Je me suis donc posé dans ma voiture, devant chez moi, pendant dix minutes. Puis j’ai pris la décision d’annuler ce match, car il était évident que nous devions le faire. Ensuite, nous avons publié une note pour expliquer que nous suspendions la saison en attendant d’en savoir plus sur la situation. Jusqu’à ce moment précis, nous avions encore la sensation qu’il était possible de gérer les événements au cas par cas. »

Mais Adam Silver a pu constater que la situation commençait à lui échapper et qu’il lui fallait, par conséquent, agir rapidement afin d’éviter qu’elle ne devienne encore plus critique. Ce 11 mars 2020, ne restait simplement plus qu’à prendre en charge les joueurs de l’Utah, devenus malgré eux les « cobayes » de cette NBA en terre inconnue.

« La nuit s’est prolongée jusque très tard, car notre principale interrogation concernait le Jazz », avouait le commissioner. « Rudy Gobert ayant été en contact direct avec ses coéquipiers, nous ignorions ce qui allait se passer pour eux. À un moment donné, Sam Presti a commencé à leur prévoir des lits de camp pour qu’ils dorment dans la salle, car nous ne savions pas s’il était judicieux de les laisser rejoindre un hôtel. Et ce n’est que vers minuit que nous leur avons réservé un hôtel. »

Un impact physique différent selon les joueurs

Autre joueur testé positif au Covid-19 parmi les premiers, en plus de Rudy Gobert et Donovan Mitchell : Christian Wood. Alors membre des Pistons, avec lesquels il s’est révélé en réussissant un superbe mois de février 2020, l’intérieur était présent sur les parquets le 11 mars de cette même année, face aux Sixers. Et, ce, alors qu’il souffrait du Covid-19 et non d’un simple rhume, comme annoncé initialement par les médecins de Detroit.

« C’était dingue », se souvenait, pour le Houston Chronicle, l’ancien membre des Rockets. « Avant le match, [la NBA] disait qu’elle pouvait suspendre les matchs, mais nous n’en étions pas sûrs. Personne n’y croyait vraiment, avant qu’elle ne le fasse. Et c’est là qu’un lien a commencé à être établi [entre Rudy Gobert et moi]. J’étais effrayé et secoué. Puis j’ai été diagnostiqué positif. Ensuite, tout le monde essayait de comprendre comment voir sa famille ou voyager pour rentrer chez soi. […] De mon côté, je cherchais des solutions pour me maintenir en forme et revenir au top. Je me disais aussi que j’avais beaucoup progressé [sur la fin de cette saison-là]. Cela peut sembler fou mais je me disais plutôt ‘Bordel, ils viennent de suspendre ma saison !’ que ‘Bordel, j’ai attrapé le Covid-19 !’. Donc tout était vraiment fou et étonnant, car ça ne s’était jamais produit auparavant. »

En pleine convalescence, ou plutôt en pleine tentative de retour à son meilleur niveau, Victor Oladipo a lui aussi été freiné en plein élan, au moment où a été décrétée la suspension de la saison. Non pas parce qu’il a été contaminé à son tour, mais parce qu’il n’a jamais pu enchaîner les matchs afin de retrouver son rythme. Encore moins dans cette « bulle » d’Orlando où il a longtemps hésité à se rendre, avec les Pacers.

« Je n’avais ni les ressources, ni les outils nécessaires pour exploiter au mieux mon temps », soulignait-il, dans les colonnes d’ESPN. « Nous ne pouvions aller nulle part et je devais tout faire depuis un garage. [Avant la « bulle »], je me suis donc demandé si je devais y aller. Pas parce que j’étais indécis, mais parce que je ne savais pas si j’étais suffisamment prêt physiquement. Je voulais aider mon équipe mais, dans le même temps, je ne voulais pas l’handicaper en jouant ou en me blessant davantage. [Au final], je n’étais même pas à 100% là-bas. C’était criant. Mais j’étais content de l’avoir fait. »

Au fil des semaines, les cas de Covid-19 se sont en tout cas multipliés au sein de la ligue, à l’image de ce qui a pu être observé aux États-Unis et dans le monde entier. Certains, comme Jrue Holiday ou Eric Gordon, ont d’ailleurs pu constater par eux-mêmes les effets du Covid-19 sur leur organisme. À l’instar de Jayson Tatum, Luc Mbah a Moute, James Ennis ou encore Robert Williams III avant eux.

À lire également : Quel impact et quelles séquelles sur le physique des joueurs ?

« Je me suis senti plus lent [à mon retour] », reconnaissait Jrue Holiday. « Avec ses symptômes, [le Covid-19] était désagréable, en raison des courbatures et des frissons. Ça n’a pas toujours été amusant mais j’ai vraiment fait en sorte de garder mon esprit occupé. […] Malgré tout, je suis content que mon entourage aille bien, tout comme moi. »

« Je l’ai attrapé quelques semaines après la suspension [de la saison] », livrait de son côté Eric Gordon. « Et c’était dur. Cela joue vraiment sur votre respiration. J’ai aussi eu des maux de tête super violents. Nous, [les joueurs NBA], avons eu les mêmes symptômes que tout le monde. Nous sommes en forme mais cela attaque tout de même vos poumons. »

D’autres, comme Mo Bamba, Nassir Little, ou même Rudy Gobert, ont cependant mis un peu plus —si ce n’est beaucoup plus— de temps avant d’être débarrassés complètement des complications engendrées par le Covid-19. À l’inverse de Marcus Smart, l’un des joueurs n’ayant souffert d’aucune séquelle.

Des émotions mises à rude épreuve

Mais, pour les joueurs, les répercussions dues au Covid-19 ne se sont pas seulement faites ressentir physiquement. En effet, sur le plan émotionnel, les dégâts ont également été lourds chez certains, qui ont perdu des proches depuis l’apparition de cette épidémie. Outre Jusuf Nurkic, c’est notamment le cas de Karl-Anthony Towns.

« J’ai vécu des moments difficiles, à commencer par le décès de ma mère », reconnaissait le pivot des Wolves. « J’ai vu beaucoup de cercueils [ces derniers mois]. Beaucoup de membres de ma famille ont attrapé le Covid-19. Je cherche encore des réponses, une façon de les garder en bonne santé. C’est beaucoup de responsabilités pour moi, de garder ma famille bien informée et de prendre toutes les mesures nécessaires pour la maintenir en vie. […] Ce sera dur de jouer [maintenant]. Je ne pense pas que le basket sera de nouveau une thérapie pour moi. Ce sera une chance de revivre des bons souvenirs. »

De bons souvenirs dont a aussi été privé Miles Bridges, lui qui a été confronté à la perte de son mentor : le pasteur Kevelin B. Jones Sr. Une disparition qui l’a longtemps empêcher de se focaliser sur le basket.

« Il a vraiment été une grande source d’inspiration pour moi car j’ai grandi et vécu avec [sa famille] pendant quelques temps », expliquait l’ailier des Hornets. « J’ai été traité comme un membre de leur famille à part entière. […] [Sa disparition] m’a vraiment beaucoup touché et c’est ce pourquoi je souhaite que les gens continuent de rester prudents, porter leur masque et adopter les bons comportements. »

Quant à Myles Turner, dont le père a longtemps été malade avant de venir à bout du Covid-19, il a eu plus de chance que ses homologues à ce niveau. Bien que ses émotions aient, elles aussi, été mises à rude épreuve.

« C’était une période tellement incertaine… », estimait le pivot des Pacers. « Quand [mon père] a été touché par le virus, je ne savais pas quoi penser. Je ne savais pas s’il allait [passer cet obstacle] ou non. Même lui n’était pas sûr de s’en relever, donc c’était dur. Et avec toutes les histoires que l’on entendait à ce sujet, toute la famille a évidemment paniqué. À un moment donné, quand il marchait simplement de la cuisine à sa chambre, il était essoufflé. Il lui a fallu reconstruire son système respiratoire. [Aujourd’hui], nous n’avons toujours pas repris une vie sociale normale. Nous prenons la chose très au sérieux car vous ne voulez jamais être la personne qui gâche les efforts de tout le monde. »

De lourdes conséquences économiques

Bien sûr, en plus des aspects physique et émotionnel, le Covid-19 a également eu un impact d’un point de vue économique, la ligue ayant longtemps joué à huis-clos, avant de rouvrir totalement ses salles cette saison. Mais le virus a encore traîné après, avec la vague Omicron qui a pas mal perturbé la campagne suivante.

Pour éviter, entre autres, un effondrement significatif du salary cap, les joueurs —et plus globalement l’ensemble du microcosme NBA— avaient accepté de réduire en partie leurs salaires, alors que la ligue maintenait « artificiellement » le salary cap afin d’absorber les effets de la crise. Quant aux employés des franchises, ils sont nombreux à avoir été mis au chômage partiel pendant des mois, voire carrément licenciés pour limiter les dépenses.

Pour en revenir à ce fameux 11 mars 2020, les dernières rencontres prévues dans le reste du pays en cette soirée déterminante, et débutées avant l’annonce de la suspension de la saison, ont pu se terminer. Avec, notamment, l’ultime panier en NBA de Vince Carter lors d’un Hawks/Knicks synonyme, pour lui, de fin de carrière. Quelques semaines plus tard, « Vinsanity » se résignait effectivement à prendre sa retraite, sans avoir pu bénéficier du dénouement rêvé.

Symbole, là encore, de cette année 2020 tout aussi étrange que dramatique, à bien des égards. Et ce ne sont pas feu Kobe Bryant et David Stern qui diraient l’inverse…

Comme le diront si bien plusieurs acteurs de la ligue, comme Tad Brown (président des Rockets) et Mark Cuban (propriétaire des Mavericks) : « Tout a changé le 11 mars [2020] » après que cette « folie » qui « ressemblait à une scène de film » soit devenue réalité.

Article initialement publié le 11 mars 2021

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