Ils étaient quatre à faire le déplacement à San Francisco pour y faire autre chose que du tourisme. La France envoie ainsi quatre de ses représentants au All-Star weekend, Victor Wembanyama bien sûr, mais aussi Bilal Coulibaly, Zaccharie Risacher et Alex Sarr, qui ont pris part au Rising Stars Challenge. La petite trêve du rendez-vous des étoiles offre l’occasion de regarder dans le rétro et la première partie de saison des Tricolores.
Félicitations du jury
Quatrième Français à disputer le All-Star Game, Victor Wembanyama est plus que jamais dans la cour des grands. L’intérieur des Spurs continue de porter les siens, tout en apprenant la vie avec De’Aaron Fox, arrivé à Fort Alamo peu avant la trade deadline. L’entente entre Victor Wembanyama et l’ancien joueur des Kings reste à parfaire, d’autant que San Antonio pourra regretter deux défaites d’un point à Charlotte et à Orlando, dans un « rodeo road trip » pour le moment compliqué.
Superstar durant les deux matchs à Paris contre Indiana, « Wemby » a d’ailleurs peut-être laissé un peu de gomme lors de son passage dans l’Hexagone, alors qu’il semble moins en jambes lors de ses dernières sorties. Pas de quoi gâcher une première partie de saison globalement très positive, même si sa montée en puissance de décembre demande à être confirmée (22,2 points à 46,9% dont 34,8 % à 3-points en 2025, contre 25,6 points à 48 % dont 35,5 % de loin d’octobre à décembre dernier).
Si ses Sixers ne tournent pas rond, difficile de reprocher grand-chose à Guerschon Yabusele. L’ancien du Real Madrid est trimballé du cinq de départ au banc, de son poste 4 naturel à celui de pivot de dépannage en fonction des nombreuses absences à Philadelphie. Il continue ainsi d’apporter son énergie des deux côtés du parquet et se met en valeur : 14,3 points et 6,1 rebonds de moyenne ces 12 derniers matchs. Pas étonnant alors que le « Dancing Bear » ait été le sujet de tant de convoitises d’équipes du haut de tableau au moment de la deadline, même si les Sixers n’ont pas cédé et lui ont même fait un peu de place, tant dans l’effectif que dans la grille des salaires pour une éventuelle prolongation.
Des montées en puissance
Le passage par l’infirmerie de Zaccharie Risacher lui a paradoxalement fait le plus grand bien. Le numéro 1 de la dernière Draft a retrouvé un second souffle depuis son retour de blessure à l’adducteur. L’ailier des Hawks semble avoir gagné en confiance et en rythme. Il a passé la barre des 10 points lors de huit de ses neuf dernières sorties et a retrouvé la qualité de son tir extérieur (15,4 points à 55,3 % au tir, dont 46,2 % de loin), un de ses principaux atouts au moment de rejoindre Atlanta. « Zach » doit continuer de profiter du départ de De’Andre Hunter à Cleveland pour gagner des minutes et s’imposer davantage dans la rotation de Quin Snyder.
A Charlotte, Moussa Diabaté a le champ quasiment libre. Prolongé pour trois ans par les Hornets, l’intérieur profite du départ de Nick Richards et de l’imbroglio autour de l’état de santé (et du transfert) de Mark Williams pour avoir la place de pivot titulaire sous les ordres de Charles Lee. Et comme en début de saison, il est productif dès lors qu’on lui en donne vraiment l’occasion : 22,6 minutes de moyenne lors de ses dix derniers matchs et des moyennes à flirter avec le double-double (9,9 points, 9,2 rebonds), en plus de sa grosse activité.
A ses côtés, Tidjane Salaün retrouve lui aussi des couleurs après une traversée du désert en janvier et un passage en G-League. Si l’adresse fuit toujours l’ancien joueur de Cholet Basket, sa longueur et sa polyvalence lui offrent du temps de jeu avec près de 24 minutes de moyenne lors des cinq derniers matchs des Hornets, qui entrent lentement mais sûrement dans la phase développement accéléré des jeunes pousses en deuxième partie de saison.
Quelques éclaircies
Parmi les meilleures appréciations des Français lors du premier quart de la saison, Bilal Coulibaly rétrograde un peu dans la hiérarchie. L’ancien coéquipier de Victor Wembanyama chez les Mets 92 reste indiscutable aux Wizards et se voit d’ailleurs confié de plus en plus de responsabilités à la création. Mais les beaux progrès offensifs du premier quart de la saison peinent à se confirmer sur la durée (40,1 % au tir en 2025). Ce n’est toutefois pas un hasard si les Wizards sont un peu plus compétitifs quand leur Frenchie livre des grosses prestations, comme son premier triple-double en carrière le 5 février dernier contre Brooklyn ou ses 26 points à 9/16 deux jours plus tôt contre New Orleans.
Son coéquipier à Washington Alex Sarr revient pour sa part tout juste de deux semaines de blessure et doit renouer le fil avec sa belle fin 2024. Plus adroit, plus constant et plus impliqué dans la circulation du ballon, le Toulousain semblait lancé crescendo vers la deuxième partie de saison. Au numéro 2 de la dernière Draft de retrouver ses sensations, alors que comme les Hawks avec Risacher, les Wizards ont fait le ménage en laissant filer Kyle Kuzma et Jonas Valanciunas à la deadline.
Rudy Gobert pâtit lui de la première moitié de saison franchement moyenne des Wolves, dans laquelle il a soufflé le chaud et le froid. Le triple meilleur défenseur de l’année semble pourtant avoir passé un petit cap, assumant davantage de responsabilités au scoring ces dernières semaines alors que Julius Randle est à l’infirmerie. Cela n’atteindra sans doute jamais des sommets éclatants, mais avec 14,3 points de moyenne sur ses 12 derniers matchs, Gobert retrouve des standards dignes de ses meilleures saisons à Utah.
Il faudrait en voir plus
Sans surprise, la situation de Nicolas Batum n’a pas vraiment évolué chez les Clippers. Jamais l’ancien capitaine de l’équipe de France n’avait aussi peu joué en moyenne (17,1 minutes) et sa production statistiques est sans relief (2,8 points, 2,8 rebonds en 2025). Et pas sûr que la situation s’améliore pour « Batman » alors que Los Angeles s’est renforcé dernièrement avec les arrivées de Bogdan Bogdanovic et Ben Simmons, qui pourraient lui prendre quelques minutes supplémentaires.
Le constat n’est pas plus impressionnant, et pourtant plus inquiétant, pour Ousmane Dieng au Thunder et Rayan Rupert aux Blazers. Le premier avait bénéficié la semaine dernière des absences de Jalen Williams pour se montrer avec à la clé un très bon match contre l’équipe C des Bucks (21 points, record de sa saison, 8 rebonds, 5 passes décisives). Mais il s’est blessé depuis, au mollet cette fois, et n’a pu enchaîner. Un mot absent du vocabulaire de Rupert qui alterne les petits bouts de matchs et les « Did Not Play ».
Pour Pacôme Dadiet, l’impasse est plus grande encore, lui qui n’a même pas cumulé 10 minutes de temps de jeu aux Knicks depuis début décembre. Le 25e choix de la dernière Draft doit se contenter de jouer en G-League avec Westchester, sans flamber outre mesure (12,9 points à 39,6 %, 5,7 rebonds). C’est aussi ce qui attend Sidy Cissoko, récupéré par Portland en contrat two-way après avoir été échangé par les Spurs aux Wizards, qui l’ont coupé dans la foulée. Quant à Armel Traoré, sacrifié par les Lakers, son avenir est flou après avoir vu son two-way contract résilié par les Lakers.