L'action se déroule le 8 juillet 2024, au Mendenhall Center de UNLV, dans la cité du Vice. Le protagoniste principal est un gamin de 17 ans, qui va se frotter pour la première fois de sa vie à une constellation d'étoiles.
Des légendes du basket réunies à Vegas pour préparer les Jeux Olympiques de Paris, dont LeBron James, Kevin Durant et Stephen Curry parmi tant d'autres…
Parfaitement serein dans le gratin
Lors d'un des petits matchs d'entraînements, remporté de justesse par les Olympiens de Paris (74-73), Cooper Flagg fait forte impression, donnant un coup de chaud façon Penny Hardaway, Chris Webber et Grant Hill en 1992 avant Barcelone à la « Dream Team ».
C'est lui qui ramène effectivement son équipe en fin de partie, avec un tir ligne de fond, au-dessus de Jrue Holiday d'abord, puis un 3-points au nez et à la barbe de son futur coéquipier des Mavs, Anthony Davis, avant de s'envoler au-dessus de Bam Adebayo pour la claquette, plus la faute ! De quoi faire rugir le banc de la « Select Team ».
On parle tout de même de trois défenseurs référencés en NBA, et même au niveau mondial. Mais le garçon du Maine a négocié son arrivée dans le grand monde dans le plus grand des calmes. Parfaitement serein.
« Il n'avait aucune nervosité. Il est juste venu jouer au basket », souriait récemment Anthony Davis pour ESPN. « Il était chaud et il a clairement impressionné tout le monde ce jour-là. On avait entendu parler de lui mais certains jeunes peuvent être hésitants face à des joueurs comme Bron, Steph. Quand on joue face à des gars qu'on idolâtrait, ça peut rendre nerveux mais lui avait déjà entièrement confiance en lui. »
« J'ai surtout ressenti que j'étais au niveau »
Premier universitaire à servir de partenaire d'entraînement à Team USA depuis Doug McDermott et Marcus Smart, en 2013 – mais ces derniers avaient déjà accompli pas mal de choses en NCAA, Cooper Flagg n'a pas déçu par la suite, remportant multiples titres : « Joueur de l'année », plus un titre de l'ACC et un accessit au Final Four.
Mais, à ce moment précis, il n'a même pas encore foulé le moindre parquet universitaire…
« Je ne sais pas si je voulais plus prouver ma valeur ou simplement gagner en confiance à travers cette expérience mais j'ai surtout ressenti que j'étais au niveau » évalue Cooper Flagg a posteriori. « Je savais que j'avais les capacités pour jouer avec eux. »
One and done impressionnant à Duke, avec 19 points, 7 rebonds et 4 passes de moyenne, Cooper Flagg continue de passer les haies les unes après les autres, avec une aisance déconcertante. Une ancienne légende des Dukies, qui a vu le phénomène en action, et à qui le compare au même âge, approuve.
« J'ai vu ça aussi », apprécie Grant Hill, le directeur de Team USA. « Il essaye d'être le plus complet possible. Tu regardes le tableau d'affichage et il en est déjà à 22 points alors qu'il n'a pas semblé chercher à scorer particulièrement. Il est tellement altruiste. Il défend dur. Il essaye simplement de faire tout ce qui est nécessaire pour gagner des matchs. »
Un arrière dans un corps d'ailier
Pendant ce camp de l'été 2024, qui était tout à la fois une introduction à l'univers de Team USA et au basket international, mais aussi un étalonnage bien organisé pour le camp du jeune prospect, Cooper Flagg a donc impressionné par sa maturité sur le terrain, avec une polyvalence monstre, car doublée d'un physique déjà massif.
« Il posait beaucoup de questions. Et il posait de bonnes questions, ce qui n'est pas évident à son âge », ajoute Jamahl Mosley, le coach du Magic qui était sur le pont l'été dernier à Vegas, en tant qu'entraîneur de la Select Team justement. « Il communique très bien et ça en dit long sur lui. Des gars avec un haut QI basket vont te poser ces questions. Et il n'a pas eu peur de jouer [face aux stars du Team USA]. Il est resté lui-même. Avec la même attitude sur et en dehors du terrain. »
Attendu comme un des artisans majeurs de la reconstruction post-Doncic à Dallas, l'ailier rookie n'a pas encore flambé en présaison, s'arrêtant à 13 points pour la dernière de ses quatre apparitions. Mais tous ceux qui étaient présents au Mendenhall Center ce 8 juillet 2024 le savent : Cooper Flagg est de la race des très grands.
« Je me souviens de la force qu'il dégageait », conclut Steve Kerr. « On le sentait immédiatement. Et pas parce qu'il a claqué un gros dunk ou quoi ! Non, c'était simplement dans ses passes, ses coupes, sa gestion de l'horloge, un petit tir en crochet main gauche au poste bas. Il est tellement complet. Je coachais contre lui et j'avais les meilleurs joueurs mais on voyait clairement son sens du jeu. Il est bien costaud mais il joue comme un arrière dans sa lecture de jeu. »