La cuvée 2024 de la Draft savait que succéder au duo Victor Wembanyama – Chet Holmgren en serait pas aisé, et la tendance se confirme après la première partie de la saison. Cette promotion, attendue moins dotée en grands talents, peine à se démarquer. La lutte pour le titre de rookie de l’année n’en est que plus indécise. Et elle pourrait couronner pour la deuxième saison de suite un Tricolore, avec Alex Sarr.
L’intérieur des Wizards s’est bien remis d’une Summer League compliquée, en particulier au tir, et mène provisoirement la danse de notre hiérarchie. Bien installé dans le cinq de départ de Washington, il confirme ses prédispositions défensives, que ce soit en dernier rideau ou par sa mobilité latérale. Il est le seul rookie à figurer dans le Top 10 des moyennes d’une grande catégorie statistique avec ses 1,6 contre par match, 9e de la Ligue dans les mêmes sphères que Jaren Jackson Jr, Goga Bitadze ou encore Daniel Gafford.
Une première depuis huit ans ?
Rookie du mois de décembre, le numéro 2 de la dernière Draft avait montré de jolis progrès à l’adresse (46% au tir, 45% à 3-points), avant de rentrer dans le rang en janvier. Avec 11,7 points, 6,8 rebonds et 2,2 passes de moyenne, Alex Sarr serait le premier ROY depuis Malcolm Brogdon en 2017 à recevoir la récompense en tournant à moins de 15 points de moyenne, la deuxième fois seulement du XXIe siècle avec Malcolm Brogdon et Mike Miller (2001).
Favori jusqu’à mi-décembre, l’arrière des Sixers Jared McCain aurait été le seul à pouvoir dépasser cette barre (15,3 points de moyenne), même s’il avait été bien aidé par les nombreuses absences dans l’effectif de Philadelphie. Mais l’ancien scoreur de Duke a lui aussi rejoint l’infirmerie et ne rejouera plus de la saison.
Derrière, ils sont peu à atteindre les dix unités de moyenne, symbole d’une promotion pour le moment assez peu visible statistiquement… Tout du moins en apparence.
Une promotion sans tête de gondole, pas sans talent
En prenant un peu de recul, le constat est moins catégorique. 14 rookies – parmi ceux ayant joué plus de la moitié des matchs – sont responsabilisés avec plus de 20 minutes de moyenne par rencontre. Le même total qu’il y a deux ans, à peine moins que lors des exercices précédents (16 la saison dernière, 17 en 2020-2021 et en 2019-2020). Et plusieurs joueurs flirtant avec ce temps de jeu moyen pourraient profiter d’une fin de saison sans enjeu collectif pour gonfler leurs chiffres à l’image de Ja’Kobe Walter à Toronto, Kyle Filipowski à Utah, voire Donovan Clingan si Portland rebat la hiérarchie de ses pivots d’ici la trade deadline.
Derrière Alexandre Sarr, plusieurs candidats aux dossiers solides peuvent espérer bouleverser la hiérarchie. Jaylen Wells, drafté seulement 39e, ne quitte plus le cinq de départ des Grizzlies et amène un apport précieux au shoot extérieur (11,9 points à 39 % à 3-points, 13,4 points à 44,6 % de loin en janvier) à une des meilleures équipes de l’Ouest. Chez les Spurs, Stephon Castle (11,6 points, 3,6 passes décisives, 2,5 rebonds) reprend du gallon dernièrement, avec ses trois matchs consécutifs à plus de 20 points pour son retour comme titulaire. Quant à Yves Missi (9,1 points et 8,32 rebonds), un temps numéro un de cette course pour NBA.com, il semble logiquement marquer un peu plus le pas, alors que les Pelicans ont retrouvé un peu de forces vives.
La course semble déjà un peu trop avancée en revanche pour Zaccharie Risacher. Le Français, numéro un de la draft, est indéboulonnable du cinq de départ des Hawks – avant de se blesser -, mais avec un rôle secondaire, et une adresse fluctuante (40,3 %, 28,1 % à 3-points) pour laquelle il était pourtant attendu en Géorgie.
Ce constat vaut aussi pour d’autres débutants intéressants mais trop loin pour différentes raisons (régularité, poids dans leur franchise) : Dalton Knecht (Lakers), Bub Carrington (Wizards), Zach Edey (Grizzlies), Tristan Da Silva (Magic), voire Kel’El Ware (Heat)…