[Previews] Les jeunes Wolves à l’assaut des playoffs

Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA.

Après les Nets et les Lakers, les Sixers, les Suns, les Kings, les Nuggets, les Pelicans, le Heat, les Bucks et le Magic,  les Wizards et les Hornets, on repart enfin dans la conférence Ouest, tout au Nord, dans le Minnesota.

Cette année le calcul est assez simple pour les Timberwolves, dont le changement majeur de l’été fût la signature de Tom Thibodeau sur le long terme. Avec sa double casquette d’entraîneur et président, l’ancien coach des Bulls a un objectif clair : faire retrouver les playoffs aux Wolves, 13 ans après leur dernière participation, la plus longue absence de NBA actuellement. Mais les jeunes loups ne sont-ils pas encore trop tendres ?

Les Wolves n’ont plus connu un bilan équilibré depuis l’exercice 2004-2005, une éternité. Seul Kevin Love a réussi a redonné un peu d’espoir à Minneapolis lors de la décennie suivante, sans résultats probants. Ce dernier a tout de même permis à la franchise de récupérer Andrew Wiggins, en même temps que Zach LaVine, pour pouvoir repartir sur de nouvelles bases.

Des bases solides sur les lignes arrières, si Ricky Rubio n’était pas tant sur courant alternatif. La sanction a failli tomber pour l’Espagnol, qui au lieu d’être débarqué, voit finalement arriver de la concurrence à la mène avec le prometteur Kris Dunn. Les deux hommes se partageront le poste, avec un Tyus Jones en embuscade, fraîchement nommé MVP de Summer League est prêt à grappiller des miettes. Une très bonne nouvelle pour les Wolves.

À l’intérieur, Karl-Anthony Towns a rayonné l’an passé, obtenant le titre officiel de ROY, et celui officieux d’intérieur rookie le plus dominant depuis Tim Duncan ! Le départ à la retraite de Kevin Garnett lui enlève un mentor et un modèle mais KAT s’émanciper au poste 4. A ses côtés, dans la peinture, Gorgui Dieng devrait apporter sa défense et son énergie, mais il aura de la concurrence puisque Cole Aldrich et Jordan Hill peuvent débuter. Après une saison d’apprentissage Nemanja Bjelica apportera lui un peu d’espace avec son jeu loin du panier.

Derrière la quarantaine de points de la paire Wiggins-LaVine, hyper-athétique mais aussi très jeune, le front office désire toujours une pointe d’expérience. Shabazz Muhammad sortira du banc accompagné du vétéran Brandon Rush, qui prend le rôle de Tayshaun Prince. En perdant ce dernier, mais aussi Andre Miller et bien sûr « KG », les Wolves ont perdu une énorme expérience qui sera difficile à compenser. Rasual Butler et John Lucas III pourraient s’offrir les dernières places dans le roster, et devenir les vétérans de service. Une mince compensation qui pourrait néanmoins apporter de l’adresse extérieure à cette formation qui en manque cruellement (avant-dernière de la ligue au nombre de tentatives et de réussites l’an passé). Tom Thibodeau a fait venir le spécialiste du tir Peter Patton, formé à l’école des Spurs et de Chip Engelland, pour remédier à ce problème.

L’ancien technicien des Bulls, qui a signé pour cinq ans et 40 millions de dollars, est LA grande recrue estivale à Minneapolis. La dernière fois qu’un entraîneur est resté plus de trois ans sur le banc des Wolves, c’était lors du long bail de Flip Saunders de neuf ans, auréolé de huit participations aux playoffs. Ce dernier était arrivé en 1996, lors de la deuxième année d’un intérieur très prometteur, un certain Kevin Garnett…

Les similitudes existent, mais ne suffisent pas à faire des miracles. »Tib » arrive avec un système défensif pour enfin exploiter les qualités athlétiques de Wolves, 28e défense l’an passé. Mais il est toujours très difficile de se qualifier pour les playoffs à l’Ouest, et l’adaptation du coach à ses joueurs, et vice versa, pourrait prendre un peu de temps. C’est finalement ça la grande question : combien de temps faudra-t-il avant que la mayonnaise ne prenne ?

Arrivées : Kris Dunn, Brandon Rush (Warriors), Cole Aldrich (Clippers), Jordan Hill (Pacers),

Départs : Kevin Garnett, Tayshaun Prince, Damjan Rudez (Magic), Greg Smith

Kevin Garnett parti, Karl-Anthony Towns est là pour consoler les fans de Minny.

Elu rookie de l’année à l’unanimité, un an après son coéquipier Andrew Wiggins, « KAT » est non seulement le futur de Minnesota, mais également celui de la NBA. Archétype de l’intérieur moderne, capable de s’écarter du panier, l’ancien Wildcat est bon dans presque tous les domaines. Doté de bonnes mains qui lui offrent un sens de la passe et une belle gamme de fondamentaux sous le panier, il pourrait s’en éloigner cette année pour goûter au poste 4.

« On a le talent, et on a l’envergure pour progresser en défense, mais on n’a pas toujours la discipline. Je suis prêt à dire qu’il y a des choses que je ne sais pas. Je veux apprendre. »

Avide de connaissances, il boit les paroles de Tom Thibodeau, qui doit désormais en faire une véritable arme défensive. S’il y parvient, Towns n’aura plus de limites, et Minnesota pourra être très ambitieux. En espérant que Kevin Garnett revienne de temps en temps le voir pour faire grandir un leadership dont on ressent déjà les prémices. 2017, l’année du « KAT » ?

Meneurs : Kris Dunn, Tyus Jones
Arrières : Brandon Rush
Ailiers : Shabazz Muhamad, Rasual Butler
Ailiers forts : Adreian Payne, Nemanja Bjelica
Pivots : Cole Aldrich, Jordan Hill, Nikola Pekovic (out pour la saison)

La mayonnaise prend immédiatement avec Tom Thibodeau, qui exploite à merveille le potentiel athlétique de ses jeunes loups, des deux côtés du terrain. La raquette est plus que compacte et l’envergure des joueurs tisse une toile difficilement franchissable, tandis que l’attaque est parfaitement orchestrée par Ricky Rubio.

Avec une année de plus, le trio Towns-Wiggins-LaVine prend du galon et donne le tournis aux défenses adverses. Les remplaçants sont également là pour planter quelques banderilles, autour d’un Kris Dunn parfaitement intégré qui dynamite le banc. Les autres rookies avaient raison, son potentiel est énorme, et son agressivité transforme l’équipe.

(Enfin) en bonne santé, ce groupe auquel Tom Thibodeau a su donner une âme défensive impressionne et accroche les playoffs, 13 ans après !

Ricky Rubio ne parvient toujours pas à franchir un cap, et Zach LaVine a du mal à se fixer au poste 2. Le problème des Wolves, c’est qu’il manque un shooteur extérieur. Ce joueur capable d’écarter le jeu, et de maintenir le danger sur le côté faible. C’est dommage car le duo Wiggins-Towns a peu d’équivalents dans la ligue, mais il manque un shooteur pour les soulager, et un meneur de jeu régulier pour en tirer le meilleur. Dans une conférence Ouest toujours aussi compétitive, les jeunes Wolves se rapprochent du Top 8, mais l’absence d’un ou deux vétérans de renom coûte cher.